La Chine sur le point d’atteindre ses objectifs en matière d’énergie renouvelable avec 5 ans d’avance

La Chine renforce sa position de leader mondial de l’énergie renouvelable et est sur le point d’atteindre ses objectifs d’énergie propre 2030 avec 5 ans d’avance, en doublant sa capacité d’énergie éolienne et solaire. En effet, dans l'éventualité où l’intégralité des centrales planifiées sont construites et mises en service, le pays devrait produire près de 1'200 gigawatts d’énergie solaire et éolienne d’ici 2025 selon l’étude de l’organisme Global Energy Monitor. En 2023, la capacité solaire en Chine est d’ores et déjà supérieure à celle du reste du monde aggrégée au total.

Selon le rapport, le boom des énergies renouvelables du pays est le résultat d’une combinaison d’incitations financières et de réglementations. Cependant, alors que la Chine affiche un statut de leader mondial des énergies renouvelables, le plus grand émetteur de CO2 mondial augmente également sa production de charbon. Bien que la dépendance de la Chine à l’égard du charbon représente un défi important pour les objectifs mondiaux en matière d’énergie verte, le rapport suggère que le faible coût relatif des énergies renouvelables devrait convaincre la Chine de renoncer à terme au charbon. A l'avenir, la capacité de la Chine à construire et à déployer des énergies renouvelables, de surcroît à des coûts compétitifs, devrait remettre en question la viabilité économique des nouveaux projets de charbon.

Sources : The Guardian, Connaissances des énergies

ChatGPT, Tiktok, Facebook : Les modérateurs de contenu créent leur premier syndicat au Kenya 

Ils sont invisibles et pourtant leur rôle est essentiel. Au Kenya, loin des sièges sociaux des grandes entreprises de la tech, les modérateurs de contenu œuvrent pour garantir aux internautes une navigation sécurisée sur les réseaux sociaux, parfois au prix de leur santé. Charge mentale, salaire minime, licenciements à répétition : pour améliorer leurs conditions de travail, ils ont créé le premier syndicat africain de la profession. Employés par des entreprises sous-traitantes, ils réclament une revalorisation de leurs conditions de travail, qu’ils estiment "indignes".

Les modérateurs ont en effet pour mission d’analyser un grand nombre de publications afin d’éliminer les contenus problématiques, décrivant des scènes de pédophilie, de meurtre, de torture ou encore d'inceste, parfois pour moins de deux dollars de l’heure. Une prestation impliquant une lourde charge mentale, allant pour certains employés jusqu’à un état de stress post-traumatique. Un sous-traitant au cœur des controverses : en 2023, l’entreprise Sama fait l’objet d’une enquête menée par le Time concernant son contrat avec OpenAI en 2023. En effet, des modérateurs kenyans ont révélé au média américain avoir dû passer en revue des milliers de textes violents afin de développer le mécanisme de sécurité du chatbot, sans réel accompagnement psychologique. Un travail de fourmi qui a laissé les travailleurs traumatisés. Les salariés appellent désormais à une meilleure reconnaissance de leur profession et comptent faire entendre leur voix grâce à ce nouveau syndicat.

Sources : Le Monde, Time

La Commission européenne propose une réglementation des fournisseurs de notations ESG

En juin, la Commission européenne a publié une série de mesures visant à renforcer son cadre financier durable, y compris une nouvelle proposition de réglementation des agences de notations ESG. En 2021, l’ESMA, l’organisme de réglementation des marchés européens, a signalé que le statut actuel non-réglementé du secteur des notations ESG et le manque de transparence qui en résulte posaient un risque potentiel pour les investisseurs.

Dans le cadre de cette nouvelle réglementation, les agences de notations ESG seront supervisés par l’ESMA afin de garantir la qualité et la fiabilité de leurs services. Les fournisseurs seront tenus d’utiliser des méthodologies « rigoureuses, systématiques, objectives et sujettes à validation ». Les propositions comprennent également des exigences organisationnelles visant à prévenir les conflits d’intérêts potentiels et des règles de transparence concernant les méthodologies, les modèles et les principales hypothèses de notation qui sous-tendent les activités de notation du fournisseur.

Sources : ESG Today, Reuters

Les IFRS publient des normes mondiales de reporting sur la durabilité et le climat

L’International Sustainability Standards Board (ISSB) de la Fondation IFRS a annoncé en Juin le lancement officiel de ses nouvelles normes mondiales en matière de reporting sur la durabilité. Ces nouvelles exigences constituent un socle de base pour les organismes de réglementation du monde entier, et marquent une nouvelle étape importante vers l’intégration des rapports de durabilité dans le processus général de reporting financiers.

Les deux nouvelles normes sont « IFRS S1 General Requirements for Disclosure of Sustainability-related Financial Information » et « IFRS S2 Climate-related Disclosures ». Le contenu de chaque norme comprend des divulgations relatives à la durabilité de manière générale, mais également relatives aux risques et opportunités liés climat. À la suite du lancement des nouvelles normes, l’ISSB a également déclaré récemment que le Conseil pourrait bientôt ajouter des exigences liées aux écosystèmes naturels, à la déforestation ou encore à la biodiversité.

Sources: IFRS, ESG Today

Rapport du WEF : L’écart entre les sexes ne devrait pas se combler avant 2154

Selon le rapport du Forum Economique Mondial 2023, la parité entre les sexes à l’échelle mondiale s'est améliorée pour atteindre de nouveau son niveau pré-établi avant la crise du COVID-19. Néanmoins, bien que l’écart entre les sexes se soit réduit de 0,3 % par rapport à 2022, les conclusions du rapport suggèrent que 131 années supplémentaires seront nécessaires pour combler l’écart mondial.

« Bien qu’il y ait eu des signes encourageants de reprise à des niveaux antérieurs à la pandémie, les femmes continuent d’être les principales victimes de la crise actuelle du coût de la vie et des perturbations du marché du travail », a déclaré Saadia Zahidi, directrice générale du Forum économique mondial. L’année de parité entre les sexes à l'échelle mondiale n'est pas prévue avant 2154. 

Le rapport analyse l’évolution des écarts entre les sexes dans quatre domaines : la participation économique, le niveau de scolarité, la santé, et la politique. Pour la 14e année consécutive, l’Islande demeure le pays le plus égalitaire au monde et se présente comme le seul pays à avoir comblé plus de 90 % de son écart entre les sexes. Les données mondiales fournies par LinkedIn couvrant 163 pays montrent que si les femmes représentent pourtant 41,9 % de la main-d’œuvre mondiale en 2023, la part des femmes dans les postes de direction chute quant à elle à près de 32,2 %.

Sources : ESG News, World Economic Forum

Les Etats-Unis accordent $9,2 milliards à Ford pour la construction d'usines de batteries 

-          Entreprise : FORD MOTOR COMPANY 

-          Secteur : AUTOMOBILES

-          Note trèfle : 4/10

Un programme du gouvernement américain conçu pour financer des entreprises futuristes dans le domaine de l'énergie a accordé un prêt de $9,2 milliards à Ford Motor Co. pour la construction de trois usines de batteries. Cet énorme prêt marque un tournant dans la politique industrielle agressive du président Joe Biden, qui vise à aider les constructeurs américains à rattraper la Chine dans le domaine des technologies vertes.

Les nouvelles usines qui serviront à terme à l'expansion de Ford dans le domaine des véhicules électriques (VE) sont déjà en construction dans le Kentucky et le Tennesse. Ford prévoit de fabriquer jusqu'à 2 millions de véhicules électriques d'ici à 2026, ce qui représente une augmentation considérable par rapport aux quelque 132 000 véhicules produits l'année dernière. L'ensemble de ces mesures va donner un sérieux coup de pouce à Ford, qui s'attend à perdre $3 milliards sur ses activités liées aux véhicules électriques cette année. L'entreprise a déclaré qu'elle allait redresser la barre et qu'elle visait un bénéfice avant impôts et intérêts de 8 % pour l'activité VE d'ici à la fin 2026.

Sources : Bloomberg, La Tribune

Shell confronté à une volonté de désinvestissement d’un influent fond de pensions

-          Entreprise : SHELL PLC 

-          Secteur : ENERGY

-          Note trèfle : 3/10

En juin, le Church of England Pensions Board a annoncé sa décision de désinvestissement de la société Shell en raison d’une stratégie d’entreprise jugée insuffisante pour s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris. La décision de ce fonds influant pourrait bel et bien marquer le début d’un mouvement de désengagement au sein de la communauté d’investisseurs institutionnels tels que les fonds de pensions. 

Suite aux négociations infructueuses menées auprès de Shell jusqu’en 2022 avec la coalition mondiale d’investisseurs Climate Action 100+, le fonds de pensions Church of England a donc décidé de retirer ses £1,35 million (soit $1,72 million) investis dans la société. Le Conseil du fonds de pensions a indiqué dans sa déclaration son intention de se détourner du secteur pétrolier et gazier, ainsi que sa volonté de recentrer ses efforts en faveur de la transition énergétique dans des secteurs tels que l'industrie automobile. Bien que Shell ait fixé plusieurs objectifs climatiques à moyen terme, l’entreprise a jusqu'à présent rejeté tous les appels à fixer des objectifs de réduction d’émissions CO2 à horizon 2030. 

Sources: Bloomberg, Zone Bourse

Des séjours plus respectueux de l’environnement via la nouvelle initiative d'Airbnb 

-          Entreprise : AIRBNB INC

-          Secteur : INTERNET

-          Note trèfle : 4/10

Les voyageurs souhaitant réserver leur séjour d'été dans le Massachusetts via la plateforme Airbnb pourraient prendre part à une toute nouvelle campagne écologique. En effet depuis Mai, la plateforme subventionne les hôtes du Massachusetts pour qu'ils améliorent l'efficacité énergétique de leurs logements. Le programme offre aux propriétaires jusqu'à $2 000 pour l'installation de pompes à chaleur et $500 pour des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique, comme l'isolation. Ces subventions complètent le programme Mass Save, soutenu par les services publics de l'État, dans le cadre duquel les propriétaires peuvent recevoir jusqu'à $16 000 pour l'acquisition de pompes à chaleur. Au total, l'offre d'Airbnb, combinée aux incitations de l'État et du gouvernement fédéral, vise à mettre les pompes à chaleur couteuses à la portée d'un plus grand nombre d'habitants du Massachusetts. 

Bien que la société ait lancé des programmes similaires en Europe, il s'agit de la première initiative de ce type aux États-Unis. En plus de l’aspect envrionnemental, l'installation d'un système de pompe à chaleur permet de réduire les factures d'électricité pour les hôtes Airbnb, qui bien souvent louent leur logement pour compléter leurs revenus modestes. L’engagement de l’entreprise est également salué par l’Etat qui juge que le programme participe à démocratiser ces nouvelles technologies vertes. 

Source : Reasons To Be Cheerful

Plus de 75 % des investisseurs des marchés privés prévoient de cesser d’investir dans des produits n’intégrant pas les critères ESG 

Selon une nouvelle étude publiée par le cabinet PwC, la proportion d’investissements durables sur les marchés privés devrait connaitre une forte augmentation au cours des prochaines années. En effet, les conclusions du rapport indiquent qu’une grande majorité d’investisseurs en commandite prévoient d'accroître leurs allocations d’actifs durables, et plus de 75% d’entre eux ont exprimé leur intention de cesser d'investir dans des placements n’intégrant pas les critères ESG au cours des 2 prochaines années.

Dans son rapport intitulé « GPs' Global ESG Strategies », le cabinet PwC Luxembourg a interrogé plus de 300 commanditaires (General Partners) et 300 sociétés en commandite (Limited Partners) aux États-Unis, dans l'UE, au Royaume-Uni et dans la région Asie-Pacifique. Le rapport souligne l’essor des récents investissements durables sur les marchés privés, passés d'environ $600 milliards en 2015 à près de $1,1 billion en 2021. Cette croissance devrait s'accélérer dans les années à venir et atteindre un montant prévisionnel de $2,7 billions d’ici 2026. Par ailleurs, le rapport souligne la volonté de nombreux investisseurs à s’engager en faveur d’une philosophie "ESG ou rien". Le rapport examine également le point de vue des investisseurs sur les changements réglementaires dans leurs marchés respectifs, et conclue à un avis généralement favorable au sujet des récents ajustements réglementaires. Dans l’Union Européenne par exemple, plus de 60 % des sociétés en commandite ont déclaré être « satisfaites » ou « très satisfaites » des réglementations liées à l’intégration des critères ESG, y compris la SFDR et la taxonomie de l’UE.

Sources : PwC, ESG Today

Les investissements dans le solaire dépassent pour la première fois ceux réalisés dans l’industrie pétrolière

"Un changement majeur est en cours dans l'énergie mondiale", se réjouit Fatih Birol le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Dans son rapport consacré aux investissements énergétiques publié en mai, l’agence met en avant la progression des investissements dans les technologies décarbonées. Selon les estimations de l’AIE, l’énergie solaire devrait pour la 1^ère fois éclipser la production de pétrole, avec $380 milliards d’investissements contre $370 milliards pour le pétrole. De manière générale, les investissements dans les énergies propres ont été stimulés par divers facteurs, notamment des périodes de forte croissance économique et de volatilité des prix des combustibles fossiles qui ont suscité des inquiétudes quant à la sécurité énergétique. Un soutien politique accru par le biais d'actions majeures telles que la loi américaine sur la réduction de l'inflation et des initiatives en Europe, au Japon, en Chine et ailleurs ont également joué un rôle clé, selon l’AIE.

Néanmoins, l’AIE regrette que plus de 90% de ces investissements se concentrent dans les pays de l’OCDE et en Chine. En effet, "Les plus grands déficits d'investissement dans les énergies propres se situent dans les économies émergentes", expliquent les auteurs. Par ailleurs, l’AIE indique que la communauté internationale doit en faire davantage pour stimuler les investissements dans les économies à faible revenu, où le secteur privé hésite à s'aventurer. Finalement, si les investissements annuels dans les énergies propres augmentent, un peu plus de 1 000 milliards de dollars vont encore au charbon, au gaz et au pétrole. Par ailleurs, la demande mondiale de charbon a atteint un niveau record en 2022, et les investissements dans le secteur cette année devraient atteindre près de 6 fois les niveaux envisagés en 2030 dans le scénario Net zéro. 

Source : Novethic, IEA 

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