Actions : Le (géo) politique est de retour.
Quels sont les secteurs d’activité les plus sensibles aux aléas politiques ?
Avec l’élection de D. Trump et le vote surprise en faveur du Brexit, les investisseurs ont redécouvert le risque politique. En 2017, ce risque est régulièrement évoqué sur les marchés financiers compte tenu de la succession d’élections importantes, notamment en Europe. Les élections présidentielles françaises auront lieu prochainement et les Allemands voteront en septembre. Les questions géopolitiques sont également source de préoccupation, notamment ces derniers jours avec les frappes américaines en Syrie et les tensions avec l’état nord-coréen. Dans cet environnement peu lisible, les investisseurs sont tentés de marquer une pause sur les marchés boursiers et de se replier sur les valeurs les moins risquées. Quels sont les secteurs d’activité les plus sensibles aux aléas politiques ? Quelques pistes de réflexion se dessinent :
LES REGLEMENTES : Les secteurs fortement réglementés sont particulièrement sensibles à la décision politique. Les secteurs les plus réglementés sont les services aux collectivités, les télécommunications, les banques et les soins de santé. Aux Etats-Unis, le Président D. Trump souhaite assouplir la réglementation de l’énergie, des soins de santé et du secteur bancaire. Toute nouvelle confirmant la possibilité de règles plus flexibles soutiendra leur performance boursière, mais l’investisseur doit surveiller l’avancement des réformes promises. De faux départs ne sont pas à exclure. La difficulté du vote, puis l’application des réformes pourraient parfois inquiéter, voire décevoir les marchés.
LES REFLATIONNISTES : Les secteurs liés à la consommation ou l’investissement – Consommation discrétionnaire et Industriels, en particulier – sont pour le moment très dépendants de l’ampleur des annonces politiques. Les perspectives de baisses d’impôts et de plans d’investissement d’infrastructure les ont largement soutenus en 2016. Les banques, notamment américaines, ont également bénéficié de ce climat favorable qui a entretenu la reflation de l’économie mondiale. Aujourd’hui, les responsables politiques doivent délivrer des avancées concrètes. Dans le cas contraire, les investisseurs pourraient être déçus. Les difficultés récentes de D. Trump dans sa réforme du système de soins de santé (abrogation de l’Obamacare) ne tendent pas à les rassurer sur ce plan.
LE GEOPOLITIQUE : Le secteur de l’énergie est bien évidemment sensible aux événements géopolitiques. L’intervention américaine en Syrie a notamment provoqué des pressions à la hausse du prix du baril de pétrole offrant ainsi un regain d’intérêt pour les majors sur les marchés boursiers. Un baril se maintenant au-dessus de 50$ reste une excellente nouvelle pour les entreprises du secteur qui sécurisent ainsi leur dividende grâce à des flux de trésorerie plus importants. Leurs valorisations sont par ailleurs bon marché.
LE SECULAIRE : La technologie semble avoir été relativement préservée de la succession des événements (géo)politiques jusqu’à présent. Bien que réputé particulièrement sensible à la conjoncture économique, ce secteur a régulièrement surperformé au cours des derniers trimestres. Quel est son secret ? Des bilans solides, une croissance de long terme, des innovations importantes et des besoins en produits technologiques qui se multiplient dans tous les domaines (industrie, automobile, objets connectés,..). L’engouement est toujours là, et ce malgré la progression significative des multiples de valorisation. Au premier trimestre 2017, le secteur de la technologie était encore en tête du classement sectoriel: +12% contre 6% pour un indice large américain (+11.5% en Europe contre 5% pour le MSCI Europe). Cette tendance peut se poursuivre à condition que les investisseurs conservent leur confiance dans l’amélioration de la conjoncture économique mondiale. Sur ce plan, la future politique commerciale des Etats-Unis est décisive pour le secteur. La récente rencontre entre D. Trump et le Président chinois Xi Jinping a tenté de poser les premières pierres des nouvelles relations commerciales entre les deux pays. Sans apporter d’éléments réellement nouveaux sur leur stratégie, les deux dirigeants se sont toutefois donné un objectif de cent jours pour trouver des solutions afin de rééquilibrer leur balance commerciale.

Performances sectorielles relatives
Source : Thomson Reuters Datastream