Marchés d'actions : tendance de fond haussière et volatile, sans catalyseurs à court terme
Les marchés boursiers sont surtout animés par les bénéfices et les valorisations. Les premiers devraient faire grimper les marchés en 2018. Le chemin devrait toutefois rester cahoteux.
Les fondamentaux laissent présager une tendance de fond haussière demeurant intacte
Le principal moteur des marchés boursiers est la croissance des bénéfices. Le consensus s'attend à une croissance de ces derniers de 14 % en 2018 et de 9 % en 2019. Nous sommes un peu plus conservateurs avec, respectivement, 10% et 8%. Comme nous sommes convaincus que l'économie mondiale ne décélérera que modérément en 2019 et que, en ce qui concerne les marges des entreprises, elles resteront bien défendues aux États-Unis tout en continuant à s'améliorer ailleurs, les bénéfices devraient continuer à croître plus vite que les ventes dans un avenir prévisible. La large contribution des bénéfices à la croissance conforte notre point de vue. En outre, l'histoire nous enseigne que les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse mais de l'épuisement du potentiel de croissance des bénéfices, ce qui n'est manifestement pas sur le point d'arriver, entre autres parce que les banques centrales restent très vigilantes face aux risques à la baisse pour la croissance. Implicitement, le message qui ressort de ces commentaires est que nous ne nous attendons pas à ce que les tensions commerciales dégénèrent en guerres commerciales qui auraient un impact négatif significatif sur la croissance économique et la croissance des bénéfices.
Un potentiel de hausse étroitement aligné sur le taux de croissance des bénéfices
L'autre grand moteur des marchés boursiers est la variation anticipée des niveaux de valorisation. Actuellement, les valorisations sont modérément supérieures à leurs moyennes à long terme, en particulier lorsqu'elles sont ajustées pour tenir compte des excès de l'ère de la bulle technologique. Étant donné que les banques centrales se retirent lentement des politiques ultra-accommodantes et que les rendements obligataires sont sur une tendance à la hausse, il est peu probable que les valorisations augmentent au cours des 9 à 12 prochains mois. Par conséquent, la hausse des marchés boursiers en 2018 est étroitement liée au taux de croissance des bénéfices mondiaux. Concrètement, on s'attend à ce que l'indice MSCI World AC augmente de près de 10 % en 2018, avant de continuer vers des niveaux plus élevés en 2019.
Un manque de catalyseurs à court terme
La croissance monétaire réelle continue de ralentir. Cela annonce que les indicateurs avancés tels que les indices PMI se détérioreront au cours des prochains mois, ce que le PMI manufacturier mondial a déjà commencé à faire. Le message qui ressort de l'indice de diffusion des indicateurs avancés est le même. Pendant ce temps, les surprises économiques continuent de décevoir les attentes consensuelles. Nous restons convaincus qu'en fin de compte, ces tendances à la détérioration s'avéreront modérées et que les indicateurs fondamentaux continueront à indiquer une croissance solide. Dans l'intervalle, les investisseurs resteront dubitatifs, ce qui pèsera sur la tendance boursière.
La volatilité devrait rester élevée.
La combinaison du renforcement des pressions inflationnistes et de l'augmentation des rendements obligataires avec des changements lents dans les politiques des banques centrales en faveur d'une réduction des mesures d'accommodement et la perte de la dynamique économique et des bénéfices crée un large éventail de vents contraires. En outre, l'élargissement des écarts de rendement entre les obligations gouvernementales et celles d’entreprises et les implications négatives d'indicateurs techniques tels que l'indicateur MACD hebdomadaire militent en faveur d'un stress continuel sur les marchés boursiers. Nous pensons que les risques à la baisse demeurent toutefois limités par la solidité des fondamentaux sous-jacents. Le résultat logique serait donc la poursuite des séances boursières volatiles dans les mois à venir. C'est en effet notre scénario de base. Les investisseurs devraient donc être opportunistes et chercher à profiter de la volatilité pour acheter des actions à des prix attrayants.
En fin de compte
Le marché haussier peut sembler avoir atteint un stade de maturité, mais il a encore beaucoup de ressources pour continuer. Les investisseurs sur les marchés boursiers devraient rester investis tant qu'ils acceptent des niveaux de volatilité plus élevés.