Quels rendements à long terme pour les différentes classes d’actifs ?
Plus que jamais, l’allocation d’actifs dépend de la tolérance aux risques.

Le constat
Aujourd’hui, les rendements attendus dans l’univers des placements obligataires et monétaires sont très faibles, voire nuls.
C’est une rupture historique ! Ils n’ont jamais été aussi bas, surtout en termes réels car l’inflation reste positive tant aux Etats-Unis, qu’en Europe.
La rentabilité escomptée des placements plus risqués est plutôt en ligne avec leurs normes historiques, d’autant que, nous sommes en fin d’un cycle haussier de plus de 10 ans.
Deux possibilités se présentent donc aujourd’hui aux investisseurs :
- Privilégier un rendement sans risque à long terme inférieur à l’inflation sur les taux fixes.
- Ou prendre plus de risques et augmenter les investissements en actions ou autres placements alternatifs au sens large.
Nos décisions stratégiques d’allocations d’actifs continuent donc de favoriser les placements :
- longs (augmentation de la duration),
- risqués (marchés actions et actifs réels tels que l’immobilier, les matières premières etc).
Comprendre et expliquer
Comparaison des estimations de rendements attendus de 2019 avec celles de 2015.



Quelques constats à partir de ces deux graphiques :
1) La première remarque est visuelle : les rendements escomptés sont plus « écartés » en 2019 qu’en 2015, ils s’éloignent de la droite de régression.
2) La baisse des rendements escomptés dans l’univers obligataire est spectaculaire :
- extraordinaire performance sur la période, qui ne se reproduira pas à l’avenir, au contraire ;
- ralentissement de la croissance économique globale, érosion générale de l’inflation et surtout politiques monétaires exceptionnellement accommodantes durant ce cycle économique. Les politiques monétaires ne seront pas resserrées avant plusieurs années car le Quantitative Easing de la BCE et de la BOJ se poursuit. Les taux d’intérêt vont rester bas longtemps. Une première depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
3) Les rendements escomptés des placements plus risqués sont nettement plus hauts que les placements dit « non risqués ». Cela est logique et justifié par la théorie financière. Mais cet écart (« prime de risque ») est beaucoup plus important aujourd’hui que dans le passé. Les primes pour les marchés actions de pays développés ont augmenté de 4% à 5.5% entre 2015 et 2019 et se comparent à une moyenne historique autour de 4%.
4) Les rendements escomptés des placements risqués sont environ 1% plus bas aujourd’hui qu’il y a 5 ans. Nous sommes bien en fin de cycle économique et financier.
5) Pour s’adapter à cet environnement, sans écouter les bruits de court terme, c’est à dire en se focalisant uniquement sur le long terme, les investisseurs devraient :
- allonger l’horizon d’investissement de leurs placements ;
- accepter davantage de risques dans leurs investissements en obligations d’entreprises (moindre qualité tout en restant diversifié) ;
- augmenter la part des marchés actions dont le dividende est plus élevé que le rendement obligataire ;
- diversifier vers des actifs réels et alternatifs.
Conclusion
Nous recommandons de revenir à une stratégie de long terme qui fonctionne bien : profiter des baisses de prix lorsqu’elles se produisent pour renforcer les placements en actifs risqués.
Cela permet de faire le lien entre la vision long terme explicité ici et les décisions plus concrètes qui doivent être prises au quotidien.