Plongeon des bourses: opinion toujours neutre à court terme et positive à moyen terme
Ce plongeon des bourses a longuement tardé à venir. Nous sommes convaincus que les bourses sont dans une phase tardive du cycle haussier mais qui vaut la peine de continuer à participer.
Le Standard & Poor’s a perdu 4,1% la nuit dernière et se retrouve 7,8% plus bas que le niveau record de 2872 qu’il avait récemment atteint. L’indice se retrouve donc au même niveau que début décembre. Il a franchi à la baisse la moyenne mobile à 50 jours mais reste encore 4,3% au-dessus de la moyenne mobile à 200 jours. Le Topix est en recul de 8,6% depuis le sommet de 194 qu’il avait atteint récemment. Les actions chinoises cotées à Hong Kong (H shares) et la bourse de Taiwan sont actuellement en recul de 4,9% par rapport à la clôture de la veille ; la chute des cours est moins forte dans les autres marchés émergents. L’Europe ouvre logiquement en baisse, de quasiment 3%.
La cause principale du recul des marchés actions se retrouve dans la hausse rapide des rendements obligataires. Le rendement de l’obligation du Trésor américain à échéance dans 10 ans est passé de 2,30% au 30 novembre dernier à 2,84% vendredi. Cela fait suite à l’amplification des craintes inflationnistes et de celles concernant le rythme et l’amplitude des futures remontées des taux directeurs par la Réserve fédérale.
Un plongeon qui aurait dû se produire depuis longtemps
Ce plongeon des bourses a longuement tardé à venir. Depuis sa création en 1927, le Standard & Poor’s n’avait jamais connu une période aussi longue – supérieure à 400 jours – sans enregistrer un recul à un moment ou un autre d’au moins 5%. Récemment, les signes annonciateurs se sont multipliés. Nous n’en mentionnerons que trois :
- Les indicateurs de sentiment avaient atteint des niveaux extrêmes : une proportion de pessimistes parmi les investisseurs institutionnels qui a atteint ses plus bas niveaux depuis 1987 et un écart entre les optimistes et les pessimistes parmi les investisseurs privés qui a atteint son plus haut niveau en faveur des optimistes depuis longtemps ;
- Les indicateurs techniques tels que le MACD (indicateur « Moving Average Convergence Divergence ») ont lancé il y a quelques jours un signal sur base journalière et l’indicateur de force relative n’avait jamais atteint de niveaux aussi élevés par le passé ;
- Selon le sondage de Merrill Lynch Bank of America, les investisseurs avaient récemment une position surpondérée en actions par rapport aux obligations qui était la plus élevée depuis août 2014, soit juste avant une correction de 10% des marchés actions.
Maintien de notre opinion neutre à court terme et positive à moyen terme
L’indicateur de volatilité VIX a sauté de 17,3 à 37,2 en une séance. Il se retrouve à son niveau le plus élevé depuis août 2015, soit depuis la dévaluation du yuan. Ce niveau dépasse ceux qui avaient prévalu lors de la crise de la dette grecque et lors du référendum pour le Brexit.
Nous maintenons toutefois notre opinion neutre à court terme pour l’instant, car il y a encore de la marge jusqu’à la moyenne mobile à 200 jours et nous voulons jauger le comportement du marché dans les prochains jours.
Nous demeurons positifs à moyen terme grâce au caractère synchrone de la croissance globale, qui alimente une croissance solide des bénéfices, et parce que la reprise des dépenses d’investissement par les entreprises offre la perspective d’une prolongation du cycle économique actuel.
Nous sommes convaincus que les bourses sont dans une phase tardive du cycle haussier qui a débuté en 2009 mais c’est une phase à laquelle il vaut la peine de continuer à participer. Nous anticipons que de nouveaux sommets seront atteints cette année grâce à la poursuite de la hausse des profits, au rythme lent d’ajustement des politiques monétaires vers moins d’accommodement et à des valorisations qui, bien qu’élevées, sont justifiées par la bonne visibilité sur la conjoncture. Le prix à payer, pour participer à ce potentiel de hausse, est d’accepter une plus forte volatilité des cours.