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TRANSCRIPTION TEXTUELLE

Jeremy FASQUELLE

Bonjour à tous et bienvenue dans ce podcast de BNP Paribas Wealth Management. Je suis aujourd'hui accompagné d'Edmund Shing, Global Chief Investment Officer qui nous dévoile sa stratégie d'investissement pour le mois de novembre 2025. Bonjour Edmund.

Edmund SHING

Bonjour Jeremy

Jeremy FASQUELLE

Alors Edmund, le mois d'octobre a été marqué par une forte volatilité sur les matières premières notamment et les marchés actions. Pourtant, à côté de ça, de grands indices comme le CAC 40 ont battu des records. Alors Edmund, globalement, est ce que ce « bull » auquel on assiste actuellement va se poursuivre ?

Edmund SHING

Je pense que oui. Malgré le fait que je m'inquiète. Je m'inquiète pour plusieurs raisons, notamment le fait que peut être on est en train de voir la création d'une bulle autour de L’IA, surtout aux Etats-Unis. Malgré ça, il faut rester plutôt optimiste. Pourquoi ? Parce que déjà le niveau de liquidité reste très très très abondant dans un environnement où la liquidité macro est abondant et se soutient bien, les marchés à risque, notamment les marchés actions. Première chose.

Deuxième chose, les résultats trimestriels des sociétés s'annoncent très bien, de très bonne mine, surtout aux Etats-Unis, mais assez solide, même en Europe. Donc au niveau du bénéfice net par actions, la tendance reste plutôt haussière. La troisième chose, non vraiment de taux d'intérêt reste toujours assez bas. La Réserve fédérale aux Etats-Unis réduit toujours le taux d'intérêt de la Fed funds rate. En Europe, on reste très bas à 2 % pour le taux de dépôt de la BCE. Et même en Chine, ils sont aussi en train de baisser leur taux d'intérêt. Donc le taux, leur virement des taux d'intérêt reste quand même plutôt favorable pour les sociétés et pour les marchés actions. Donc, malgré le fait que je m'inquiète de tout ce qui s'étend dans cette thématique de l'IA, je pense que peut être on est loin de la fin de cette bulle. Et donc il faut rester optimiste. Il faut toujours rester investi dans le marché actions aujourd'hui et même pour 2026.

Jeremy FASQUELLE

Je suis d'accord. Au niveau global, la diversification reste quand même le maître mot.

Edmund SHING

Oui, bien sûr. Absolument. Donc pour tout client qui reste très investi aux Etats-Unis, je pense qu'il est des questions à se poser. Est ce qu'il faut rester aussi peu diversifié ? Parce que si par exemple, on a investi dans l'indice S&P 500 selon l'indice Benchmark aujourd'hui aux Etats-Unis, on a quand même une très forte exposition aux 7 magnifiques. Cette société représente plus de 35 % en termes de poids de l'indice. Donc vous n'êtes pas très diversifié, même si vous avez un investissement dans la S&P 500. En principe, vous êtes investi dans 500 sociétés, mais en vérité, vous êtes très exposés à cette société et très exposée à un seul secteur : la technologie. Donc, nous conseillons à nos clients de faire plus de diversification dans les marchés d'actions vers les marchés, vers les régions hors les Etats-Unis, notamment en Europe, y compris le Royaume-Uni, surtout l'Asie et les pays émergents, notamment la Chine notamment et le Japon.

Jeremy FASQUELLE

Parlons maintenant du crédit privé avec les interrogations autour de deux entreprises américaines qui ont fait faillite dans le domaine du secteur automobile. Est-ce que vous êtes préoccupé par ce problème du crédit privé ?

Edmund SHING

Oui, je m'inquiète un peu. Mais bon, la vraie question qu'il faut se poser est-ce que c'est un problème systémique qui est présent partout dans le marché de private credit et qui peut aussi être transmis aux autres marchés, notamment le marché public de crédit ? Ou est-ce que cela reste un problème plutôt idiosyncratique, effectivement isolé à quelques sociétés, mais par le marché sans solage ? Pour moi, je pense que c'est plus idiosyncratique. Oui, c'est vrai que quand même, si on regarde la taille du marché des dettes privées a quand même multiplié par trois depuis 2008. Donc y a une explosion en termes de taille de ce marché, donc forcément à une touche la tentation pour les gérants de fonds, de private credit d'accepter, peut-être, de ne pas refaire leur due diligence, d'accepter les crédits qui ne sont pas forcément de bonne qualité. Et c'est peut-être ça qu'on voit aujourd'hui. C'est le résultat du fait qu'il y ait quelques gérants qu'ils n'ont pas fait leur boulot à 100 %. Mais est-ce que ça veut dire que tout le marché du private credit est sous pression ? Non. Est ce qu'il y a des problèmes partout ? Non. Je suppose que le vrai problème va venir le jour où le cycle économique descend. Effectivement, on aura une récession économique aux Etats-Unis. Là, on va avoir le taux de faillites qui remonte, le taux de dépôt du bilan et aussi le taux de défaut qui remonte. Pour l'instant, on n'est pas là, on est loin de ce point. Si on regarde la croissance économique aux Etats-Unis, ça reste quand même très positif, même si on prévoit un petit ralentissement économique en termes de croissance économique cette année, aux Etats-Unis à attendre dans les prochains mois. Nous attendons toujours une croissance positive économique aux Etats-Unis en 2006, donc pas de récession économique qui est quand même important. Deuxième point, bien, si on regarde de très près plus des indicateurs du marché de private credit notamment, par exemple le cours de l'axe des actions des gérants de private credit cotée en bourse, par exemple KKR, Blackstone et autres, on regarde ça pour l'instant et se stabilise. On regarde aussi les cours de l'action des sociétés qui s'appellent « Business Development Company » aux Etats-Unis, qui effectivement dans les acteurs du marché de private credit qui sont cotées en bourse. Pour l'instant aussi, ces cours se stabilisent. Donc on regarde plus des indicateurs comme ça pour voir. Est ce qu'il faut devenir plus inquiet ? Est ce qu'on voit une transmission des problèmes du marché de private credit vers les autres marchés ? Si on commence à voir ça, si on commence à des taux de défaut qui remontent, là, on peut s'inquiéter plus. Pour l'instant, ce n'est pas du tout le cas, donc on regarde de très près ces indicateurs, mais on continue de considérer. Pour l'instant, c'est un problème assez isolé.

Jeremy FASQUELLE

On va surveiller cette dette privée Si on devait parler maintenant, commodities ou matières premières et en particulier les métaux précieux, on a vu que l'or a battu des records aussi au mois d'octobre. On sent que ça corrige un petit peu en ce moment. Est-ce que vous pensez que ce phénomène est durable ?

Edmund SHING

Oui, c'est normal de voir une correction dans le marché des métaux précieux. Parce que si on règle la performance de l'ordre depuis le début d'année, on est quand même plus 50 % en dollars qui est quand même énorme. C'est quand même une des meilleures performances annuelles de l'or que jamais. Donc c'est normal de voir des petites corrections de temps en temps. Ça reste quand même un marché qui reste un peu volatile dans le temps. Notamment, le prix de l’argent qui encore, c'est le marché encore plus petit que l'or et donc plus volatil. Donc c'est normal de voir des petites corrections. Cela dit, la question de base que nos clients doivent se poser, c'est est ce qu'il faut vendre aujourd'hui ou pas ? Je pense que non, pour une simple raison. Effectivement, si on considère que l'or est une valeur de refuge et un actif diversifiant dans un profil bien diversifié entre les actions, les obligations, l'immobilier et les autres actifs, est ce que ça garde toujours ce statut ? La réponse pour moi est oui, parce qu'en période de crise, l'or performe toujours bien. Un moment, que les actions baissent, les obligations baissent et même les autres matières baissent. Donc je pense qu'il est toujours une forte raison pour garder l'or dans un portefeuille diversifié à long terme. Première chose.

Deuxième chose, tout simplement, je pense qu'après cette correction, l'or peut quand même remonter à la hausse et battre encore des records en 2026. Donc je pense que nous avons par exemple un objectif pour le cours de l'or à 4 400 $ de l'once. On est un peu à 4000 en ce moment. Donc il reste un peu en dessous de 10 % à la hausse. Ça peut aller même au-delà de ça en 2026. Donc, je pense qu'absolument je pense qu'il faut garder l'or dans un portefeuille diversifié. Et si le prix de l'or baisse encore plus, il faut même penser à acheter encore plus de l'or plus bas.

Jeremy FASQUELLE

Vous conseiller un achat sur repli finalement de l'or soudainement, malgré l'opinion que vous avez actuellement sur l'or qui a été positive est passé à neutre.

Edmund SHING

À court terme oui, mais si le prix baisse encore plus peut-être on va repasser positif.

Jeremy FASQUELLE

D'accord. Donc on va surveiller aussi ces matières premières et l'or, les métaux précieux en particulier. Parlons maintenant des obligations et les obligations américaines en particulier. On a vu que le taux dix ans américain est tombé à 4 % actuellement. Est-ce que c'est inquiétant pour. Pour la dette américaine.

Edmund SHING

Ce n’est pas inquiétant. C'est plutôt une bonne nouvelle pour le gouvernement américain parce que ça veut dire que le Trésor public, les Etats-Unis, peuvent se refinancer moins cher à terme. Cela dit, est ce que le taux 10 ans, va rester à 10 % ? Ça, c'est une autre question. Pour l'instant, dans le Vermont de baisse des taux par la Réserve fédérale, le taux d'inflation reste en dessous des 3 %, qui reste plutôt une bonne chose. Ça aide énormément le taux, disons, à rester autour de 4 %, qui est une très bonne chose aussi pour le marché actions parce que le plus bas, ce sont les taux à long terme. Le mieux que c'est pour les valorisations, pour soutenir les valorisations des marchés actions, notamment aux Etats-Unis. Cela dit, nous avons toujours un objectif à long terme à 4,25 % pour le taux, 10 ans aux Etats-Unis, on est à 4 %. Donc on pense que le taux va remonter un peu dans les prochains douze mois. Donc à ce niveau-là on n'est pas acheteur des obligations à long terme aux Etats-Unis, on préfère rester à l'écart. Pour l'instant, nous attendons que le taux remonte un peu avant de repasser positif sur les obligations souveraines aux Etats-Unis.

Jeremy FASQUELLE

D'accord pour les obligations. Et maintenant, parlons de vos principales idées d'investissement. Vous l'avez largement développé. Mais si on devait faire un récapitulatif de vos convictions pour ce mois-ci.

Edmund SHING

Première chose, les marchés actions hors les Etats-Unis, notamment en Europe, surtout le Royaume-Uni et en Asie, notamment le Nikkei 225 au Japon, on est on est très optimiste sur ces marchés là. Première chose.

En termes de secteur, on aime toujours le secteur bancaire en Europe. On aime aussi le secteur lié au développement de l'infrastructure en Europe, mais aussi aux Etats-Unis notamment, liés à tout ce qui est croissance de génération, transmission d'électricité notamment. Et la troisième chose, c'est plutôt les matières premières. On aime toujours les matières premières, mais pas que les métaux précieux, mais aussi les métaux industriels stratégiques, notamment le cuivre, l'étain et l'aluminium.

Jeremy FASQUELLE

Edmund SHING merci beaucoup et merci à notre public d'avoir écouté ce podcast. Pour plus d'informations sur notre stratégie d'investissement, consultez notre site web. A bientôt.

Transcription Podcast - Notre stratégie d'investissement pour novembre 2025