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TRANSCRIPTION TEXTUELLE

Jeremy Fasquelle :
Bonjour et bienvenue dans cette vidéo de BNP Paribas Wealth Management.
Je suis aujourd'hui accompagné d'Edmund Shing, Global Chief Investment Officer.

  • Bonjour, Edmund.
    Edmund, on va parler de vos convictions pour ce mois d'octobre 2025, avec un mois de septembre qui a été positif sur les marchés actions avec une hausse de 2 %, une hausse de 11 % sur les marchés des métaux précieux, et une hausse plus modérée sur les obligations d'entreprise.
    Si on regarde du côté macroéconomique, la Réserve fédérale a baissé ses taux le 17 septembre dernier, et quand on regarde le marché de l'emploi, c'est le marché de l'emploi qui a mis la pression sur la Réserve fédérale pour cette baisse de taux.
    Edmund, est-ce que vous pensez que cette baisse de taux est durable ?

Edmund Shing :
Oui, tout d'abord on prévoit encore plus de baisses de taux par la Réserve fédérale dans les prochains mois, pour la fin de cette année, mais aussi pour 2026.
Nous estimons que le taux terminal le plus bas pour ce cycle va être autour de 3,25 %, donc bien plus bas qu'aujourd'hui.
Cela dit, les marchés financiers intègrent déjà pas mal ces baisses de taux.

Cela dit, je pense qu'il y a 3 effets.
Le 1er effet est sur les rendements obligataires. Si on regarde le taux 10 ans aux États-Unis, on a déjà baissé de 4,6 % au mois de mai, à 4,1 % aujourd'hui, en partie grâce à cette baisse de taux par la Fed.

2e point : on voit un affaiblissement continu du dollar face aux autres devises, notamment contre l'euro, donc nous avons ajusté notre prévision, notre objectif à 12 mois, pour l'euro-dollar à 1,24$, donc un euro plus fort, un dollar plus faible en 12 mois.

Et 3e point : nous estimons que ce facteur de soutien pour les métaux précieux, notamment l'or et l'argent... Nous gardons notre objectif à 12 mois de 4 000$ de l'once pour l'or, et de 50$ de l'once pour l'argent, donc toujours un potentiel de hausse pour les 2 métaux.

Jeremy Fasquelle :
Si on regarde le secteur technologique sur les marchés boursiers, vous recommandez aujourd'hui une exposition sur la technologie hors États-Unis. Pourquoi ce choix ?

Edmund Shing :
Pour plusieurs raisons. Les 7 Magnifiques sont très chers aujourd'hui, avec un P/E estimé au-dessus de 30 fois le bénéfice net par action, notamment pour Tesla, plus de 100 fois. Donc ces actions sont chères.

2e point : je pense qu'il y a une espèce d'euphorie de la part des investisseurs retail aux États-Unis pour ces 7 Magnifiques, vu tout ce qui se passe autour de l'investissement dans l'IA. Le problème pour moi, c'est que ces 7 Magnifiques investissent ensemble, énormément d'argent, dans tout ce qui est IA et data center, mais je ne pense pas que tout le monde puisse être gagnant à la fin. Donc on va avoir des gagnants et aussi des perdants.

Le problème aujourd'hui, c'est que si je regarde les cours de ces 7 Magnifiques, le marché estime que les 7 vont tous être gagnants. Je pense que c'est assez peu probable. Je pense aussi que ce niveau d'investissement massif dans l'IA et dans les data centers fait par ces 7 Magnifiques, va donner des retours sur investissement assez faibles dans le temps pour plusieurs acteurs. On ne sait pas lesquels, mais le risque est quand même, en agrégat, que le retour sur cet investissement soit faible dans l'avenir, beaucoup plus faible que prévu, par les analystes et les investisseurs.

C'est pour ces raisons-là que nous préférons largement un investissement dans le secteur technologique en Chine, parce que ces titres sont beaucoup moins chers. Ces titres sont beaucoup moins chers que les titres aux États-Unis. Ils font beaucoup de progrès dans l'IA mais avec beaucoup moins de CapEx. Ils investissent moins mais ils ont aussi des résultats quasiment équivalents aux modèles des LLM faits aux États-Unis.

3e chose : si on regarde le secteur technologique en Chine, ils sont leader dans plusieurs segments, par exemple, les batteries, les véhicules électriques, tout ce qui est robotique et automatisation industrielle. Pour moi, ça, c'est l'IA physique, c'est la prochaine vague de l'IA, qui va arriver dans un avenir proche. Les Chinois, les Coréens et les Japonais en sont les leaders mondiaux.

Jeremy Fasquelle :
Parlons maintenant matières premières. Pourquoi est-ce qu'en ce moment vous privilégiez cette classe d'actifs dans un portefeuille ?

Edmund Shing :
C'est vrai, si on regarde les investisseurs les plus riches, les ultra-high-net-worths, les family offices par exemple, si on regarde en agrégat, ils ont une exposition aux matières premières, y compris l'or et l'argent, de seulement 1 % de leur portefeuille d'investissement. C'est tout petit par rapport aux actions, aux obligations ou même aux private equity, les marchés privés. Donc l'exposition aux matières premières est très faible aujourd'hui.

Or, si on regarde la corrélation entre les actions et les obligations ces 5 dernières années, elles sont très corrélées. Ça veut dire que les marchés actions et les marchés obligataires montent ensemble mais, ce qui est plus grave, ils baissent ensemble aussi, notamment en 2022. Les 2 marchés, le marché actions et le marché obligataire, ont subi une baisse à 2 chiffres sur 2022.

Or, pour chercher une vraie diversification, en 2022, mais surtout sur les 5 dernières années, il faut privilégier les autres classes d'actifs qui ne sont pas corrélées avec les actions et les obligations, par exemple, les matières premières, les métaux précieux, mais aussi les autres matières premières, comme l'énergie, par exemple, l'uranium, ou les métaux industriels comme le cuivre, l'étain et l'aluminium.

Donc nous conseillons à nos investisseurs de rajouter aujourd'hui une couche de matières premières, à leur portefeuille d'investissement, en plus d'une exposition aux obligations et actions. Une diversification sur les matières premières aujourd'hui, pour atteindre cet objectif, pour un portefeuille bien diversifié.

Jeremy Fasquelle :
Si on devait terminer cette vidéo sur une recommandation, un récapitulatif des principales convictions pour ce mois-ci, que serait-il ?

Edmund Shing :
Nous avons 4 convictions à signaler aujourd'hui.

  1. Les banques européennes, tout d'abord, parce qu'elles ne sont toujours pas chères. Le momentum est toujours très favorable, surtout au niveau des demandes de prêt en Europe. Elles offrent toujours un rendement de dividendes aux alentours de 5 %, ce qui est quand même assez élevé, avec un niveau de rentabilité qui s'améliore toujours. Les banques européennes sont donc le premier choix.
  2. Les sociétés technologiques en Chine. Pas chères, bonne technologie, beaucoup de croissance, et leader mondial dans plusieurs technologies hors IA.
  3. Les métaux précieux, mais plus l'argent et le platine que l'or. L'or a toujours un potentiel à la hausse, pour aller jusqu'à 4 000$, notre objectif, mais il y a encore plus de potentiel, à notre avis, à moyen et long terme, dans l'argent et le platine.
  4. Enfin, les pays émergents, hors la Chine. Nous privilégions la Corée du Sud, le Brésil et le Mexique, parce que dans ces 3 cas, on a des devises qui s'apprécient contre le dollar notamment. On a des marchés qui sont très peu chers, et surtout dans le cas du Mexique et du Brésil, on a une forte expositions aux matières premières, dans les marchés actions, notamment à l'énergie, aux métaux précieux et aux métaux industriels.

Jeremy Fasquelle :
Edmund, merci beaucoup pour ces recommandations.
Et merci à vous d'avoir suivi cette vidéo de BNP Paribas Wealth Management. Pour plus d'informations concernant notre stratégie d'investissement, consultez notre site web. À bientôt !

Transcription Podcast - Notre stratégie d'investissement pour octobre 2025