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TRANSCRIPTION TEXTUELLE

Jeremy Fasquelle

Bonjour et bienvenue dans un autre podcast de BNP Paribas Wealth Management. Je suis Jeremy FASQUELLE. Dans ce podcast, nous allons faire un tour d’horizon du secteur de l'assurance qui performe très bien en ce moment. Quels sont les moteurs de la performance boursière du secteur ? Et est-il trop tard pour les investisseurs de capter cette tendance haussière ? Isabelle Enos, Responsible Stratégie Marchés, est avec pour en parler aujourd’hui. Bonjour, Isabelle

Isabelle Enos

Bonjour, Jeremy

Jeremy Fasquelle

À la mi-septembre, l'indice Stoxx Europe 600 index Insurance est en hausse de 19% depuis le début de l'année. Quels sont les principaux facteurs macroéconomiques et de marché qui poussent ce secteur à surperformer Edmund ?

Isabelle

Eh bien, tout d’abord, Jeremy, nous retrouvons les catalyseurs habituels du marché boursier comme les taux d’intérêt et la liquidité. Si nous nous intéressons particulièrement aux taux d’intérêt, nous constatons que l’assurance est, en fait, un secteur assez sensible aux taux, particulièrement sur la partie assurance vie, parce les compagnies d’assurance détiennent beaucoup d’obligations. Et à mesure que les taux d’intérêt fluctuent, la valeur des obligations dans les portefeuilles d’investissement fluctue. A la différence de 2022 où les obligations avaient souffert de la hausse brutale des taux d’intérêt, depuis le début de l’année, la baisse des taux porte la valeur des obligations. Les secteurs sensibles aux obligations, comme le secteur de l’assurance, ont donc enregistré de bons résultats.

Mais il ne s’agit pas du seul facteur. Nous pouvons également pointer du doigt d’autres éléments fondamentaux tels que l’inflation élevée que nous connaissons depuis 2 ou 3 ans. Les compagnies d’assurance ont ainsi pu indexer leurs cotisations sur l’évolution de l’inflation. Les prix des assurances habitation ou des assurances automobile ont augmenté et les compagnies d’assurance notamment sur les assurances de biens et de responsabilité en ont profité.

Jeremy

Et historiquement, comment les actions du secteur de l’assurance se sont-elles comportées ?

Isabelle

Eh bien, plutôt bien. Elles ont en fait surperformé les marchés mondiaux. Si vous regardez, par exemple, depuis le début de 2009, les indices du secteur de l'assurance ont enregistré une performance d'environ 12 % par an en moyenne. Leur valeur a donc été multiplié par cinq sur une période de 15 ans. C'est un peu mieux que l'indice MSCI World sur la même période. En conclusion, à l’échelle mondiale, au sein du secteur financier, le secteur de l’assurance s’est plutôt bien comporté.

Et quels en sont les moteurs ? Eh bien, il y en a 2.

Premièrement, une augmentation de la valeur comptable. La valeur comptable se définit comme la situation nette, à savoir la somme de la valeur de tous les actifs de l'entreprise à laquelle on soustrait son passif comme les dettes. Les compagnies d’assurance distribuent une partie de leurs bénéfices sous forme de dividendes, mais elles en conservent aussi pour les réinvestir l’année suivante. Cette opération augmente la valeur comptable. Il y a donc bien eu une croissance de cette valeur comptable dans le sillage de la croissance des bénéfices au fil du temps.

Le deuxième moteur est bien sûr le versement de généreux dividendes. Le secteur de l'assurance, en particulier en Europe, est un secteur versant des dividendes relativement élevés. Et le dividende a constitué une composante importante du rendement global pour les investisseurs du secteur au cours des 15 dernières années.

Jeremy

Et diriez-vous que les assureurs américains et européens sont aussi performants ?

Isabelle

Jeremy, les entreprises du secteur de l’assurance ne sont pas tout à fait les mêmes aux Etats-Unis et en Europe. Si vous regardez les services financiers en tant que groupe aux États-Unis, vous verrez qu’ils sont très dominés par les banques, et que l’assurance est un segment beaucoup plus petit avec quelques acteurs comme Prudential. L’Europe a un secteur de l’assurance beaucoup plus vaste avec un modèle d’entreprises plus diversifiées que j’appelle des « assureurs hybrides », ils opèrent dans l’assurance de dommages ou dans l’assurance vie. Je pense à des entreprises telles qu’Allianz en Allemagne, AXA en France ou encore Generali en Italie.

Ces entreprises ont bien performé au fil du temps, elles ont même surperformé le marché boursier européen au cours des 15 dernières années, comme nous venons de le voir, mais dans l’ensemble, les performances du segment américain sont légèrement meilleures.

Jeremy

L'industrie de l'assurance est divisée en trois grands secteurs : quels sont-ils ? Comment deviennent-ils rentables ?

Isabelle

Si nous voulons déterminer 3 principaux sous-segments du secteur mondial de l’assurance, nous les retrouvons sous la répartition suivante :

-          Le 1er sous segment concerne l’assurance de biens et de responsabilité, dont l’objectif est d’assurer votre maison ou votre voiture en cas d’accident ou d’incendie. C'est ce que nous considérons comme une assurance classique.

-          Le 2d segment est l’assurance-vie, outil davantage considéré comme un produit d’épargne à long terme, souvent avantageux sur le plan fiscal.

-          Enfin, le dernier segment est celui de la « réassurance », c’est-à-dire les compagnies d’assurance pour les assureurs eux-mêmes. Ces derniers confient donc une partie de ces risques aux compagnies de réassurance. C’est sans aucun doute la dimension du métier de l’assurance le plus complexe.

Alors concentrons-nous d’abord sur les assurances de biens et de responsabilité. Le facteur clé de la rentabilité est ce que nous appelons la « marge de souscription ». Si vous assurez votre maison, vous devez payer à la compagnie d’assurance une certaine somme d’argent par an pour cette assurance. L’idée est que, globalement, la compagnie d’assurance espère gagner de l’argent en recevant plus de primes d’assurance qu’elle ne paie en sinistres, en cas d’accident par exemple. La « marge de souscription » est donc la différence entre ce qu’ils perçoivent comme primes d’assurance et ce qu’ils versent finalement en cas de sinistres.

Ensuite, il y a ce qu’on appelle le « flottant », une compagnie d’assurance perçoit aujourd’hui des primes pour des sinistres qu’elle devra indemniser à un moment donné, dans le futur. Ainsi, entre-temps, elle peut investir l'argent reçu et percevoir des intérêts sur celui-ci. Le flottant constitue donc une deuxième source de revenus. Jusqu'à tout récemment, il était difficile de générer des revenus sur du flottant parce que les taux d'intérêt étaient très bas. Cependant, depuis 2023, à la fois les rendements obligataires et les taux d'intérêt à court terme, ont fortement augmenté aux Etats-Unis et en Europe. Ainsi, en investissant le flottant dans des produits de taux d'intérêt relativement sûrs les compagnies d’assurance peuvent être plus rentables.

Enfin, si vous prenez le cas de la zone Euro, et que vous regardez dans le détail les composantes du taux d’inflation, vous pouvez en fait trouver une dédiée aux primes d'assurance. Aujourd'hui, cette composante augmente de 9 % en glissement annuel à partir des dernières données soit bien plus que l'inflation globale en Europe qui est revenue à 2%. En parallèle le coût des indemnisations des sinistres n'a pas autant augmenté.

Voilà donc pour ces 3 moteurs de la rentabilité pour ce secteur.

En matière d’assurance-vie, le moteur de la rentabilité vient de la croissance des flux d’épargne à long terme vers ces produits. Les taux d’épargne en Europe sont élevés. Et dans des pays comme la France, plus de 50 % de l’épargne totale des ménages est investie dans des contrats d’assurance-vie, souvent pour des raisons de fiscalité ou de transmission.  

Jeremy

Et quelle est la meilleure façon pour les investisseurs d'accéder à ce secteur ?

Isabelle

Il est très facile d’investir sur ce secteur,  je citerai 3 solutions :

-          A travers des fonds gérés de manière active, le gérant sélectionnant les bons titres qui présentent les meilleurs fondamentaux, au sein du secteur européen ou mondial de l'assurance.

-          A travers un ETF sectoriel qui investira sur les principales compagnies d’assurances mondiales.

-          Ou enfin, en achetant des actions de ces entreprises  en Europe, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Et il y a beaucoup de géants dans ce domaine de l’assurance.

Jeremy

Merci beaucoup, Isabelle Enos. Et à notre public d'avoir écouté ce podcast, vous pouvez le liker, partager ou vous abonner à notre podcast sur la plateforme de votre choix. A bientôt.

Transcription Podcast - Pourquoi investir dans le secteur de l’assurance ?