Bouton de retour vers le haut de la page

TRANSCRIPTION TEXTUELLE

Jeremy Fasquelle :

Bonjour à tous et bienvenue dans ce podcast hebdomadaire de BNP Paribas Wealth Management. Je suis Jeremy Fasquelle et je suis accompagné d'Edmund Shing, Global Chief Investment Officer qui nous dévoile sa stratégie d'investissement pour le mois de juin 2025. Alors Edmund, on va parler de vos convictions pour le mois de juin 2025. Le mois de mai a été très chargé sur les fronts économique et politique. On a assisté à un recul de Donald Trump sur les droits de douane, les annonces de baisses d'impôts. En parallèle, les banques centrales ont continué de baisser leurs taux. Si on se concentre aujourd'hui sur le marché obligataire, pourquoi est-ce que vous avez un regard particulièrement prononcé sur les taux à très long terme?

Edmund Shing : 

Tout d'abord, on regarde deux marchés de très près le Japon et les Etats-Unis. Au Japon, la question se situe autour de taux d'inflation qui restent à plus de 3 %, le plus élevé depuis plus d'une décennie. Et la Banque du Japon tarde de réagir pour limiter ce taux d'inflation. Et donc c'est à cause de ça qu'on a un taux obligataire à 30 ans à 3 % au Japon, qui est le plus élevé depuis plus de dix ans. Mais je pense que la Banque du Japon va quand même changer la politique monétaire pour limiter le taux d'inflation. Et en même temps, le ministre des Finances japonais va aussi changer le programme d'émission obligataire pour effectivement émettre plus d'obligations avec une duration moins longue pour éviter la pression sur les taux de 30 ans aux Etats-Unis. Autre question on a des déficits budgétaires assez graves plus de 6 % de PIB et avec ces réductions d'impôts, ça peut aller de 6 à 7 % de PIB, Donc encore plus d'émissions obligataires à prévoir en 2025, qui met beaucoup de pression sur les marchés obligataires aux Etats-Unis, notamment sur le taux à 30 ans qui touche maintenant 5 % pour la première fois en plus de dix ans. C'est grâce aux politiques de Donald Trump complètement pour l'instant. Il y a des choses que le Trésor américain et la Réserve fédérale peuvent faire pour limiter leur remontée de rendements. Cela dit, c'est quand même un marché à regarder de très, très près dans le proche avenir.

Jeremy Fasquelle :

D'accord. Donc on va surveiller l'évolution de ces rendements obligataires sur ces obligations ultra longues. Maintenant, parlons politique. Le Sénat américain est en train de voter actuellement un projet de loi visant à réduire les impôts. Ça pourrait avoir potentiellement un impact sur le dollar. Qu'est-ce que vous en pensez ?

Edmund Shing :

Oui, Normalement, quand le rendement obligataire remonte aux États-Unis, le dollar se renforce en même temps. Or, aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas. On voit le contraire. Le rebond obligataire remonte sur tout le taux à 30 ans, mais en même temps, le dollar baisse encore. Attention, c'est plutôt la réaction d'un pays émergent et pas un pays développé comme les Etats-Unis. Pourquoi ? Parce qu'on a des craintes autour de ce déficit budgétaire record à moins 6 % qui peuvent aller à moins 7 %. Qu'est ce qui se passe en ce moment avec le dollar ? On a en même temps un rapatriement du capital par les investisseurs étrangers, notamment basés en Europe et en Asie, des actifs basés aux Etats-Unis en dollars à leurs marchés locaux qui, bien sûr affaiblit encore plus le dollar à moyen long terme. Je pense que cette tendance vient de commencer. Cela va se poursuivre sur des années à venir et cela va continuer à s'affaiblir. Le dollar qui reste sur une base historique quand même toujours assez cher par rapport aux autres devises comme l'euro, le sterling et le yen japonais.

Jeremy Fasquelle :

On va surveiller le très près cet exceptionnalisme américain qui est un peu remis en cause actuellement. Et quelle classe d'actifs aujourd'hui vous privilégiez dans l'environnement actuel ? Parce que j'imagine que la diversification, elle est plus que jamais le maître mot.

Edmund Shing :

Donc pour profiter d'un dollar baissier, il faut privilégier plusieurs classes d’actifs. Tout d'abord, les actions, les obligations des pays émergents. Parce que normalement, quand le dollar baisse, ces classes d'actifs rebondissent encore plus, surtout pour nous. Les actions des pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Mexique ou même la Pologne qui reste quand même le pays en Europe le plus dynamique en termes de croissance, de PIB, en termes de gains de productivité. Et ça reste quand même un marché boursier assez peu cher, malgré les très bonnes performances de la Bourse de Varsovie depuis le début de l'année. Donc déjà, tout ce qui les actifs basés aux pays émergeants deuxième actifs privilégiés les métaux précieux, notamment l'or. Pourquoi l’or ? Parce que c'est déjà libellés en dollar et donc quand le dollar baisse, normalement les prix de l'or remontent. Deuxième point, c'est une valeur de refuge ultime, comme le franc suisse et à un moment que le dollar américain peut être moins vu comme valeur de refuge aujourd'hui, vu cette histoire de déficit budgétaire, cela renforce la demande par les banques centrales par les investisseurs pour l'or physique. Le troisième classe d'actifs orientés, c'est bien sûr sur les marchés boursiers dans les pays développés, surtout en Europe, parce que les investisseurs européens sont en train de rapatrier le capital des Etats-Unis vers l'Europe. Donc forcément, il faut investir en Europe. Ils vont infestés où ? Ils ont les marchés boursiers qui performent très bien depuis le début de l'année, comme vous l’avez déjà noté.

Jeremy Fasquelle :

Et pour terminer, parlons infrastructures. C'est une classe d'actifs que vous privilégiez dans l'environnement actuel.

Edmund Shing :

Pourquoi ? Nous aimons bien cette classe d'actifs l'infrastructure parce que c'est un très bon actif. Diversifiant ? Bon, ça ne peut bien pas fermer, même à un moment où les obligations et les actions pas font moins bien. Première chose. Deuxième chose, la performance historique est quand même très bonne. Entre 2008 et 2024 libellées en dollars les fonds infrastructures privés ont délivré une performance aux alentours de 9,4 % sur une base annuelle sur ces seize années bien meilleures que les marchés boursiers ou les obligations. Donc c'est pour ça aussi, en termes de performance, on aime toujours l'infrastructure. Et le troisième point, aujourd'hui, avec un environnement où le taux d'inflation global risque de rester plus élevé à plus long terme, la traction de l'infrastructure, et qu'on a un edge contre l'inflation, effectivement. Par exemple, si on prend les péages pour les autoroutes, les péages, les prix montent dans le temps avec le taux d'inflation. Donc les investisseurs sont un peu assez bien protégés contre l'impact dans l'inflation avec l'infrastructure. Donc pour ces trois raisons, on aime toujours cette classe d'actifs. Je pense que la plupart de nos clients à nous apprécier sont toujours sous exposés à cette classe d'actifs et c'est un bon moment de revenir à l'infrastructure à un moment, quand un programme de stimuli mis en place par, par exemple le gouvernement allemand.

Jeremy Fasquelle :

Donc cette classe d'actifs et infrastructures entre dans le côté où non cotées en général.

SPEAKER: S2

Les deux

SPEAKER: S1

Très bien Edmund Shing, Merci beaucoup et merci à vous d'avoir écouté ce podcast. Pour plus d'informations, veuillez consulter notre site web ou contactez votre banquier privé. A bientôt.

Transcription Podcast - Notre stratégie d'investissement pour le mois de juin 2025