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Une main dans un champ de blé dans le foncier rural

L’investissement en foncier rural

Découvrez le dernier rapport Agrifrance 2025

16.06.2025

Un marché en mutation

Nous sommes très heureux de vous présenter, comme chaque année, notre note de conjoncture sur le marché du foncier rural français. Plus qu’une simple analyse de tendances, c’est aussi le reflet d’une réalité de notre terrain au quotidien.

En France, mais également plus globalement en Europe, l’agriculture, la viticulture et la forêt sont aujourd’hui à la croisée des chemins. Après des années de hausse continue de ces secteurs, la conjoncture actuelle redessine les perspectives. La baisse des marchés, conjuguée à un contexte économique incertain, ouvre aujourd’hui de nouveaux champs des possibles aux investisseurs qui s’intéressent à ces secteurs et qui sont prêts à saisir les mutations en cours. Ces évolutions nécessaires sont d’autant plus d’actualité que dans les dix prochaines années, un professionnel sur deux partira à la retraite, posant la question cruciale du renouvellement des générations et de la transmission des exploitations.

Le marché rural affiche de réels atouts, et plus que jamais, les acteurs du secteur et les investisseurs en quête de placements alternatifs ont tout intérêt à suivre son évolution. Avec une vision stratégique et une approche de long terme, il est possible de profiter de cette période incertaine pour saisir de nouvelles opportunités.

En effet, le foncier rural en France reste un actif de premier plan. Sa valorisation, bien que fluctuante à court terme, repose sur des fondamentaux solides : un besoin d’approvisionnement et de sécurité alimentaire et non alimentaire croissant, un intérêt renforcé pour la souveraineté agricole et une demande sociétale accrue pour des pratiques respectueuses de l’environnement.

Dans le cadre de la construction d’un patrimoine, le foncier rural s’il est bien choisi, apparaît comme un actif stratégique. Relativement peu cher, il reste une valeur refuge et un actif de diversification décorrélé des autres marchés. Enfin, c’est un excellent support de transmission.

Il est donc essentiel d’être bien accompagné afin de déceler les tendances émergentes et de participer à la mutation du secteur pour en faire un levier de prospérité pour les générations à venir.

Signature de Benoit Lechenault

Directeur d’Agrifrance – Gérant de BNP Paribas Property SNC



Le Conseil international des céréales (CIC) prévoit une production mondiale de céréales de 2 301 millions de tonnes pour la campagne 2024-2025, en léger repli par rapport à la campagne précédente (-0,3 %) qui était une année exceptionnelle. La baisse est très marquée au sein de la Communauté des États Indépendants (CEI) et de l’Union européenne (UE), particulièrement en France. Dans le même temps, la demande mondiale en céréales devrait augmenter légèrement (estimation à +0,5 %), ce qui pèserait de nouveau sur les stocks disponibles en fin de campagne. Globalement, la production mondiale connaît de fortes disparités en fonction des zones de production. La production de blé est pratiquement stable (+0,2 %), celles d’orge et de maïs reculent toutes deux de 1,2 % au cours de la campagne 2024-2025.

2024 constitue une mauvaise année pour la production céréalière française qui est en baisse de 17 % par rapport à 2023 et constitue la plus faible récolte depuis quarante ans pour atteindre 53,9 millions de tonnes. La production d’oléagineux et de protéagineux est également impactée par les mauvaises conditions météorologiques. En un an, la chute du prix de l’énergie (-20 %) et des engrais (-2,7 %) n’a pas compensé la baisse du chiffre d’affaires. Le revenu des céréaliers est en baisse.

 



Selon l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), la production viticole mondiale en 2024 a atteint son niveau le plus bas depuis 1961 en raison de conditions climatiques défavorables. Elle est estimée à 226 millions d’hectolitres, soit une diminution de 4,8 % par rapport à 2023, qui était déjà une petite récolte. Les trois principaux producteurs que sont l’Italie, la France et l’Espagne (49 % de la production mondiale de vin et 80 % de la production européenne) ont été affectés de manière inégale.

L’Italie arrive en tête avec une production estimée à 44 millions d’hectolitres (plus 15 % par rapport à une année exceptionnellement basse en 2023). Ce volume est malgré tout inférieur de 6,2 % à la moyenne quinquennale, en raison de conditions météorologiques défavorables, notamment des chutes de grêle dans le nord du pays.

La France est en deuxième position avec une production estimée à 36,1 millions d’hectolitres en 2024. Elle enregistre une baisse significative de 23 % par rapport à 2023. Ce millésime se situe à 17,9 % en dessous de la moyenne quinquennale. Cette diminution est principalement due à des conditions météorologiques adverses tout au long de l’année, affectant toutes les régions, avec des reculs marqués en Champagne (-46 %), Bourgogne (-38 %) et Charentes (-37 %) et plus modérés dans le Sud. L‘Espagne maintient sa troisième position avec une production estimée à 31 millions d’hectolitres en 2024, soit une augmentation de 9,3 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse est en partie due à des récoltes relativement satisfaisantes dans des régions comme la Castille-La Manche et l’Estrémadure, bien que le pays continue de faire face à des défis liés au stress hydrique.



La guerre commerciale initiée par le Président Trump, marquée notamment par sa politique du « Liberation Day », bouleverse les flux internationaux. Cette situation pourrait affecter considérablement les échanges mondiaux de bois. En effet, les États-Unis figurent parmi les premiers consommateurs de bois ronds*, tandis que la Chine se positionne comme le principal importateur de bois ronds, de sciages et de plaquettes destinées à la fabrication de pâte à papier.

Les tensions géopolitiques, le renversement des alliances internationales, ainsi que la remontée de l’inflation aux États‑Unis accentuent l’instabilité. D’après la Fédération des Experts Forestiers de France, le marché du bois s’est nettement détérioré au second semestre 2024. Ce recul s’explique par un contexte politique incertain et une baisse continue des mises en chantier de logements, qui ont chuté de 21 % en deux ans. Ces éléments ont freiné la demande en bois, tant en France qu’à l’international.

Cependant, des conditions météorologiques exceptionnellement pluvieuses ont retardé les coupes, ce qui a limité l’offre disponible et créé, paradoxalement, une certaine dynamique sur le marché. Cette analyse est corroborée par l’Office National des Forêts, qui indique que les volumes commercialisés en 2024 ont reculé de 5 %, atteignant 1 160 311 m³. La baisse observée dans les feuillus est toutefois partiellement compensée par une hausse de l’offre en résineux.

À plus long terme, les perspectives du marché du bois restent prometteuses, notamment grâce à la demande croissante en énergie, qui pourrait soutenir durablement le secteur.