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FLASH

Changement d’opinion sur les actions mondiales

Edmund Shing, Global Chief Investment Officer et Stephan Kemper, Chief Investment Strategist, BNP Paribas Wealth Management


Messages clés

  1. Changement de recommandation sur les actions à Surpondérer : les marchés actions mondiaux montrent une vigueur remarquable grâce à la résilience économique.
  2. Changement d’opinion à la hausse sur les actions américaines à Neutre : malgré des inquiétudes fondamentales à long terme, nous préférons ne pas nous opposer à la Fed en mode baisse des taux en dehors d'une récession. Une exposition couverte en devises est à envisager.
  3. Abaissement de l’Europe à Neutre : la croissance économique devrait s’accélérer, mais les vents contraires liés aux taux de change pourraient entraîner une dégradation des bénéfices pour les entreprises exposées à l’international. Nous privilégions une exposition domestique centrée sur l’autonomie européenne.

 

Messages clés

1. Changement de recommandation sur les actions à Surpondérer : les marchés actions mondiaux montrent une vigueur remarquable grâce à la résilience économique.

2. Changement d’opinion à la hausse sur les actions américaines à Neutre : malgré des inquiétudes fondamentales à long terme, nous préférons ne pas nous opposer à la Fed en mode baisse des taux en dehors d'une récession. Une exposition couverte en devises est à envisager.

3. Abaissement de l’Europe à Neutre : la croissance économique devrait s’accélérer, mais les vents contraires liés aux taux de change pourraient entraîner une dégradation des bénéfices pour les entreprises exposées à l’international. Nous privilégions une exposition domestique centrée sur l’autonomie européenne.

 

Il s'agit de dynamique...

Portés par une dynamique impressionnante, les marchés boursiers mondiaux poursuivent leur envolée. Wall Street enregistre son 28ᵉ record cette année, tandis que les places financières de Chine, du Japon, des pays émergents et même d’Europe s’inscrivent dans une tendance résolument haussière. Cette progression s’appuie sur la résilience inattendue de l’économie américaine, des résultats d’entreprises robustes et une politique monétaire toujours favorable. Dans ce contexte, le sentiment dominant est celui d’un marché ayant atteint une  une phase d’euphorie propulsée par des moteurs économiques puissants. Face à cette dynamique, nous ajustons notre positionnement stratégique en rehaussant notre recommandation sur les actions à surpondérer.

… et non de fondamentaux (à long terme)

Cela signifie-t-il que nos préoccupations concernant l’impact potentiel des droits de douane ou les dépenses excessives liées à l’IA ont disparu ? Non, elles demeurent. Le scepticisme demeure quant à la capacité réelle de l’IA à générer les gains de productivité annoncés. La question centrale reste la rentabilité des investissements nécessaires à son déploiement à grande échelle, et leur aptitude à justifier les valorisations parfois élevées observées sur les marchés. 

Mais ces préoccupations sont-elles pertinentes à l’heure actuelle ? Pour répondre à cette question, citons deux légendes de l’investissement :

“Les marchés peuvent rester irrationnels plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable.” (J.M. Keynes) et “Bien plus d'argent a été perdu par les investisseurs anticipant une correction que pendant la correction elle-même. ” (Peter Lynch).

À court terme, ces inquiétudes semblent reléguées au second plan. Dans un environnement marqué par une faible contrainte de capital et un optimisme persistant autour de l’IA, les dirigeants des géants technologiques poursuivent leurs ambitions sans ralentir. Et ce, en dépit des interrogations sur le retour sur investissement que ces dépenses pourraient engendrer. Cette dynamique est d’autant plus soutenue par les effets de l’OBBBA (Optimal Bonus-Based Business Amortization Act), qui favorise les dépenses d’investissement en permettant aux entreprises d’amortir immédiatement les coûts liés aux machines, aux équipements et à la R&D domestique.

Ne combattez pas la Fed !

L’économie américaine semble, pour l’heure, faire fi des signaux d’alerte liés aux tarifs douaniers et au ralentissement du marché du travail. Dans ce contexte, la Réserve fédérale amorce une nouvelle phase d’assouplissement monétaire, avec désormais deux baisses de taux prévues en 2025 — contre une initialement — et deux autres en 2026. Ce soutien supplémentaire intervient alors que les conditions financières restent déjà très favorables. L’analyse historique renforce cette perspective : les baisses de taux en dehors d’une récession ont toujours agi comme catalyseur qui a tiré à la hausse les marchés actions. Nos experts en stratégie de change ont par ailleurs relevé leur objectif EUR/USD à 1,24 sur 12 mois, ce qui devrait soutenir la croissance des bénéfices des grandes capitalisations américaines, notamment dans le secteur technologique. Dans ce contexte, la recommandation sur les actions américaines est relevée à Neutre, en envisageant d’opter pour une exposition couverte en devises, compte tenu du positionnement sur le dollar.

Maintenir le cap en Europe, mais de manière un peu moins agressive

Après un début d’année exceptionnel, les actions européennes sont entrées dans une phase de consolidation durant l’été. Selon nous, cela s’explique par deux facteurs majeurs. Tout d’abord, la vigueur persistante de l’euro a pesé sur les prévisions de bénéfices, révisées à -1 % de croissance du BPA pour 2025 (contre +8 % en janvier). Cet impact n’a pas été uniforme : les bénéfices des entreprises exposées aux États-Unis ont été révisés à la baisse de 10 à 15 %, tandis que ceux des entreprises à exposition domestique ont continué à croître (voir graphique 4). Ensuite, le marché semble être entré dans une phase d’attente concernant l’augmentation des dépenses. En regardant vers 2026, une croissance plus forte du PIB européen devrait soutenir les bénéfices, bien que les vents contraires liés aux devises persistent. Nous pensons donc que l’attente actuelle d’une croissance des bénéfices d’environ 12 % est trop élevée, ce qui rend probable des révisions à la baisse. Comme nous ne pensons pas que l’Europe puisse surperformer à l’avenir, nous abaissons notre recommandation sur l’Europe à Neutre. Toutefois si on regarde les secteurs et régions du Vieux Continent, nous continuons de privilégier une exposition d’une part au thème de la souveraineté européenne, aux actions domestiques (notamment les petites et moyennes capitalisations) ainsi que certains secteurs comme les banques d’autre part.

Les marchés émergents bénéficient de vents favorables

Nous réitérons notre recommandation de surpondération sur les marchés émergents. À l’avenir, nous pensons que le rallye des actions de ces régions peut se prolonger jusqu’à la fin de l’année, soutenu par des facteurs macroéconomiques tels que les baisses de taux de la Fed et la faiblesse du dollar. Les tendances de positionnement et de flux restent favorables, portées par une forte demande de diversification et une saisonnalité positive des performances au quatrième trimestre.

Le Japon en force

Nous réitérons également notre recommandation de surpondération sur les actions japonaises. Nous identifions plusieurs facteurs qui devraient continuer à soutenir le marché : une économie mondiale constructive, une reprise de l’économie japonaise portée par des forces externes et internes (par exemple la croissance des salaires), des bénéfices d’entreprise solides et des réformes en cours.

Un message clé

Le risque de voir se répéter les excès de la dernière phase haussière du marché des « dot.com » — cette bulle Internet qui avait enflammé les marchés à la fin des années 1990 — est bien réel. Plutôt que de s’opposer à cette dynamique, nous choisissons de l’accompagner en augmentant notre allocation en actions à Surpondérer. Ce flash met donc l’accent sur le message principal : le marché haussier est bel et bien installé et dynamique.