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08.07.2024
#MACROECONOMIE

Élections françaises : moins de risque extrême

Edouard Desbonnets, Senior Investment Advisor

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Messages clés

  • L'incertitude devrait persister jusqu'à la formation d'un gouvernement.
  • Il est possible que l'accent soit moins mis sur le redressement du déficit budgétaire et les réformes structurelles, mais il est peu probable que des changements significatifs soient apportés à la politique économique.
  • La position générale de la France à l'égard de l'UE devrait rester globalement inchangée.
  • Nous prévoyons que le spread OAT-bund se situera entre 55 et 70 pb à moyen terme.

Le second tour des élections législatives françaises a créé la surprise. Le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite, est arrivé en troisième position avec 142 sièges. La coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP), composée des Verts, des sociaux-démocrates de centre-gauche et des anticapitalistes d'extrême-gauche, est arrivée en tête avec 178 sièges. Le bloc centriste Ensemble, qui soutient le président Emmanuel Macron, est arrivé en deuxième position avec 156 sièges. Aucun parti ou bloc n'a obtenu suffisamment de voix pour former un gouvernement majoritaire, ce qui laisse trois résultats possibles :

  • Une coalition arc-en-ciel : cette large coalition pourrait inclure Ensemble, Les Républicains et certains partis du NFP tels que les socialistes et les Verts.
  • Un gouvernement technocratique : une personnalité extérieure pourrait diriger la formation d'un gouvernement et devenir Premier ministre.
  • Impasse : une impasse politique pourrait se produire si aucune coalition n'est formée, ce qui reste un risque.

L'incertitude devrait persister jusqu'à la formation d'un gouvernement. Le premier ministre Gabriel Attal a annoncé sa démission et le président devrait bientôt choisir un nouveau premier ministre. Gabriel Attal devrait être reconduit le temps que le processus de nomination soit en place.

Il est peu probable qu'il y ait des changements significatifs dans la politique économique. Cependant, avec une présence réduite d’Ensemble et une influence plus forte de la gauche, il est possible que l'accent soit moins mis sur le redressement du déficit budgétaire et les réformes structurelles. Nous ne nous attendons pas à un revirement des réformes précédentes, telles que celle des retraites. Nous ne nous attendons pas non plus à ce que de nombreuses nouvelles réformes soient mises en oeuvre.

Si une coalition arc-en-ciel est formée, elle adoptera probablement un budget avec un accord sur des mesures politiques limitées. Il est peu probable que des dépenses importantes soient engagées dans ce scénario. Le plus grand risque est qu'aucun gouvernement ne soit formé et qu'aucun budget ne soit adopté. Dans ce cas, le budget 2024 sera reconduit, ce qui entraînera un resserrement budgétaire en raison de l'absence d'indexation de certains postes. Dans les deux scénarios d'un gouvernement arcen- ciel et d'une impasse politique, nous voyons un risque que les plans du gouvernement ne soient pas conformes aux recommandations fiscales de la Commission européenne. Il pourrait y avoir des tensions avec la Commission avant qu’un compromis soit trouvé.

La position générale de la France à l'égard de l'UE devrait rester globalement inchangée. Le nouveau gouvernement ne sera pas nécessairement un partisan aussi convaincu de l'intégration européenne qu'un gouvernement dirigé par le groupe Ensemble, mais il est peu probable qu'il soit franchement eurosceptique.

Le marché a écarté le risque de scénarios extrêmes : le CAC 40 est en légère hausse ce lundi matin, et le spread de l’OAT à 10 ans est légèrement plus serré (66 pb), poursuivant la tendance de la semaine dernière. Nous prévoyons que le spread OAT-bund sera entre 55 et 70 pb à moyen terme.

Édouard Desbonnets,

Senior Investment Advisor
BNP Paribas Wealth Management

 

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