Deuxième jour après le Brexit
Malgré une volatilité moins forte ce matin sur les marchés financiers, l'agenda politique reste chargé. Voyons les conséquences et ajustements de notre scénario suite au Brexit de ce vendredi 24 juin.
Moindre volatilité ce lundi 27 juin sur les marchés financiers
Après la journée de volatilité forte du vendredi postérieur au référendum britannique, ce matin à l’ouverture les marchés financiers sont plutôt calmes : légère baisse des taux longs, dollar stable, Yen et Franc Suisse forts, Sterling en baisse. Les marchés actions devraient ouvrir en baisse de 1% environ, le Nikkei se redresse de 2%.
Calendrier politique chargé
Le sommet de Berlin de ce jour sera un premier rendez-vous important de la semaine politique. Car, il est bien évident que la réponse en termes politiques de l’Union Européenne sera cruciale, à la fois pour l’avenir de l’Europe, et pour les marchés financiers. Plusieurs meetings sont prévus durant les prochains jours. Les Britanniques veulent prendre le temps de la négociation du Brexit, les Français préfèreraient aller vite, les Allemands appellent au calme et à la réflexion…
Quels ajustements sur le scénario fondamental ?
Il est difficile à ce jour de voir les implications économiques pour l’Europe. Les révisions en baisse de la croissance britannique, de la Livre et des taux outre-manche ont commencé, allant jusqu’à une récession britannique dans le scénario le plus dur. Mais la Banque d’Angleterre a des munitions à sa disposition : baisse des taux officiels (à 0.50% à ce jour), injection de liquidités, voire nouveau plan de Quantitative Easing.
Pour l’Europe, les conséquences sont moins nettes : probablement moins de croissance économique que prévu à cause du commerce international, et des taux obligataires qui vont rester plus bas et plus longtemps que prévu. On a bien vu que la réaction des marchés obligataires a été marquée.
Cette première semaine de juillet verra la publication des indicateurs avancés classiques (ISM aux Etats Unis, PMI ailleurs). Ils donneront une indication sur la vigueur de la reprise économique avant les impacts négatifs du au Brexit. Notre scénario d’une croissance modérée sera une nouvelle fois testé : cette dichotomie entre industrie en difficulté et services en expansion dure depuis plusieurs trimestres maintenant.
Elections espagnoles : pas de gagnant très net mais maintien des partis traditionnels
Le message des électeurs espagnols est ambiguë : d’un côté, le Parti Popular sort premier devant le PSOE puis Podemos, mais il n’est pas assez fort pour former le gouvernement seul. C’est une répétition des résultats de décembre. Mais d’un autre côté, les partis de contestation n’ont pas fait de percée particulière, y compris après la victoire du Brexit.
Il faudra donc surveiller encore les négociations entre partis traditionnels. Le scénario le plus favorable pour les marchés serait une coalition PP/ PSOE.
Les élections espagnoles ne devraient donc pas avoir d’impact significatif sur les spreads de taux de la périphérie de l’Europe, qui ont eu tendance à se tendre ces derniers jours et sont stable ce lundi.
Conclusions
Il est trop tôt pour mesurer les implications économiques du Brexit, mais les marchés financiers ont déjà réagi. La balle est maintenant dans le camp des politiques, et les négociations ont commencé. Les Etats et les banques centrales ont des capacités de réactions face à ces évènements historiques. En fonction des nouvelles sur ce front, la volatilité pourrait rester élevée à court terme.
Cette volatilité offre des opportunités à plus long terme, car nous maintenons inchangé nos arguments de fonds en faveur des actifs risqués : croissance économique modérée, fondamentaux des sociétés inchangés, niveaux de valorisations boursière attractifs en comparaison aux obligations. Ces facteurs fondamentaux reprendront tôt ou tard le dessus.