La déglobalisation : les bénéficiaires d'un retournement du commerce mondial

Il est probable que la mondialisation ait atteint son point culminant sous l'effet de la montée du populisme et du protectionnisme, ainsi que des défis sociaux et environnementaux. Le passage de la mondialisation à la régionalisation/localisation crée des opportunités sur les marchés régionaux/locaux, y compris les actions des petites et moyennes capitalisations. Dans le même temps, la démondialisation entraîne davantage d'incertitudes politiques/géopolitiques, ce qui pourrait conduire à une volatilité des marchés. Il est recommandé aux investisseurs de couvrir leurs portefeuilles avec des actifs refuges.
NOS RECOMMANDATIONS |
Régionalisation/Relocalisation•Nouvelles dynamiques commerciales / nouveaux pôles de production (Taïwan et la Corée du Sud pour les produits manufacturiers en amont et l’Asie du Sud pour les biens de consommation bas de gamme) •Brexit (actions et foncières britanniques, GBP) •Élections américaines (la quasi-totalité des candidats à l'élection présidentielle ont des plans qui bénéficieront aux consommateurs américains •Petites et moyennes capitalisations Incertitudes politiques/géopolitiques•Couverture avec des actifs refuges (comme l'or, le JPY, des opportunités tactiques à stratégie longue en USD) |
Comment les investisseurs peuvent-ils bénéficier de la régionalisation/relocalisation ?
Nouvelles dynamiques commerciales/nouveaux pôles de production
Les conflits commerciaux bilatéraux (par exemple, États-Unis-Chine, Japon-Corée du Sud, etc.) ont remplacé les accords commerciaux multilatéraux (par exemple, l'ALENA, le TPP). Il y a de plus en plus de signes que les entreprises délocalisent certaines parties de leurs chaînes d'approvisionnement ou planifient des délocalisations de leurs chaînes d'approvisionnement régionales/locales, ce qui devrait avoir des conséquences importantes sur les économies régionales et locales à moyen et long terme. Dans le but de tirer parti des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, certains pays émergents asiatiques offrent des aides fiscales afin d'attirer les entreprises cherchant à délocaliser leurs chaînes d'approvisionnement hors de Chine. Par exemple, l'Inde impose aux nouvelles entreprises manufacturières un impôt sur les sociétés de seulement 15 % à compter du 1er octobre 2019 (contre 22 % pour les autres entreprises). La Thaïlande a également annoncé une réduction d'impôt de 50 % pour les entreprises quittant la Chine. En outre, la politique taïwanaise de « retour au pays », qui prévoit l'octroi de terrains industriels et d'allègements fiscaux, annoncée en novembre 2018, a jusqu'à présent réussi à faciliter le retour de 142 entreprises dont les projets d'investissement approuvés ont été évalués à 611 milliards de TWD (20 milliards d’USD). Nous prévoyons que la redistribution des chaînes d'approvisionnement profitera aux pays d'Asie du Sud pour les produits de consommation bas de gamme, ainsi qu'à Taïwan et à la Corée du Sud pour les produits plus élaborés en amont.
Brexit
Le parti conservateur a gagné avec une large majorité, nous pensons que le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne à la fin de janvier et qu’une relance budgétaire modérée aura lieu en 2020 afin de soutenir l'économie. Dans ce contexte, nous prévoyons une réévaluation des actions et des REITs britanniques, ainsi qu'un rebond de la livre sterling.
Élections américaines
Au cours d'une année électorale, les actions américaines affichent généralement des performances positives. Ainsi, l'indice S&P 500 a progressé en moyenne de 9 % au cours des 12 mois précédant l'élection (sur base des chiffres publiés depuis 1964). Jusqu'à présent, presque tous les candidats à la présidence ont des plans en faveur des ménages américains. Les anticipations des investisseurs à l'égard de politiques plus favorables à moyen terme pour stimuler l'économie intérieure devraient être positives pour les actions américaines.
Petites et moyennes capitalisations boursières
Les petites et moyennes entreprises sont en général plus tournées vers leur marché domestique. Avec des mesures fiscales d'assouplissement sur le plan domestique pour soutenir les économies locales, les sociétés de plus petite taille devraient profiter de la reprise cyclique. Certaines pourraient également bénéficier des modifications dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Se couvrir face à l'incertitude politique
La chasse aux revenus réguliers à laquelle se sont adonnés les investisseurs ces dernières années a bien entendu entraîné les valorisations des actions à la hausse. Comme la pénurie de rendement est appelée à persister durablement dans le monde obligataire, la demande pour les aristocrates va rester soutenue et les valorisations resteront au-dessus de leurs moyennes de long terme. Un autre facteur de soutien pour les aristocrates de dividendes est l’ampleur modérée des perspectives de gains pour les marchés actions. Elle découle de marges bénéficiaires déjà élevées et de valorisations reflétant déjà beaucoup d’attentes positives. Les dividendes vont ainsi jouer un rôle majeur dans les prochaines années dans la performance totale des placements en bourse.
RISQUES PRINCIPAUX |
La tendance à la mondialisation s’accentuerait à nouveau dans les cas suivants: •Si un accord commercial global entre les États-Unis et la Chine est signé. •Si les tensions commerciales mondiales s'estompent •Si les innovations disruptives dans les technologies numériques augmentent considérablement les flux commerciaux transfrontaliers. Le Brexit ne se matérialisera pas dans un avenir proche: •Si une impasse sur le Brexit débouche sur un parlement bloqué sans majorité. En cas d’intensification des tensions commerciales conduisant à une récession mondiale en 2020. Les investisseurs deviendraient alors « risk off », ce qui nuirait à la performance des actions, tandis que les actifs refuges performeraient bien. |
