#Investissements — 21.01.2021

Données alternatives : un moyen d’améliorer la prise de décisions d’investissement

Nous vivons dans un monde qui repose de plus en plus sur les données. Les plus grandes entreprises mondiales, comme Google, Facebook ou Amazon suivent un modèle commercial basé sur l’agrégation, l’analyse et la monétisation des données de leurs consommateurs et de leurs utilisateurs. Dans le cadre de leurs efforts de transformation numérique, l’ensemble des secteurs de l’économie génèrent toujours plus de données, qui sont stockées et mises à disposition pour être ensuite analysées.

Dans le monde des investissements, l’accélération des flux d’information a changé de manière significative la capacité à produire des performances supérieures à l’indice. À l’heure actuelle, les informations susceptibles d’affecter le cours d’une action ou le comportement du marché sont partagées avec l’ensemble des acteurs presque en temps réel et sont immédiatement traitées par les analystes, les traders et les investisseurs dans le monde entier.

En outre, les informations réglementées communiquées par les entreprises ou les données économiques publiées par les banques centrales ou les gouvernements sont diffusées de manière ponctuelle. Le chiffre du PIB est disponible sur une base trimestrielle, les indices des directeurs d’achat sont établis à partir d’enquêtes mensuelles, les entreprises publient des données trimestrielles. Or, toutes ces données ont la caractéristique d’être tardives. Elles tendent à être représentatives du passé (de ce qui est déjà arrivé), au lieu de donner une image de la situation actuelle ou des événements futurs.

Partant du principe que les principales données macroéconomiques et les données spécifiques à chaque émetteur ne sont publiées que de manière ponctuelle et ne sont représentatives que de situations passées, de nombreux investisseurs se sont mis à identifier des données plus facilement accessibles qui représentent les comportements actuels en temps réel ou quasiment en temps réel. Certaines des corrélations bien connues étudiées depuis les années 70 établissent un rapport entre la consommation d’électricité et le PIB par habitant (par exemple https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-47295-9_17). Ces données deviennent d’autant plus importantes en période de crise économique, de tensions sur les marchés et d’incertitude accrue comme aujourd’hui, tandis que l’épidémie de COVID-19 évolue plus rapidement que la diffusion des données publiques.

Parmi les autres données étudiées de près figurent les données relatives au crédit et aux transactions traitées par les fintech ou les sociétés de traitement des cartes de crédit. Ces données offrent un aperçu presque en temps réel du sentiment des consommateurs de chaque région et fournissent ainsi un éclairage intéressant sur le niveau d’activité économique en dehors de l’éventail de reporting des données publiques officielles.

Ce type de données alternatives, accessibles relativement facilement, peuvent être utiles à l’investisseur qui tente d’évaluer la dynamique d’un marché ou d’une économie. Au cours des dernières décennies, les hedge funds et les investisseurs quantitatifs ont fortement investi dans des technologies qui leur permettent de rassembler ces informations et d’évaluer leurs corrélations avec -ainsi que leurs incidences sur- les données de marché et les données financières. Lentement, certaines des corrélations les plus évidentes sont devenues des éléments incontournables des comportements des investisseurs. Par exemple, l’indice des directeurs d’achat (PMI) publié chaque mois, qui donne une indication du comportement des départements d’achat des grandes entreprises, fournit un éclairage intéressant sur la manière dont les entreprises dépensent ou non leur argent, offrant ainsi une vision en prise directe sur la dynamique économique sous-jacente de ces entreprises.

En tant qu’investisseur privé, l’accès à ces données exige un investissement important et la capacité de discerner, au sein d’un océan de données, celles qui sont utiles ou non. C’est également à ce stade que les banques privées peuvent être utiles. Les chargés de clientèle sont habitués à faire le tri parmi le flux de données disponibles et à le personnaliser en fonction des besoins spécifiques d’un client, en tirant parti des infrastructures et de l’expertise de la banque pour accéder aux données et les comprendre. En outre, en ayant accès à l’équipe de recherche actions, les investisseurs peuvent prendre connaissance du point de vue d’experts, comme des analystes de recherche et des experts en économie, conscients de l’utilité de ces données alternatives, et qui peuvent présenter succinctement l’impact de chaque élément de données. Les équipes de recherche économique et actions présentent souvent des ensembles de données non financières afin d’appuyer leurs conclusions et leurs avis sur les perspectives d’une entreprise par exemple.

Nous vivons dans un monde de plus en plus tributaire des données. Toutefois, le flux de données auquel sous sommes tous exposés quotidiennement est tel que des infrastructures dédiées sont nécessaires pour l’analyser de manière systématique et intelligente. Les clients des banques privées bénéficient de ces infrastructures et peuvent donc prendre de meilleures décisions, alignées sur leurs valeurs et leurs objectifs d’investissement.