Révisions en hausse de la croissance et de l’inflation
La politique de relance par la fiscalité mise en place aux Etats-Unis nous amène à réviser à la hausse croissance économique, inflation et niveaux de taux longs dans un premier temps dans ce pays, puis par extension en Europe et au Japon.
En relançant la politique fiscale via des baisses d’impots et des dépenses d’infrastructure, l’administration Trump aura un impact significatif sur la croissance américaine. Les autres économies matures en profiteront également. Nous avons révisé en hausse nos prévisions de croissance aux Etats-Unis dès 2017 : pour 2018, l’impact positif se généralisera à l’Europe et au Japon. En effet ces politiques de relance vont progressivement s’étendre, et avoir un impact positif sur l’économie mondiale, y compris les pays émergents.
La contrepartie de ces politiques de relance se verra sur l’inflation, qui accélèrera dès 2017, mécaniquement à cause de la hausse des prix du pétrole, et plus structurellement à cause de la probable hausse des salaires dans les économies proches du plein emploi.
En conséquence, la hausse des taux obligataires, qui a commencé avant les élections américaines et qui s’amplifie depuis, va continuer : nous avons révisé en hausse nos objectifs de taux obligataires à 2,75 % pour le 10 ans américain, à 0,75 % pour le 10 ans allemand.
La BCE a annoncé allonger la durée de son Quantitative Easing jusqu’en décembre 2017 et diminuer le montant de ses achats mensuels à 60mrd (à partir de mars, contre 80). La Fed devrait monter ses taux durant son meeting du 14 décembre 2016, puis à nouveau deux fois de 25bp en 2017.
Ce contexte général de politique de relance keynésienne dans un environnement de politique monétaire encore accommodante (les taux Fed fund américains demeurent très bas historiquement) et d’accélération de l’inflation sera un sujet très important en 2017.
Profiter de ces politiques de relance
L’accélération de la croissance de l’économie mondiale au-delà de +3 % en 2017 et 2018 sera favorable aux bourses à cause de l’impact positif sur les bénéfices des entreprises. De plus, les valorisations des marchés actions sont raisonnables, excepté aux Etats-Unis où l’on est entré dans la zone de cherté. Nous ne changeons pas nos préférences, en faveur des bourses matures les plus exposées au cycle que sont l’Euro zone et le Japon. Baisses de l’euro et du Yen vont aider les profits des entreprises exportatrices. Les prévisions de bénéfices sont également bien orientées aux Etats-Unis, donc nous ne sommes pas négatifs sur ce marché. Mais sa valorisation élevée limite son potentiel de hausse.
Nous effectuons des modifications importantes sur nos recommandations sectorielles européennes en mettant en avant les financières et l’énergie. A l’inverse nous abaissons nos opinions sur plusieurs secteurs défensifs à neutres sur les Télécom et les foncières, à négatifs sur valeurs de consommation non cyclique et sur les utilities.
Les économies émergentes réagiront différemment selon les cas au stimulus américain, plus ou moins positivement. Mais surtout, le risque de mesures protectionnistes que M. Trump n’a cessé de mentionner durant sa campagne doit être levé pour que la visibilité s’améliore sur cette partie des marchés financiers.
Les prix du pétrole
L’OPEP est parvenue à un accord de réduction de sa production de 1,2mb/j à 32,5mb/j. Si cet accord est appliqué correctement, il va permettre de rééquilibrer le marché pétrolier plus rapidement que prévu. Nous augmentons donc notre prévision de prix du pétrole à 50-60$ le baril contre 45-55$ auparavant. Ce qui est positif pour le secteur coté de l’énergie.
Le risque politique se focalise maintenant sur l’Europe
Les marchés se focaliseront maintenant sur les élections générales aux Pays Bas le 15 mars, sur les présidentielles en France (mai 2017) puis les élections générales en Allemagne à l’automne 2017.
Les autres risques concernent les Etats-Unis et le début de l’administration Trump, notamment sur les questions diplomatiques et sur le risque protectionniste.