Infrastructure et urbanisation : une dynamique globale
Série sur les thèmes d'investissement 2018: Tendances de long terme #3
Les infrastructures constituent l’ossature d’une économie en procurant la structure physique et les réseaux (de transports, énergétiques et de communication) dont une société a besoin pour rester compétitive et augmenter son niveau de vie. Les besoins en rénovation sont énormes dans les pays matures alors que dans les pays émergents l’investissement dans les infrastructures et l’urbanisation sont un passage obligé pour atteindre un stade de développement supérieur.
Une tendance mondiale
Parmi les progrès majeurs des prochaines années, liés à l’accroissement de la population mondiale (+25% d’ici 2040) et à la progression de la classe moyenne, se retrouvent la nécessité de développer ou rénover les infrastructures et la forte croissance de l’urbanisation. Les secteurs concernés sont la construction, les biens d’équipement, les services aux collectivités, les matériaux de base, l’infrastructure et les transports. Cette thématique touche ainsi des domaines variés tels que les réseaux intelligents, l’assainissement de l’eau, les télécommunications ou la gestion des déchets. D’autres raisons pour une forte dynamique des dépenses en infrastructures et en faveur de l’urbanisation sont la volonté politique de dynamiser les perspectives économiques d’un maximum de régions et de soutenir la croissance par la création d’emplois.
Des besoins énormes
Le World Economic Forum avait estimé en 2012 déjà que l’écart entre les dépenses effectives et les dépenses nécessaires pour remplacer les infrastructures existantes et celles nécessaires pour satisfaire la demande future s’élevait à 1.000 milliards de dollars US par an. C’est l’équivalent de 1,25% du PIB mondial. L'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) estime que plus de la moitié des dépenses auront lieu dans les pays émergents.
Pays développés : surtout un besoin de modernisation
Des considérations budgétaires ont limité les investissements dans les infrastructures. Celles-ci sont souvent dans un état de délabrement tel que les rénovations s’imposent pour des raisons de sécurité. Aux Etats-Unis par exemple, l’âge moyen des routes est de 27 ans. Les progrès technologiques sont une autre motivation pour procéder aux modernisations des infrastructures. La raison principale réside cependant dans le fait que les infrastructures constituent l’ossature d’une économie, qui procure la structure physique et les réseaux dont une société a besoin pour rester compétitive et augmenter son niveau de vie.
Pays émergents : un passage obligé pour atteindre un stade de développement supérieur
Selon une étude conjointe entre les consultants PwC et Oxford Economics, 60% des dépenses en infrastructures d’ici 2025 seront réalisées en Asie Pacifique, avant tout sous l’impulsion de la Chine. La croissance annuelle moyenne de ces dépenses est estimée entre 7% et 8% à cet horizon. Chaque dollar investi dans le développement des infrastructures génère une croissance supplémentaire du PIB entre 0,05 et 0,25 dollar US, soit une croissance entre 5% et
25%.
La route de la soie désigne un réseau de routes commerciales qui relie la Chine à l’Asie centrale et le Moyen-Orient. Elle remonte à plus de 2000 ans et a eu un impact énorme sur toute la région pendant des siècles.
Il y a cinq ans, le président chinois Xi Jinping a posé les bases de la construction d'une nouvelle route de la soie composée de pipelines, de voies de chemin de fer, de routes et de réseaux de services publics reliant l'Asie du Sud, l’Asie centrale, l’Asie occidentale et l'Europe. Aujourd'hui, les opportunités d'investissement sont nombreuses pour 68 pays et groupes internationaux qui représentent plus de 60% de la population mondiale et 30% du PIB mondial. L'investissement, estimé à 6000 milliards de dollars au cours des prochaines années, aidera à réorganiser le commerce mondial.
En Inde, 500 millions de personnes rejoindront la population urbaine dans les 4 prochaines décennies. Cela crée des besoins en infrastructures énormes. Si l’on se penche sur les dépenses en infrastructures de télécommunications, par exemple, il est prévu qu’elles passeront de 27 milliards en 2013 à 130 milliards de dollars en 2025.
La thématique des infrastructures et de l’urbanisation représente ainsi un investissement de fond de portefeuille dans une optique à long terme.
RISQUES PRINCIPAUX
Le sous-investissement en infrastructures est une problématique qui remonte à bien plus de 10 ans. Si la tendance ne s’inverse pas significativement, les perspectives de croissance économique en seront entachées. Aux Etats-Unis, la American Society of Civil Engineers a estimé que l’économie perdrait 2,5 millions d’emplois d’ici 2025 et quasiment 4 000 milliards de dollars de PIB si les dépenses en nouveaux projets ne se concrétisaient pas.
La contrainte principale qui pèse sur les projets est celle du financement. Même si les conditions de financement ont rarement été aussi attractives, il existe d’importants déficits dans de nombreux pays et une montagne de dette publique.
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