#Stratégie d'investissement — 08.03.2016

Pourquoi nous révisions nos prévisions de croissance et de taux d’intérêt

Florent Bronès

La stabilisation du prix du pétrole et du Yuan sont des conditions nécessaires au rebond des marchés financiers tel que nous l’escomptons.

Les prix du pétrole se stabilisent

A la suite de l’accord entre Russie et certains membres de l’OPEP, dont l’Arabie Saoudite, pour geler la production de pétrole au niveau de janvier 2016, les prix du pétrole ont commencé à rebondir. Le marché pétrolier se rééquilibrera progressivement grâce à une hausse de la demande mondiale et à une baisse de la production non OPEP, surtout américaine (de 9,6 mb/j à 9,1 mb/j). Nous pensons donc que les prix vont poursuivre leur hausse vers 45 à 55$, niveau d’équilibre autour du coût marginal de production. Le timing reste incertain car plusieurs variables sont difficiles à prévoir, notamment l’ampleur et la rapidité de la production iranienne nouvelle destinée à l’exportation à la suite du retour de ce pays sur le marché international.

 

Le sentiment sur l’économie et la devise chinoise s’améliore

Après un début d’année difficile, le Yuan s’est stabilisé face au dollar ces dernières semaines. Les autorités ont réaffirmé leur volonté de stabiliser la devise chinoise face à un panier de devises et leur intention de ne pas mener une guerre des changes. Les inquiétudes quant à un atterrissage brutal de l’économie se sont atténuées, nous maintenons notre prévision d’une croissance supérieure à 6% en 2016 et 2017, quitte à ce que la banque centrale  prenne de nouvelles mesures. Ces deux éléments - stabilisation du prix du pétrole et de la devise chinoise - sont des conditions nécessaires au rebond des marchés financiers tel que nous l’escomptons.

 

Révisions de nos prévisions de croissance et de taux d’intérêt

Nous avons révisé à la baisse nos prévisions de croissance pour 2016 et 2017 pour la plupart des économies matures. Ces révisions sont de faibles ampleurs car les demandes domestiques restent solides. L’économie mondiale devrait croître de 3% cette année et de 3,3% l’année prochaine. Les ajustements sont plus forts dans les économies émergentes, surtout pour les pays exportateurs de matières premières.

Pour tenir compte de la baisse des prix du pétrole sur un an, les niveaux d’inflation attendue ont été revus en baisse assez fortement, excepté dans certains pays émergents où l’inflation importée va augmenter à cause de la chute de la devise (Brésil, Russie).

La Fed devrait faire une pause dans sa normalisation de politique monétaire, nous n’attendons plus qu’une seule hausse des taux Fed cette année. La banque d’Angleterre ne fera rien en 2016.

A l’inverse, les BCE et banque du Japon vont continuer leur accommodation monétaire non conventionnelle. Nous attendons des décisions importantes de la BCE le 10 mars : baisse du taux de dépôt de 20pb à -50pb, changements dans la taille et la durée du programme de rachats d’obligations, voire élargissement de la base des actifs « achetables ».

Pour tenir compte de la baisse des taux obligataires dû à un environnement de croissance et d’inflation plus basses qu’anticipées, nous abaissons nos objectifs à 12 mois de taux à 10 ans tant aux Etats Unis (à 2,2% contre 2,6% auparavant) et en Allemagne (à 0,5% contre 0,9% auparavant).

Nous révisons également notre objectif sur le dollar à 1,08 contre l’euro (au lieu de 1,05). La grande phase de réappréciation du billet vert est derrière nous car la normalisation de la politique monétaire américaine a commencé et est largement intégré dans les cours,  à un moment où la BCE continue son QE. Les écarts de taux d’intérêt reflètent déjà cette divergence des politiques monétaires et des performances économique.

 

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