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20.02.2024
#MACROECONOMIE

La Fed devrait être plus patiente

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Messages clés

•Nous pensons que les chiffres de janvier, meilleurs qu’attendu peuvent retarder la convergence vers l'objectif d'inflation à moyen terme de 2 % mais ne remettent pas en question la trajectoire de désinflation.

•Nous nous attendons à ce que la Fed commence à baisser ses taux directeurs en juin et nous prévoyons 100 pb de baisse des taux cette année.

•Pas de modification de nos prévisions sur les taux obligataires à 12 mois ni de taux de change EUR/USD.

 

Macro

L'Indice des Prix à la Consommation (IPC) a progressé plus que prévu en janvier aux États-Unis. Cela a été particulièrement vrai pour les services sous-jacents, qui ont fait preuve d'une certaine rigidité ces derniers mois. Ils restent la principale source d'incertitude par rapport à la normalisation de l'inflation et leur évolution est donc très scrutée par les banquiers centraux. La vigueur de l’inflation a été généralisée. On note cependant une accélération des prix dans les services de soins médicaux, les services de transport et d'autres services aux particuliers. Il est toutefois important de noter que certaines des composantes de l'IPC des services qui étaient les plus en hausse, comme les services médicaux et les tarifs aériens, n’alimentent pas l’indice d’inflation PCE sous-jacent, qui est la mesure préférée de la Fed. Pour le PCE sous-jacent, ces éléments sont issus de l'Indice des Prix à la Production (IPP). La dernière publication de l'IPP, datée du 16 février, a confirmé les pressions sur les prix des services médicaux et des tarifs aériens. Cela suggère que le PCE sous-jacent devrait également rebondir en janvier. Sa publication est prévue pour le 29 février.

Il convient également de noter que le mois de janvier est influencé par les hausses de prix de début d'année, les ajustements saisonniers jouant également un rôle. Cela génère une volatilité supplémentaire. L'année dernière, par exemple, les chiffres de l'IPC de janvier et février ont connu une forte hausse qui s'est inversée par la suite. Nous pensons que les chiffres de janvier peuvent retarder la convergence vers l'objectif d'inflation à moyen terme de 2 % mais ne remettent pas en question la trajectoire de désinflation.

 

Banques centrales

Le cycle de baisse des taux directeurs des banques centrales n'est donc pas remis en cause. Il pourrait toutefois être retardé en raison des récentes données macroéconomiques plus solides que prévu. Nous nous attendons à ce que la Fed commence à baisser ses taux directeurs non plus en mai, mais en juin, à la faveur de la mise à jour des projections économiques de la Fed et des nouvelles données macroéconomiques collectées entre temps. Plus important encore, nous pensons que le cycle de baisse des taux prendra plus de temps, dans la mesure où nous prévoyons 100 pb de baisse des taux cette année (150 pb auparavant) et 100 pb l'année prochaine. Nous estimons que le taux neutre (environ 2,75 %) serait atteint en 2026.

Pour ce qui est de la BCE, les responsables politiques sont divisés entre ceux qui craignent que des baisses de taux prématurées ne les obligent à faire un revirement de politique monétaire hâtif, et ceux qui pensent que les taux sont trop restrictifs et pénalisent déjà trop la croissance. En tout cas, tous veulent être rassurés sur l'évolution des salaires et des bénéfices des entreprises, et ces données ne seront disponibles qu’après la réunion politique d'avril. Par conséquent, nous continuons d'anticiper une baisse des taux de 75 pb cette année, la première en juin. Nous prévoyons une baisse supplémentaire des taux de 75 pb en 2025 avec un taux de dépôt de 2,5 % d'ici la fin de l'année 2025.

 

Taux

Le cycle de baisse des taux n'est pas fondamentalement modifié aux États-Unis. Nous pensons qu'il sera décalé d'un mois et se terminera début 2026 plutôt que fin 2025. Les rendements obligataires pourraient trouver un certain soutien à très court terme, mais nous pensons qu'ils baisseront au T2 et au T3. Nos objectifs à 12 mois pour les taux à 10 ans restent de 4 % aux États-Unis et de 2,25 % en Allemagne. Nous pensons que les investisseurs devraient saisir l'opportunité du rebond actuel des rendements obligataires pour verrouiller des rendements plus élevés dans leurs portefeuilles obligataires.

 

EURUSD

Notre scénario EURUSD reste inchangé. En effet, malgré notre changement de vue pour les banques centrales, la Fed devrait baisser ses taux plus que la BCE les deux prochaines années et pourrait continuer en 2026. Le dollar reste surévalué par rapport à  la parité de pouvoir d’achat. En effet, l’OCDE estime cette valeur à approx. 1.33 (valeur d’un euro). Notre objectif EURUSD à 3 mois est 1.06 et 1.15 à 12 mois. 

 

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