Focus Actions Janvier 2022

Resumé
- N'ayez pas peur de la Fed : Les marchés boursiers se reprennent généralement à l’approche du premier relèvement des taux d'intérêt par la Réserve fédérale, et d’environ 10% dans les six mois qui suivent.
- Les valeurs de croissance n'ont pas toutes aussi bien performé : comparez le gain moyen de 24% des actions du S&P 500 en 2021 avec l’ETF américain ARK Innovation, très axé sur la croissance, qui a perdu 40 % depuis février 2021, et avec les récentes introductions en bourse aux États-Unis, 27 % en moyenne en dessous du plus haut niveau.
- Quête de rendements prudente : les investisseurs prudents, qui préfèrent des revenus réguliers, peuvent envisager des stratégies actions sous la forme de dividendes assorties d’une dimension de qualité explicite. Les stratégies axées sur la qualité BNP Paribas Europe Dividend, Wisdomtree Eurozone Quality Dividend Growth et S&P Europe Dividend Aristocrat ont dégagé un rendement annuel moyen supérieur à 10 %, dividendes compris depuis 2012.
Nos recommandations clés
Le repli du marché pétrolier offre des opportunités d'investissement : Au niveau sectoriel, nous identifions un point d'entrée intéressant dans les fonds de matières premières dynamiques en exploitant le « roll yield » des matières premières. Nous apprécions le secteur des actions européennes du pétrole et du gaz après le repli des prix du pétrole. En revanche, après une excellente performance en 2021, nous abaissons désormais les REIT américains de positifs à neutres.
Vers une revanche des petites/moyennes capitalisations ? 2021 a été une aubaine pour les méga-capitalisations technologiques : l'indice DJ Global Titans 50 a gagné 25 % contre 13 % pour le MSCI World small caps. Depuis 1999, les petites capitalisations mondiales ont enregistré une performance cumulée de 749 %, contre 261 % pour les Global Titans. La forte croissance et les activités de fusions et acquisitions renforcent notre préfèrence pour les petites et moyennes capitalisations.
Participer à la dynamique du thème de l'économie circulaire : l'indice Circular Economy Leaders de l'ECPI bénéficie de l'accent mis sur ce thème de la durabilité (+37 % en 2021).
Notre vision sur les actions internationales
Une inflation supérieure à 4 % pourrait affecter les actions
Les pressions inflationnistes pourraient persister en 2022 et risquent de se transformer en un facteur économique plus persistant. Historiquement, dans de tels environnements de marché, les actifs réels (y compris les ressources naturelles et les matières premières) ont surperformé les actions et les obligations.
Les investisseurs n'ont pas été confrontés au risque d’inflation depuis le début des années 2000, et la période d'inflation la plus notable avant cela remonte aux années 70. Ceci signifie que leurs portefeuilles ne sont peut-être pas, à l’heure actuelle, bien placés pour faire face à un environnement inflationniste prolongé.
Historiquement, dans de tels environnements de marché, les actifs réels (y compris les ressources naturelles et les matières premières) ont surperformé les actions et les obligations, notamment lorsque le taux d’inflation (l’IPC) était supérieur à 4 %.
Sur les marchés boursiers, parmi les secteurs qui ont historiquement surperformé dans un contexte de hausse des taux, figurent le pétrole et le gaz, les mines et la finance.
A l'inverse, la baisse de l'inflation pourrait aider les pays émergents
Les actions des marchés émergents sont bon marché et peu prisées, notamment par rapport aux États-Unis. Le discours constamment négatif, notamment autour de la Chine, devrait perdre de son intensité. Les économies des marchés émergents sont en bonne santé, car elles ont adopté une orthodoxie économique et ont moins étendu leurs mesures de relance que d'autres pays.
Les marchés émergents sont une classe d'actifs peu prisée. La Chine, en particulier, est perçue de manière défavorable en raison notamment de son activité réglementaire tardive et contraignante. L'assouplissement des politiques monétaire, budgétaire et réglementaire peut créer un point d'inflexion pour certaines valorisations attractives en Chine.
La géopolitique peut toujours influencer la situation, mais la perspective d'une « guerre chaude » autour de Taïwan ne semble vraiment pas de mise. Nous estimons qu’un relâchement durable des pressions inflationnistes, justifiant la position de la Fed, aurait une incidence positive sur les marchés émergents.
1ère hausse des taux de la Fed et effet sur les actions
Au cours des 5 mois précédant et les 6 mois suivant la première hausse des taux de la Fed, les actions sont généralement en hausse
Le premier relèvement des taux par la Réserve Fédérale lors d'un nouveau cycle de hausse des taux n'est généralement pas une source d'inquiétude pour les marchés boursiers ; c’est plutôt la dernière hausse de taux qui doit nous inquiéter. Le premier relèvement des taux intervient généralement dans un contexte de forte croissance économique et de hausse de l'inflation. Les actions sont à la hausse avant le relèvement des taux, et pendant les 6 mois suivants.
S&P 500 : des rendements annuels > 25 % sont de bonne augure pour l’année suivante
Nous observons que 86 % des fois où l'indice S&P 500 a progressé de plus de 25 % au cours d'une année civile (comme en 2021), l'indice a également affiché des rendements positifs au cours de l'année suivante, avec un rendement médian de +13 %.
Où les investisseurs prudents peuvent-ils investir l’heure actuelle ?
Recherche de rendements supérieurs à ceux des obligations dans le cadre des stratégies de dividendes de qualité
Quête de rendements : les investisseurs prudents, qui préfèrent des revenus réguliers, peuvent envisager des stratégies actions sous la forme de dividendes, assorties d’une dimension de qualité explicite, plutôt qu'une stratégie axée exclusivement sur les dividendes élevés. Les stratégies axées sur la qualité comme BNP Paribas Europe Dividend, Wisdomtree Eurozone Quality Dividend Growth et S&P Europe Dividend Aristocrat ont toutes dégagé un rendement annuel moyen supérieur à 10 %, dividendes compris, depuis 2012, soit 2 % de plus par an que les stratégies purement high yield de MSCI et STOXX, à risque comparable ou inférieur.
Les investisseurs prudents devraient privilégier les stratégies actions à faible volatilité et le facteur de qualité
Les investisseurs prudents et peu soucieux de générer des dividendes peuvent envisager d'investir sur les marchés boursiers par l’intermédiaire de stratégies actions orientées vers la qualité ou la faible volatilité. Les deux stratégies factorielles basées sur les actions mondiales ont généré des rendements à deux chiffres en moyenne depuis 2012 (CAGR de 16 % pour le MSCI World Quality, 11 % pour le MSCI World Minimum Volatility) tout en subissant une volatilité annualisée et des baisses inférieures à celles enregistrées par l'indice MSCI World.
Comment (re)positionner votre portefeuille actions en 2022
Évitez les valeurs chères, en particulier celles générant des profits faibles ou décevants ; diversifiez vos placements !
Après la forte reprise enregistrée fin 2020/début 2021, nous avons toujours mis en garde contre les valeurs chères, en particulier sur le secteur de la technologie. Bon nombre de ces titres ont en effet réalisé des résultats décevants en 2021 et seront encore confrontés à des difficultés dans un contexte de hausse des rendements obligataires et des taux d'intérêt. Cela ne signifie pas pour autant que les investisseurs doivent rester à l'écart du secteur technologique. Mais nous privilégions les entreprises affichant des bénéfices robustes et en progression ainsi que des perspectives solides. Nous apprécions également le thème du Métaverse par l’intermédiaire, par exemple, des semi-conducteurs, de l'intelligence artificielle, des jeux en ligne ou encore de la cybersécurité. Nous privilégions également les secteurs/sociétés disposant d'un pouvoir de fixation des prix.
Naviguez dans l'environnement inflationniste et restez optimiste quant à l'avenir !
Les chiffres de l'inflation ayant atteint leur plus haut niveau depuis 40 ans, les investisseurs devraient détenir suffisamment de « couvertures » en actions contre l'inflation et la hausse des rendements. Les secteurs/styles performant bien dans ce type d'environnement (tout en restant bon marché) sont les valeurs financières, l'énergie, les ressources de base (nous apprécions les titres liés aux métaux précieux/ « batteries »), les titres « value » et les petites capitalisations. Nous vivons également une ère d'innovations sans précédent ainsi que de sensibilisation à la santé et à l'environnement. Cette dynamique favorable va se poursuivre. Il est possible de trouver des opportunités dans la santé, l'industrie (y compris l'automobile) et les énergies propres, même si la sélectivité y est un facteur important.
Allocation sectorielle
Nous avons, au cours du mois, abaissé la note des REIT américains à neutre
2021 restera dans les annales comme une excellente année pour les actions, en particulier les segments les plus « value »/cycliques des marchés ; nettement moins pour les entreprises jeunes, peu rentables ou chères. En fin d'année, certains secteurs défensifs et à la traîne, comme les services aux collectivités ou la consommation de base, se sont repris suite aux inquiétudes générées par le nouveau variant omicron.
¡ Dans un contexte d’inflation élevée et de hausse des rendements obligataires, nous conservons notre exposition aux matières premières, à l'énergie et aux valeurs financières. Par ailleurs, après une excellente performance en 2021 et un possible pic d'inflation, nous abaissons les REIT américains à neutre. Nous préférons les REIT de l'UE dans la mesure où ils restent relativement bon marché.
¡ Nous apprécions également la santé, le secteur restant bon marché et affichant des flux de trésorerie solides (permettant des investissements, des rachats d'actions, des dividendes, des fusions et acquisitions). La croissance à long-terme du secteur reste évidente en raison de l'innovation, du vieillissement de la population et du fait que les gens soient de plus en plus attentifs à leur santé, notamment à l’heure actuelle.
¡ Les secteurs défensifs ont globalement sous-performé en 2021.
La vigueur de l'activité économique, l'accélération de l'inflation et les bons résultats des entreprises ont favorisé un positionnement plus cyclique. Aujourd'hui, avec le variant delta toujours présent, l'omicron qui se propage extrêmement vite et les nombreuses perturbations que cela entraîne, nous préférons maintenir un positionnement tactique légèrement plus défensif. Nous reverrons notre position lors de la publication des résultats des sociétés pour 2021 et la mise à jour des prévisions pour 2022-2023.
¡ Nous recommandons d’adopter une certaine prudence à court terme, jusqu'à ce que nous sachions mieux à quel point les variants delta et omicron affecteront la reprise et influenceront l'inflation.
¡ Les consommateurs hésitent à sortir à nouveau de chez eux et à voyager, notamment en avion. Les pays mettent en place des restrictions en termes d'entrée sur leur territoire. A court terme, cette situation favorise les valeurs liées au « restez à la maison » (technologie, santé, consommation de base, services aux collectivités) à l’opposé de celles liées à la « réouverture », tels que les voyages et les loisirs.
¡ Nous apprécions toujours les métaux précieux/les « batteries » ainsi que les semi-conducteurs.
¡ Nous déciderons si certains changements sont nécessaires lors de la publication prochaine des résultats de l’année 2021.