Focus Actions Juillet 2021

Résumé
- Les actions ne sont pas si chères dans un monde où « tout est onéreux » : Alors que le ratio C/B prospectif des actions mondiales de 18,7x semble cher par rapport à une moyenne à long terme de 15x, les obligations d'État, le crédit et le cash semblent encore moins intéressants ! Nous maintenons notre opinion positive sur les actions.
- Les performances attendues à long terme des marchés actions restent positives : La combinaison des revenus de dividendes, de la croissance bénéficiaire et de la valorisation C/B fait ressortir des attentes de performances nominales à long terme de plus de 5% pour les actions européenes, UK, émergentes et japonaises, et un peu moins pour les États-Unis. Privilégier l'exposition aux actions internationales hors US.
- Les actions de Croissance ont bien performé, mais il ne faut pas capituler sur la « Valeur » : Le Nasdaq 100 équipondéré a atteint de nouveaux plus hauts historiques fin juin, montrant ainsi le retour en grâce du facteur croissance, tiré par les technologiques. Mais au vu de la hausse attendue des taux à long terme et des investissements, le style Valeur devrait encore bien se comporter.
- L’Internet en Chine à nouveau en positif : Après une chute de 31 % des titres internet chinois dû à plus de contrôles et aux amendes qui en découlent, nous pensons que ces titres bénéficieront de la bonne dynamique des ventes en ligne, notamment les jeux vidéo au S2. Nous devenons positifs sur le secteur technologique chinois.
- Secteurs – Rehaussement des Matériaux de Construction à positif: Cette industrie devrait bénéficier des plans d'investissement (verts) américains et européens dans les infrastructures et de son pouvoir de fixation des prix.
Vision actions internationales
Les marchés boursiers sont-ils trop chers ?
Dois-je rester ou dois-je m’en aller ? Les investisseurs sont nerveux à l'égard de leur exposition aux marchés actions, après une hausse de près de 30 % des actions mondiales depuis fin octobre 2020. Personne ne veut être long sur les actions en cas de nouveau marché baissier comme en mars 2020 et avant cela, fin 2018.
Mais les valorisations hors US n'ont guère augmenté récemment: Le ratio C/B attendu de l'indice MSCI World ex-US n'a progressé que de 15,8x en octobre 2020 à 16,2x aujourd'hui. Depuis novembre 2020, les bénéfices attendus ont augmenté de 26 % grâce à des résultats trimestriels solides, alors que le monde se remet de la récession induite par la pandémie.
Les actions ne sont pas si chères dans un monde où « tout est onéreux » : Alors que le ratio C/B attendu du S&P 500 à 12 mois de 21,3x semble riche comparé à une moyenne à long terme de 16x, d'autres classes d'actifs comme les obligations d'État, le crédit et les liquidités semblent encore moins intéressants. Les actions mondiales hors US ont plus de potentiel.
La tendance reste notre amie
La majorité des actions sont dans une tendance haussière : 92% des actions du S&P 500 sont au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours, l'Europe étant proche de 88% d’actions au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours (indice STOXX Europe).
La règle d'allocation actions 65%, 50% : La proportion de valeurs supérieures à leur moyenne mobile sur 200 jours reste un indicateur puissant de l'allocation actions. L'allocation aux actions peut être ramenée à une règle de base : si la proportion d'actions dépassant leur moyenne mobile à 200 jours est de 65% ou plus, alors on peut être pleinement investi en actions.
Mais si cette proportion est comprise entre 50% et 65%, il ne faut allouer que 50% aux actions. En-dessous de 50%, il ne faudrait pas être investi en actions.
La mise en œuvre de cette règle d'allocation en 2018 et 2020 aurait permis d'éviter une grande partie de la baisse des marchés actions, quoique l’on aurait également tardé à racheter les actions lors des rebonds de marché qui ont suivi. Pour l'heure, cette règle suggère de maintenir une exposition totale aux actions.
Conclusion
Il semble trop tôt pour réduire l'exposition aux actions alors que la tendance s'inscrit si bien dans le contexte de forte reprise économique mondiale. Surtout, les banques centrales continuent d’alimenter la croissance des liquidités, tandis que les gouvernements stimulent aussi la croissance via des programmes de dépenses. Comme toujours, il faut surveiller les premières étapes de la Réserve fédérale US pour « enlever le coup de pouce » via le « tapering » et, à terme, via des hausses des taux d'intérêt. Ce sera un signe clair pour adopter une approche plus prudente d'allocation d'actifs.
Thèmes principaux
Jouer les semi-conducteurs pour l'Intelligence artificielle et la pénurie mondiale de puces
Nous continuons à croire dans les semi-conducteurs : Le segment clé de la technologie que nous continuons de préférer est celui des semis, en particulier les équipementiers. Non seulement les fabricants de puces sont à la pointe du développement de l'intelligence artificielle et du « machine learning », mais ils jouissent aussi de l'explosion mondiale de la demande de processeurs centraux et graphiques, de mémoires, de stockage, de capteurs et de puces pour la 5G.
Depuis 2014, le secteur des semi-conducteurs est à la tête du secteur technologique au sens large, avec une performance annualisée de près de 27 % par an en moyenne depuis 2009. Ceci est à comparer à 20,4% pour l'indice Nasdaq Composite et 15,5% pour l'indice S&P 500.
Il faut imaginer les puces en silicium comme étant les éléments de base du calcul moderne, l'équivalent au XXIe siècle des roulements à billes que l'on trouve dans chaque moteur et qui a permis la révolution industrielle.
Mettez un biais qualité dans votre exposition aux marchés actions
La qualité sera gagnante (dans le temps) : Notre biais de longue date au facteur Qualité, surtout pour les actions européennes, continue de bien aller en 2021. Jusqu'à présent cette année, l'indice européen avec facteur qualité a progressé de 16,6% depuis le début de l'année : c’est 0,7% au-dessus de l'indice de référence MSCI Europe. Ceci s’ajoute à la meilleure performance dans le temps du facteur Qualité Europe, qui a gagné 54% en cumulé depuis le début 2018, bien au-dessus des 24% du MSCI Europe sur la même période.
La qualité fournit un amortisseur partiel : Une bonne partie de cette surperformance relative a été générée dans des phases de marché baissier comme le T4 2018 et le T1 2020, lorsque le facteur Qualité a perdu moins de terrain que l'indice de référence (La qualité a donc un bêta baissier inférieur à 1).
Les indices ESG/ISR bénéficient d'un biais Qualité clair : Rappelons que les grands indices actions durables ont tendance à privilégier la qualité par construction et ont aussi affiché une surperformance similaire depuis 2016.
Conclusion
Les principales convictions thématiques pour juillet (et au-delà) incluent le secteur des semi-conducteurs, la tech chinoise (après une forte correction depuis février) et une exposition globale et européenne au facteur qualité (via notamment des ETF et des fonds).
Perspectives sectorielles
Nous apprécions les secteurs bon marché/ en retard dont les fondamentaux et les flux de trésorerie s’améliorent
Les secteurs de la croissance et de l'immobilier se sont bien comportés en juin. A l'inverse, les secteurs fortement cycliques tels que les financières et les matériaux de base ont consolidé en raison de la contraction des anticipations d'inflation et de la correction des rendements obligataires à long terme.
Privilégier l'immobilier européen : L'immobilier aux Etats-Unis s'est très bien repris cette année. La dynamique reste solide et les fondamentaux continuent de s'améliorer. Mais nous suggérons désormais de se concentrer plus sur l'immobilier européen, qui a du retard dans la reprise.
D'autres secteurs bon marché ou mieux orientés sont la santé, la finance (nous prévoyons de très bon retours aux actionnaires ces prochaines années !), les semi-conducteurs et l'énergie européenne. Les segments vulnérables sont les actions à duration très longue, surtout celles dont les bénéfices sont décevants, faibles, voire inexistants (principalement au sein des technologiques ; nous suggérons de réduire l'exposition à ce segment sur rebond).
Nous révisons à la hausse les Matériaux de Construction à positif
Depuis le début de l'année, à côté de l'immobilier américain, les cycliques font la course en tête (cf. graphique page 5). Nous sommes devenus plus sélectifs au sein des cycliques. Outre les financières, nous aimons certains sous-secteurs des matériaux, tels que les métaux précieux et les matériaux de construction, que nous passons maintenant à Positif. Ces segments devraient compter parmi les principaux bénéficiaires des plans de relance verte américains et européens.
Les entreprises de matériaux de construction offrent des solutions de plus en plus vertes (par exemple: matériaux isolants ou capture du carbone). Les grands plans d’infrastructure et les nouvelles tendances dans le logement devraient soutenir la construction pendant longtemps. Nous pensons que ce potentiel est sous-estimé par le marché. De plus, les stocks sont bas et les bilans plutôt solides.
Nouvelles à venir : Dans les semaines à venir, nous oberverons à quel point l’économie chinoise ralentit, comment la nouvelle variante de coronavirus Delta s’étend et impacte l'économie mondiale, et dans quelle mesure l'inflation et la hausse des taux/rendements restent des préoccupations majeures.
Conclusion
Nous suggérons une saine diversification, privilégiant les secteurs les moins chers avec de bons flux de trésorerie parmi les cycliques et les défensives. La finance, la santé, l'immobilier, les métaux précieux, les matériaux de construction, les semi-conducteurs et l'énergie européennes semblent les meilleurs secteurs à détenir. En revanche, évitez les services aux collectivités et les sous-secteurs qui pourraient souffrir de la hausse des prix de l'énergie/des matières premières tels que les produits ménagers et de soins personnels. Nous relevons à Positif le secteur des Matériaux de Construction.