Focus Actions Mai 2021

Résumé
- Les marchés actions restent dans une tendance haussière : Les indices boursiers clés des États-Unis, de l'Europe, du Japon et des marchés émergents restent au-dessus de leurs moyennes mobiles à 200 jours; c’est clairement une tendance haussière.
- L'indicateur «membres» des moyennes mobiles à 200 jours suggère de rester long en actions à 100 % ce mois-ci. Idem pour une stratégie simple de « dynamique duale » : les indices actions enregistrent des gains en absolu et en relatif face aux obligations.
- En général, les actions ne sont pas dans une bulle, même si certains marchés sont clairement chers d’un point de vue historique, notamment les grosses capitalisations US (les États-Unis restent la région que nous favorisons le moins).
- Mais nous entrons dans une période moins favorable (mai-sept). La saisonnalité favorise les stratégies actions avec faible volatilité et défensives, tandis que les indices cycliques, tels que le DAX allemand, sous-performent souvent.
- Nous privilégeons les investissements à faible volatilité durant l'été : Les stratégies de faible volatilité et de croissance des dividendes commencent à bien se comporter. Les investisseurs prudents devraient revisiter ce type d’actions défensives au cours de l'été.
- Les soins de santé sont en tête des secteurs défensifs en mars-avril : De tous les secteurs défensifs traditionnellement bien orientés durant les mois d'été, nous préférons la Santé (secteur revalorisé à Positif) pour sa rentabilité à long terme et son exposition à la thématique démographique du vieillissement.
Faut-il « couper et s’en aller » ?
Doit-on prendre ses gains sur les actions ?
Après un rebond de 85 % de l'indice MSCI World depuis son point bas de mars 2020 et un rallye de 28 % depuis novembre de l'année dernière, il est tentant de réduire son exposition aux marchés actions au profit d'actifs défensifs comme les obligations.
La saisonnalité est aussi historiquement défavorable aux actions de mai à fin septembre, comme déjà indiqué. En outre, le sentiment des petits investisseurs est très optimiste, à en juger par les récentes entrées de capitaux dans les fonds en actions et les ETF et au vu des enquêtes de confiance extrêmement optimistes.
Mais tout de même - depuis 1979, l'indice MSCI World gagne en moyenne +1,6 % en USD et +2,1 % en EUR sur la période mai-juillet. Le seul mois où nous devrions vraiment réduire notre exposition aux actions est septembre qui a souvent par le passé généré des performances négatives.
Il faut favoriser la faible volatilité et les secteurs défensifs, plutôt que de réduire complètement l'exposition aux actions. Nous pensons qu'une meilleure solution consiste à arbitrer l’exposition aux actions vers les secteurs défensifs (tels que les soins de santé) et les fonds actions/ETF à faible volatilité, y compris les fonds et ETF de dividendes avec faible volatilité.
Quels actifs alternatifs envisager ?
Obligations convertibles : ce sont des titres hybrides, en partie actions et en partie obligations. Historiquement, les caractéristiques obligataires ont permis à l'indice Exane Eurozone Convertible Bond de surperformer les actions depuis 2000, mais avec des chutes plus limitées.
Obligations ‘CoCo’ AT1 Europe : Les obligations contingentes convertibles financières européennes ont généré des performances similaires aux actions, mais avec des rendements plus élevés (environ 4,4 %), à un moment où les bilans des banques sont très solides et tandis que leurs bénéfices se redressent rapidement.
Actions privilégiées américaines : Officiellement des actions, mais avec un rang supérieur aux actions ordinaires en cas de liquidation et de versement de dividendes. Celles-ci versent des dividendes fixes comme une obligation. Les actions privilégiées américaines ex-financières ont battu de 2 % par an en moyenne depuis 2017 les obligations longues américaines de bonne qualité.
Autres actifs alternatifs intéressants : Immobilier via des foncières cotées, OPCVM alternatifs long/ short equity (hedge funds) et produits structurés actions avec des garanties de capital (au moins partielles).
Conclusion:
Le moment pourrait être venu pour les investisseurs d'adopter une position plus défensive en actions, tout en ne les abandonnant pas complètement. Durant l'été, les secteurs défensifs tels que la santé ou l'alimentation surperforment souvent, de même que les titres à faible volatilité.
On peut envisager de renforcer les allocations aux actifs actions/obligations « hybrides » tels que les obligations convertibles, les ‘CoCos’, les actions privilégiées américaines, ainsi que les fonds et produits assortis d'une protection explicite à la baisse, tels que dans les fonds d'OPCVM alternatifs et les produits structurés.
Notre vision sur les actions internationales
La saisonnalité devient un facteur négatif pour les actions
Avec un indice Euro STOXX 50 supérieur à 4000 et l’ indice MSCI World qui a atteint de nouveaux plus hauts historiques à la mi-avril, le momentum suggère de rester long en actions. Ceci est renforcé par l'indicateur à 200 jours de «momentum des membres», proche de 100 % pour le S&P 500 et proche de 90 % pour le STOXX Europe.
Les indicateurs de tendance restent positifs pour les marchés actions : Les indices MSCI World, S&P 500 et STOXX Europe se situent bien au-dessus de leurs moyennes mobiles en hausse de 200 jours, un signal de momentum positif.
La volatilité est aussi bénigne : Les indices de volatilité implicite VIX et VSTOXX continuent à baisser, soulignant le contexte de risque positif pour les actions américaines et européennes.
Mais la saisonnalité est souvent moins favorable aux actions jusqu'en octobre. Les investisseurs prudents devraient envisager de se tourner vers les secteurs défensifs et les valeurs à faible volatilité au cours des prochains mois, car celles-ci surperforment en général en été, en particulier en Europe.
La réouverture pourrait être le focus de l'été
Les secteurs de réouverture mènent la danse : Les Etats-Unis semblent avoir atteint l'objectif révisé du Président Biden, à savoir 200 millions d'Américains vaccinés au cours des 100 premiers jours de son mandat. De même, après un démarrage lent, les pays d'Europe continentale ont accéléré leurs efforts de vaccination: plus de 24% de la population française avait reçu au moins une dose de vaccin au 3 mai.
Sur le dernier trimestre, les marchés actions européens ont été portés par les secteurs des biens de consommation et des services, de la distribution et de l'immobilier. Nous pensons que les secteurs liés à la réouverture devraient continuer à surperformer à court terme, à mesure que les pays rouvrent leurs services domestiques, avec en tête le le Royaume-Uni.
En Europe et aux États-Unis, l'accélération des taux de vaccination COVID stimule les secteurs bénéficiaires de la réouverture, notamment l'automobile, la distribution et les services à la consommation. Avec en plus l'accélération de la dynamique bénéficiaire à mesure que les indicateurs d'activité s'accélèrent, nous apprécions l’exposition cyclique à la consommation à côté de l'immobilier coté.
Conclusion
Les marchés actions continuent de progresser à l'heure actuelle, ce qui nous conforte dans notre opinion positive sur cette classe d'actifs. Nous continuons de privilégier le Japon et le Royaume-Uni ainsi que la zone euro, et nous restons prudents sur les grandes technologiques américaines.
En termes d'allocation sectorielle, nous passons la Santé à un avis Positif, les biens de consommation courante à Neutre, et abaissons les Industrielles et les Matériaux à Neutre, reflétant une approche légèrement plus prudente du portefeuille.
Thème du mois
La saisonnalité estivale favorise une faible volatilité
Le marasme de l’été : Le vieil adage boursier « Vendre en mai et s’en aller » (jusqu'en octobre) s’est avéré être historiquement une bonne idée, notamment pour les marchés boursiers européens.
La faible volatilité performe le mieux en été : Certaines stratégies affichent des performances positives en moyenne sur les mois d'été. Il s'agit des stratégies actions à faible volatilité et des défensives en Europe. Les indices de volatilité faibles et minimums (que l'on peut acheter via des ETF) ont généré des performances faibles mais positives (1%) en moyenne sur la période mai-septembre, alors que l'indice de référence STOXX Europe reculait de 1,7 % en moyenne.
Les valeurs défensives aussi : Les valeurs défensives (y compris les secteurs tels que la santé, les services aux collectivités, l'alimentation et les boissons) présentent un profil similaire. Depuis 2005, les valeurs défensives européennes ont progressé de 2,4 % durant les mois d'été, tandis que les valeurs cycliques n'ont enregistré qu'une performance atone en moyenne sur la même période.
Les stratégies de dividende « Volatilité basse » semblent attractives
La faible volatilité et les stratégies de dividendes de qualité sont remises en avant : Les stratégies de dividendes peu volatiles et de qualité recommencent à bien se comporter, après une longue période de sous-performance des stratégies de dividendes actions en général. Les dividendes reviennent enfin sur le devant de la scène en Europe, les banques pouvant désormais payer à nouveau des dividendes en 2021 (la plupart n’en ayant pas payé en 2020).
Rendements attrayants à l'offre : L'indice Euro STOXX Select Dividend 30 offre aujourd'hui un rendement prospectif du dividende fin 2021 de plus de 5 %.
Nous préférons une exposition à la croissance des dividendes ou à des dividendes faiblement volatiles, même avec des rendements moindres (mais supérieur à la moyenne du marché), ainsi qu'une rentabilité élevée et un potentiel de croissance futur des dividendes. Ceci offre de bien meilleures chances de maintenir et/ou d'augmenter le dividende au fil du temps et fournit à l'investisseur patient un rendement total plus élevé. En Europe, ces stratégies de dividendes ont généré entre 6% et 13% par an en moyenne depuis 2016.
Conclusion
Les dividendes reviennent en Europe, les banques pouvant désormais payer des dividendes en 2021. Privilégier les stratégies de faible volatilité et de qualité sur les dividendes actions. Toujours très peu de rendement sur le cash, sur les obligations souveraines et d’entreprises de première qualité, alors que l'indice Euro STOXX Select Dividend 30 offre un rendement des dividendes prospectif de plus de 5%.
Préférences sectorielles
Nous rehaussons les Soins de santé à Positif
La sous-performance récente confère aux pharmaceutiques une décote rare par rapport au marché (ratio cours/ bénéfices prospectif < 16x).
Les fondamentaux apparaissent plus favorables, avec l'ouverture des systèmes de santé qui devrait contribuer à l'amélioration des tendances au deuxième semestre 2021. Nous restons optimistes quant à un compromis sur la tarification des médicaments aux États-Unis et de nouvelles positives concernant les pipelines de médicaments pour le reste de l'année 2021.
Les valeurs pharmaceutiques européennes et américaines devraient enregistrer une croissance robuste de leurs ventes à court terme et de leur BNPA grâce à de nouveaux portefeuilles de médicaments issus de pipelines solides.
Le secteur de la santé est l'un des seuls secteurs européens à avoir enregistré une performance mensuelle moyenne positive sur les mois d'été (cf. graphique page 1), combinée à une surperformance annuelle moyenne de 2 % par an (1992-2020) par rapport à l'indice STOXX Europe.
US : Les valeurs immobilières résidentielles se redressent fortement
Les marchés de l'immobilier résidentiel se sont bien comportés globalement, portés par la pénurie de logements et les taux d’emprunt ultra-bas. Depuis le début de l’année, les foncières cotées américaines ont surperformé l’indice S&P 500. A ce stade des cycles économique et de taux d'intérêt, nous préférons aux obligations une exposition à de l'immobilier solide.
Les plafonds locatifs à Berlin ont été jugés illégaux : Une décision récente de la Cour constitutionnelle allemande a interdit le plafonnement des loyers imposé par le gouvernement de l'État de Berlin en 2019 (qui avait gelé les loyers pendant 5 ans), ce qui a dopé les foncières résidentielles cotées en Allemagne.
Solides perspectives pour le logement dans les banlieues : à cause des lockdowns liés à la COVID-19, la tendance de délocalisation des ménages des appartements des centres-villes vers les maisons en banlieue ne faiblit pas. Ceci fait monter les prix des logements dans les banlieues autour des méga-villes telles que New York, Londres et Paris.
Conclusion
En ligne avec notre opinion plus défensive sur les actions, nous passons la Santé à Positive et les Biens de consommation courante à Neutre (sauf les soins personnels qui restent en négatif). Après une solide performance, nous réduisons notre biais cyclique : les Industrielles et les Matériaux passent à Neutre (au lieu de négatifs) mais les mines d’or restent positives.
Au sein des foncières cotées, nous préférons l'exposition aux industrielles (entrepôts et logistique) et aux résidentielles. Nous prévoyons que la performance du secteur immobilier européen va répliquer celle du secteur immobilier américain, qui a surperformé le S&P 500 depuis le début de l'année.