#Articles — 07.02.2020

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Alain Gerard, Senior Investment Advisor, Equities

Début 2020, les marchés d’actions avaient continué leur progression sur leur lancée de 2019. Cette hausse a été brutalement interrompue par l’épidémie de coronavirus en Chine.

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EN UN MOT :

·       Début 2020, les marchés d’actions avaient continué leur progression sur leur lancée de 2019. Cette hausse a été brutalement interrompue par l’épidémie de coronavirus en Chine. Dès lors, les secteurs défensifs ont mieux performé en janvier. Mais le marché veut croire que cette épidémie sera bientôt sous contrôle et les actions sont reparties à la hausse.

 

·       Deux secteurs peu chers et évidents à jouer dans le contexte de rebond/ reprise économique (recommandations positives) : l’énergie et les services financiers, en particulier l’assurance globalement et les banques US. La technologie européenne et les matériaux de construction européens ont également du potentiel.

 

·       Nous recommandons toujours la prudence sur le secteur des biens de consommation de base (-) et sur les industrielles (-) car ces deux secteurs sont relativement chers. 

 

Les publications des résultats du 4T-19 et 2019 en général sont rassurantes aux Etats-Unis, en particulier les grands leaders technologiques qui mènent la hausse des marchés d’actions depuis un an. En Europe, on est plus tôt dans la saison mais on observe peu de grosses surprises négatives jusque maintenant.

Remarque introductive : nos recommandations s’insèrent bien évidemment dans un scénario où le coronavirus qui s’est déclaré en Chine et dans une moindre mesure dans d’autres pays resterait relativement maîtrisé. L’expérience d’épidémies récentes (notamment le SRAS) a montré que les corrections de marché liées ont généré de belles opportunités d’achat.

 

En janvier 2020, certains de nos secteurs favoris se sont bien comportés (les soins de santé globalement ou la technologie, en particulier européenne). Et inversement pour les cycliques vu les craintes liées à l’épidémie de coronavirus en Chine. Les services aux collectivités ont bien profité de leur nature défensive, des rendements obligataires plus bas et des flux de fonds se dirigeant vers l’ISR. En effet, beaucoup de grosses entreprises dans ce secteur sont considérées comme étant très « socialement responsables » (car actives dans le domaine de l’électricité, l’eau, le traitement des déchets, etc). Nous suggérons une approche plutôt thématique pour jouer ce secteur.

Ce mois-ci, nous diminuons notre recommandation sur le secteur pharmaceutique/ soins de santé de + à = sur base des facteurs suivants :

- Le secteur n'est plus bon marché après son redressement fin 2019 : Le P/E 2020 du secteur de la santé aux États-Unis est maintenant de 16,7 (contre 19,2 pour l'indice MSCI USA) ; et en Europe : 17,6 (contre 14,9 pour l'indice MSCI Europe).

- Les chances (donc les « risques ») sont maintenant plus élevés que M. Sanders va gagner certains grands caucus dont le New Hampshire pour devenir le candidat démocratique à la présidence. Ceci provoquerait une plus grande volatilité du secteur et une consolidation, voire une correction, car M. Sanders veut réduire les coûts très élevés pour les patients américains.  Cela exercerait une pression sur les marges et les bénéfices de l'ensemble du secteur des soins de santé.

- Le secteur de manière générale a très bien performé ces derniers mois (deuxième meilleure performance du MSCI World Index derrière la techno entre le 30/9/2019 et le 31/1/2020: +11,73% contre +7,45%).

- Nous ne devenons pas négatifs sur le secteur de la santé mais une plus grande sélectivité et rigueur sont maintenant nécessaires dans le choix des investissements et des points d'entrée/sortie en raison de la volatilité du secteur qui devrait augmenter.

- Nous proposons aujourd'hui de jouer le secteur plutôt par une approche thématique, en particulier l'innovation, car les entreprises innovantes de premier plan seront moins affectées par une éventuelle réforme des soins de santé aux États-Unis.

En-dehors du secteur des soins de santé, nous ne faisons pas d’autre changement sectoriel ce mois-ci. Les résultats de société publiés jusque maintenant confortent largement nos opinions sectorielles. Par exemple, parmi les industrielles, certaines valeurs phares européennes ont déçu.

Nous restons prudents en ce qui concerne les biens de consommation de base (-) et les industrielles (-), car ces deux secteurs sont chers. En outre, les compagnies aériennes et les transports de manière générale représentent une grande partie des industrielles et sont plus vulnérables au coronavirus, surtout après leur forte hausse en 2019. Rappelons aussi les soucis technologiques et de sécurité de Boeing. Le ratio cours/ bénéfices 2020 des industrielles globalement est passé de moins de 15 fin 2018/début 2019 à environ 18 aujourd'hui.

De nombreux investisseurs sont toujours sous-pondérés sur les actions de valeur (« value ») et cycliques, alors que l'écart de valorisation entre les styles « Value » et « Growth » reste à des sommets historiques. Deux secteurs peu chers et évidents à jouer dans le contexte de rebond/ reprise économique (recommandations positives) : l’énergie et les services financiers. Les derniers résultats et la santé des grandes banques américaines et des autres sociétés financières américaines sont assez encourageants, d'où notre recommandation positive. Idem pour l'assurance en général. Nous restons neutres en ce qui concerne les banques européennes et l'immobilier globalement.

Un secteur qui reste attrayant et moins touché par les disruptions est celui des matériaux de construction en Europe (recommandation positive). Les actions se négocient à des niveaux de valorisation raisonnables. Les coûts sont assez bien maîtrisés dans le secteur, avec un certain pouvoir de fixation des prix vis-à-vis des clients.

Comme la reprise économique mondiale est actuellement trop faible pour entraîner des augmentations significatives des prix des matières premières, nous restons neutres sur les sous-secteurs des matériaux tels que les produits chimiques, les mines, l'acier et les métaux. Par contre, les investissements "verts" sont en plein essor, ce qui pourrait profiter de manière sélective à certaines grandes entreprises industrielles/utilitaires, notamment en Europe.

La technologie américaine (=) est chère mais leurs résultats financiers sont solides et les bénéfices sont révisés à la hausse, surtout dans le secteur des semi-conducteurs. Nous préférons et recommandons la technologie européenne (+) car moins chère.

 

Retrouvez toutes les annexes dans le PDF ci-dessous.

Mais 2019 avait moins bien commencé, du moins en relatif. C’était dû notamment à des prises de bénéfices et aux débats au Congrès américain sur comment baisser les coûts des soins de santé, très chers aux Etats-Unis. Toutefois, la probabilité de réformes profondes semble toujours faible. En outre, les porte-drapeaux de ces réformes potentielles que sont M. Sanders et Mme Warren ont baissé dans les sondages de l’élection présidentielle américaine et/ ou ont allégé leurs programmes en la matière. Dès lors, le secteur se reprend fortement depuis quelques mois.Soins de santé

Le secteur des soins de santé a surperformé presque tous les ans au cours des 9 dernières années. Son caractère défensif et sa profitabilité suscitent toujours l’intérêt des investisseurs.

Mais 2019 avait moins bien commencé, du moins en relatif. C’était dû notamment à des prises de bénéfices et aux débats au Congrès américain sur comment baisser les coûts des soins de santé, très chers aux Etats-Unis. Toutefois, la probabilité de réformes profondes semble toujours faible. En outre, les porte-drapeaux de ces réformes potentielles que sont M. Sanders et Mme Warren ont baissé dans les sondages de l’élection présidentielle américaine et/ ou ont allégé leurs programmes en la matière. Dès lors, le secteur se reprend fortement depuis quelques mois.

La demande en matière de santé devrait rester forte à long terme (vieillissement de la population) et le secteur est encore très innovant. Par exemple, les recherches en immuno-oncologie semblent prometteuses. Enfin, les fusions et acquisitions se sont intensifiées. Le secteur dispose en outre de beaucoup de cash (rachats d’actions) et est peu endetté.

Les valorisations sont peu exigeantes. Le ratio cours/bénéfice moyen attendu pour 2020 du secteur pharmaceutique est de 16,7 en Europe et même moins aux Etats-Unis (15,4x). Les derniers résultats financiers furent bien meilleurs qu’attendus pour une grande majorité des entreprises du secteur et la croissance des bénéfices s’accélère à nouveau.

Parmi les valeurs défensives, l'industrie des Soins de santé reste notre favorite. Vu les fortes différences entre entreprises et les spécificités intrinsèques (fusions-acquisitions, pipeline,...), le stock picking semble plus approprié pour jouer ce secteur.

La demande en matière de santé devrait rester forte à long terme (vieillissement de la population) et le secteur est encore très innovant. Par exemple, les recherches en immuno-oncologie semblent prometteuses. Enfin, les fusions et acquisitions se sont intensifiées. Le secteur dispose en outre de beaucoup de cash (rachats d’actions) et est peu endetté.

Les valorisations sont peu exigeantes. Le ratio cours/bénéfice moyen attendu pour 2020 du secteur pharmaceutique est de 16,7 en Europe et même moins aux Etats-Unis (15,4x). Les derniers résultats financiers furent bien meilleurs qu’attendus pour une grande majorité des entreprises du secteur et la croissance des bénéfices s’accélère à nouveau.

Parmi les valeurs défensives, l'industrie des Soins de santé reste notre favorite. Vu les fortes différences entre entreprises et les spécificités intrinsèques (fusions-acquisitions, pipeline,...), le stock picking semble plus approprié pour jouer ce secteur.

 

Soins de santé

Le secteur des soins de santé a surperformé presque tous les ans au cours des 9 dernières années. Son caractère défensif et sa profitabilité suscitent toujours l’intérêt des investisseurs.

Mais 2019 avait moins bien commencé, du moins en relatif. C’était dû notamment à des prises de bénéfices et aux débats au Congrès américain sur comment baisser les coûts des soins de santé, très chers aux Etats-Unis. Toutefois, la probabilité de réformes profondes semble toujours faible. En outre, les porte-drapeaux de ces réformes potentielles que sont M. Sanders et Mme Warren ont baissé dans les sondages de l’élection présidentielle américaine et/ ou ont allégé leurs programmes en la matière. Dès lors, le secteur se reprend fortement depuis quelques mois.

La demande en matière de santé devrait rester forte à long terme (vieillissement de la population) et le secteur est encore très innovant. Par exemple, les recherches en immuno-oncologie semblent prometteuses. Enfin, les fusions et acquisitions se sont intensifiées. Le secteur dispose en outre de beaucoup de cash (rachats d’actions) et est peu endetté.

Les valorisations sont peu exigeantes. Le ratio cours/bénéfice moyen attendu pour 2020 du secteur pharmaceutique est de 16,7 en Europe et même moins aux Etats-Unis (15,4x). Les derniers résultats financiers furent bien meilleurs qu’attendus pour une grande majorité des entreprises du secteur et la croissance des bénéfices s’accélère à nouveau.

Parmi les valeurs défensives, l'industrie des Soins de santé reste notre favorite. Vu les fortes différences entre entreprises et les spécificités intrinsèques (fusions-acquisitions, pipeline,...), le stock picking semble plus approprié pour jouer ce secteur.