COVID 19 : MISE A JOUR DU 20 MARS
Ce matin du 20 mars, les marchés financiers se calment quelque peu. On constate, au moment de la rédaction, un rebond significatif des bourses européennes (Eurostoxx +4,8%) et des futures américains (+3,5%) après des clôtures dans le vert en Asie.

La pandémie de Covid-19 s’apaise en Asie mais poursuit son ascension dramatique en Europe, même si on observe une hausse du nombre d’infections moins rapide de jour en jour. Les mesures de confinement sont maintenant très fréquemment imposées en Europe et on attend avec espoir des signes plus nets de pic de l’épidémie en Italie, pays le plus avancé dans ce processus.
En revanche, aux Etats-Unis, la croissance du nombre de cas accélère (+51,5% hier 19 mars). Ce pays est toujours en retard dans le développement de l’épidémie. Des mesures de confinement sont néanmoins de plus en plus nombreuses. La Californie vient ainsi de décider le lockdown, l’Etat de New York s’en rapproche et l’Etat de Washington fait aussi face à une situation très difficile.
Les mesures de politiques économiques de relance continuent de se généraliser. Dernièrement, la BoE (Banque d’Angleterre) vient d’abaisser son taux officiel à 0,10%, le plus bas historique et a repris son Quantitative Easing. Elle vient de décider l’annulation des « Stress tests » pour les banques britanniques cette année, montrant bien l’inquiétude et la flexibilité des autorités à propos des conséquences de la récession en cours sur le secteur bancaire.
La Fed a amplifié ses injections de liquidités en dollar via ses accords de swap avec des banques centrales étrangères. L’idée est d’empêcher que le dollar se réapprécie trop ; dans l’environnement actuel, il joue un rôle de valeur refuge. Le billet vert baisse de 1,2% au moment de la rédaction en taux de change effectif (vis-à-vis d’un panier de devises).
Le pétrole rebondit fortement aujourd’hui (baril de Brent à 30,5$, soit +7%). A la suite de déclarations de M. Trump et de M. Poutine, on constate une probabilité plus élevée d’un accord entre pays producteurs : face à une contraction très forte de la demande de pétrole, OPEP, Russie et peut être Etats-Unis pourraient réduire leurs productions de brut de manière ordonnée. Avec un tel accord, les prix du pétrole remonteraient plus rapidement que dans notre scénario de base. Selon nous, le plus probable est que l’ajustement des fondamentaux du marché pétrolier prenne du temps. La demande rebondira avec l’économie mondiale, durant le second semestre. La réduction de la production des bruts les plus chers (notamment pétrole de schiste aux Etats-Unis non rentable aux cours actuels) s’effectuera progressivement durant les prochains mois.
Les marchés financiers se calment quelque peu avec le rebond en cours des bourses. Mais la volatilité demeure très élevée et les signes de stress sont légion, notamment dans l’univers du crédit/obligation d’entreprises/prêts à levier où la liquidité s’est asséchée ces deux dernières semaines. Cependant aujourd’hui, on voit que les spreads de crédit se réduisent et que les spreads sur les obligations de la périphérie de l’Europe se contractent.
Nous maintenons inchangé notre message de base en terme de stratégie d’investissement. Il ne faut pas oublier que les instruments de politiques économiques de relance généralisés sont très puissants. Mais le timing du rebond dépendra des nouvelles sur la pandémie, nouvelles qui sont par nature imprévisibles. Des opportunités se présentent dans une optique d’investissement de moyen long terme.