COVID-19 : nouveaux confinements en Europe

EN UN MOT :
. Les reconfinements ne changent pas notre scénario de rebond de la croissance en 2021. Mais le profil de la croissance en 2020 sera différent
. Nous escomptons une forte réaction en terme de politique économique : plus de stimulus fiscal et monétaire en Europe dès maintenant et aux Etats-Unis après les élections.
. Profiter de la volatilité actuelle pour renforcer les positions en actifs risqués, en diversifiant les paris géographiques et sectoriels
Face à la hausse très forte ces derniers jours/semaines des nouvelles infections de Covid 19, puis du nombre d’hospitalisations, puis de réanimations puis de décès en Europe, la France et l’Allemagne ont décidé hier 28 octobre la mise en place de nouveaux confinements généraux. D’autres pays européens, Italie, Suisse, Royaume Uni, sont susceptibles de prendre des décisions similaires dans les prochains jours, car leurs situations sanitaires sont similaires.
Nous avions un scénario de base où les seules mesures locales de lutte contre la pandémie, auraient été suffisantes pour limiter la progression du virus comme ce fut le cas en Asie, notamment en Chine et en Corée du Sud. Nous ne sommes donc plus dans ce cas. Quels pourraient être les impacts de ces nouveaux confinements ?
Impact économique
Les gouvernements cherchent à avoir un impact plus limité sur l’économie que durant le premier confinement, ceux-ci devraient être moins sévères. Mais l’impact récessif sera fort sur les secteurs des services, en particulier sur le tourisme, l’hôtellerie, les transports aériens, la restauration, … Par ailleurs, les agents économiques connaissent maintenant cette situation, les ajustements seront moins difficiles. De plus, dans l’industrie notamment, l’activité est bien repartie au cours du troisième trimestre grâce à la reprise économique en Chine, et en Asie plus généralement. Le choc ne sera pas aussi synchronisé durant le 4ème trimestre qu’elle ne le fut durant le premier confinement.
Au total, nous ne changeons donc pas le scénario d’ensemble de rebond de la croissance en 2021, mais plutôt le profil de ce rebond en 2020. Le 3eme trimestre est plus fort que prévu, notamment grâce à la Chine, le 4eme trimestre sera plus faible, notamment à cause de l’Europe. Aux Etats Unis, la solidité de l’économie n’est pas remise en cause à ce stade de la pandémie.
Réactions en termes de politique économique
L’impact économique est certes difficile à quantifier. Mais la réaction en termes de politique économique ne fait aucun doute. Les autorités monétaires vont maintenir, voire amplifier, les injections massives de liquidités et le quantitative easing. Ces programmes de rachat d’obligations sur les marchés pourraient être accrus et étendus dans le temps. La BCE se réunit aujourd’hui 29 octobre, et donnera les premières indications. Du coté fiscal, le Président Macron a maintenu le « quoi qu’il en coute », le stimulus fiscal restera majeur en Europe durant les prochains trimestres. De même aux Etats Unis, nous n’avons pas de doute sur la poursuite de l’accommodation monétaire de la Fed ; après les élections, un nouveau plan de relance sera très probablement voté au Congrès, quels que soient les résultats des élections.
Impact de marché
Regardant au-delà de la volatilité de cout terme générée par ces nouvelles, nous ne changeons pas notre message de base : profiter des périodes de doute, de consolidation pour renforcer les positions en actifs risqués. L’année 2021 sera une année de rebond économique, même si le profil de la croissance en 2020 est plus faible que celui escompté antérieurement. Les profits seront en forte hausse, la saison des résultats en cours est plutôt rassurante à ce propos. Les politiques monétaires seront inchangées, les taux obligataires resteront bas. Le fameux « TINA », There Is No Alternative, est en place : l’argent disponible doit bien se diriger vers des placements, et les taux étant tellement faibles, les flux vont continuer à s’orienter vers les marchés actions.
Nos préférences géographiques demeurent les Etats Unis, les marchés émergents puis l’eurozone, dans l’ordre. C’est bien sûr en Europe que le doute est le plus marqué quant à l’ampleur de la correction : ces marchés ont déjà bien baissé, et ils sont très bon marchés par rapport à leur historique. Nos secteurs préférés sont la pharmacie, les matériaux, les industrielles et l’assurance.