Perspectives mensuelles sur les devises novembre 2019
Plus de prudence sur les devises scandinaves

Les dernières nouvelles autour de la guerre commerciale ont envoyé des signaux positifs. L'incertitude mondiale a diminué et les craintes de récession se sont dissipées. Les derniers indices PMI manufacturiers ont montré que l'économie mondiale aurait probablement atteint un point bas. Cela pourrait indiquer de meilleures perspectives pour l'année prochaine. Nous restons prudents à l'égard du dollar australien et du dollar néo-zélandais en raison de la poursuite attendue de l'assouplissement monétaire et des perspectives moroses des prix des matières premières. Concernant le Brexit, l'UE a accordé une prolongation de l'A50 jusqu'en janvier 31 et les risques d'un Brexit dur restent faibles. Les valorisations actuelles de la couronne norvégienne et de la couronne suédoise sont assez étonnantes. Le sentiment mondial semble avoir pesé sur les devises malgré des fondamentaux positifs. Nous retirons notre recommandation positive sur les deux devises compte tenu du manque de visibilité.
Dollar américain (USD)
L'amélioration des facteurs de risque a été le principal moteur de la faiblesse du dollar américain en octobre. L'euro s'est ainsi hissé à son plus haut niveau depuis deux mois, cassant 1,11. L’issue de la réunion de la BCE a été globalement identique à celle de septembre. Du côté des États-Unis, la Fed a baissé ses taux de 25 bps, comme attendu, mais a signalé une pause dans la mesure où un nouvel assouplissement sera fonction de l’orientation des données économiques. Nous prévoyons deux baisses de taux additionnelles l'an prochain. En ce qui concerne la politique budgétaire de la zone euro, nous anticipons une relance modérée. La réponse des autorités monétaires et budgétaires devrait permettre à l'économie de se sortir du gouffre en 2020. Nous maintenons notre objectif à 1,12 sur un horizon de 3 mois. A moyen terme, notre conviction d'un dollar plus faible repose principalement sur le ralentissement de l'activité américaine, la surévaluation du billet vert par rapport à sa juste valeur (PPP), 1,30 approximativement et la baisse du différentiel de rendement. En outre, le déficit de la balance courante américaine reste élevé, ce qui implique davantage de risques pour le dollar. Nous prévoyons que l'EURUSD se négociera autour de 1,14 au cours des 12 prochains mois.
La couronne suédoise (SEK)
La couronne suédoise s'est légèrement affaiblie en octobre. Les fondamentaux restent favorables malgré certains signes de ralentissement. La banque centrale a laissé ses taux d'intérêt inchangés lors de sa dernière réunion mais a laissé entrevoir la possibilité d'une hausse en décembre qui pourrait être une source de rebond. Les facteurs externes défavorables limiteront toutefois le potentiel d'appréciation de la devise suédoise. Nous voyons la SEK légèrement plus faible que notre objectif précédent au cours des 3 prochains mois. Nous attendons 10,60 au lieu de 10,50 (valeur de 1 euro). La croissance et le différentiel de rendement à 2 ans devraient rester en faveur de la Suède. Par conséquent, nous continuons de voir la SEK s'apprécier légèrement à moyen terme. Nous prévoyons que l'EURSEK atteindra 10,50 (10,20 attendu précédemment) sur un horizon de 12 mois. La SEK n'a pas évolué en ligne avec les fondamentaux au cours des derniers mois. Nous retirons notre position positive et nous passons à la neutralité.
La couronne norvégienne (NOK)
La couronne norvégienne a poursuivi sa baisse en octobre et atteint un nouveau point bas historique, même si le sentiment général à l'égard du risque s'est amélioré. Malgré certains signes de ralentissement de la croissance, l'économie scandinave reste résiliente et a évolué globalement en ligne avec les attentes de la banque centrale. Sans surprise, la banque centrale a laissé inchangés ses taux d'intérêt. Nous sommes quelque peu perplexes de voir la couronne s'affaiblir dans cet environnement. Les facteurs traditionnels ne sont pas suffisants pour soutenir la devise. Nous sommes donc devenus plus prudents à court terme et révisons également notre recommandation sur la NOK de positif à neutre. De plus, la saisonnalité de fin d'année s'est révélée négative pour la NOK sur une base historique. Dans ce contexte, nous avons ajusté notre objectif à 3 mois. Nous avons abaissé notre objectif EURNOK à 10,20 au lieu de 9,60. Nous continuons de voir davantage d’appréciation à moyen terme car nous pensons que l'économie norvégienne résistera et que le différentiel de rendement des obligations restera favorable. Toutefois, nous pensons que le potentiel d'appréciation est moindre et avons revu à la baisse notre objectif à 12 mois, qui est passé de 9,40 à 9,80.
Le dollar australien (AUD)
Le dollar australien se redresse dans un contexte de nouvelles positives autour de la guerre commerciale et du Brexit et de baisse de taux de la Fed. Les chiffres de l’économie domestique résistent bien. Les prix de l'immobilier rebondissent dans les grandes villes. Cela pourrait confirmer le « virage en douceur » mis en évidence par la banque centrale. Dans ce contexte, la banque centrale a maintenu ses taux d'intérêt inchangés, comme attendu, après avoir abaissé ses taux à 3 reprises cette année et a indiqué plus d'assouplissement si nécessaire. A court terme, nous pensons que l'AUDUSD devrait se négocier autour des niveaux actuels, 0,69 (valeur de 1 AUD) sur la base d'une stabilisation de la dynamique domestique. Toutefois, nous prévoyons toujours un assouplissement monétaire l'an prochain dans un contexte de faible croissance mondiale. Cela pourrait maintenir l'AUD sous pression. Nous tablons donc sur un potentiel d'appréciation modéré et avons revu à la baisse notre objectif à 12 mois de 0,72 à 0,70.
Le dollar néo-zélandais (NZD)
Après une forte baisse cet été, le dollar néo-zélandais a enregistré une performance positive en octobre. Le kiwi a été soutenu par une amélioration du sentiment à l'égard du risque en raison de la désescalade des tensions commerciales et d'un calendrier plus clair du Brexit depuis que les élections générales ont été approuvées. Les données économiques se sont stabilisées. La faible confiance semble s'être améliorée récemment. Les marchés ont abaissé la probabilité d'une troisième baisse des taux (66 % contre plus de 80 %) lors de la prochaine réunion. Le potentiel de reprise semble limité car la petite économie ouverte dépend fortement de la demande chinoise. Nous pensons donc que le kiwi a un potentiel d'appréciation moins important que prévu. Nos nouveaux objectifs sont de 0,64 (au lieu de 0,65) sur un horizon de 3 mois puis de 0,66 (au lieu de 0,68) sur les 12 prochains mois.