COVID 19 : MISE A JOUR DU 16 MARS
Les marchés financiers font toujours face à une tension extrême. Au moment de la rédaction, les bourses baissent beaucoup en Europe (entre -7% et -10%), et les futures américains sont suspendus (limites down -5%). Les rendements obligataires diminuent fortement.

Sur le plan de l’épidémie elle même, le nombre de nouveaux cas en Chine reste presque nul, diminue significativement en Corée du sud. Mais il continue d’augmenter très rapidement en Italie, Espagne, France, Allemagne... L’Europe est l’épicentre actuel de la pandémie. Le nombre d’infection monte aux Etats Unis, pays qui semble en retard dans le développement de l’épidémie. Il faudra surveiller d’un côté, une éventuelle baisse en Italie du nombre de nouveaux cas, 15 jours après le début des mesures de confinement. Et de l‘autre côté, une forte voire très forte hausse du nombre de cas aux Etats Unis serait un développement logique compte tenu de l’expérience des autres pays.
Les réactions en termes de politiques économiques se multiplient depuis la semaine dernière.
Après les actions de la BOE et de la BCE, la Fed a baissé ses taux de 100 bp, les taux directeurs de la Fed sont amenés à 0%-0.25%. La banque centrale américaine reprend son programme de Quantitative Easing en annonçant qu’elle rachètera 500 milliards de dollars d’obligations du Trésor et 200 milliards de titres adossés à des créances hypothécaires. Par ailleurs, elle ajoutera d’importantes liquidités sur le marché monétaire. Elle assouplira ses règles sur le capital des banques de façon à les encourager à prêter aux entreprises et aux particuliers.
Par ailleurs, la Fed a lancé une action concertée avec d’autres banques centrales (BCE, BOE, BOJ,BNS) pour renforcer la liquidité des banques commerciales en dollar, avec des lignes de swaps. Bref, les banques centrales utilisent en concertation tous les outils de la politique monétaire comme elles l’avaient fait en 2008/2009.
En complément de la politique monétaire, les gouvernements utilisent tous les instruments de politique budgétaire. Le gouvernement allemand notamment parle d’une liquidité quasi illimitée pour soutenir l’économie via des prêts garantis. On assiste bien à une politique du « quoi qu’il en coute » sur un plan général pour diminuer le risque de resserrement du crédit et ainsi le risque de défaut. Dans un deuxième temps, des plans de relance de l’activité économique devraient suivre.
Pourtant, la volatilité sur le prix des actifs financiers est à des niveaux inconnus depuis la crise de 2008/2009. Aujourd’hui encore, la peur/panique fait oublier que ces instruments de politiques économiques sont très puissants et amèneront un rebond des économies, des taux d’intérêt et des bourses. Mais le timing de ce rebond dépendra des nouvelles sur la pandémie, nouvelles qui sont par nature imprévisibles.