#Articles — 12.01.2023

La plupart des classes d'actifs ont souffert en 2022

Résumé

•2022 a été une année difficile pour les marchés financiers. L'année a été marquée par une inflation élevée et persistante, une forte hausse des taux d’intérêt des banques centrales et une crise énergétique déclenchée par le conflit en Ukraine. En conséquence, la plupart des classes d'actifs ont enregistré une performance négative l'année dernière.

•La forte hausse des taux d’intérêt a diminué la valeur actuelle des flux de revenus attendus comme les coupons (obligations) ou dividendes (actions). Ceci a pénalisé autant les actions que les obligations.

•Le pétrole fait exception avec une forte performance liée à la crise énergétique. Les actions et les obligations ont souffert de la forte hausse des taux et des rendements. Les actions des marchés émergents et américaines ont plus souffert que les actions européennes et japonaises. Les obligations ont enregistré l'une de leurs pires performances.

 

Marchés actions

Les marchés actions ont baissé assez fortement sur l'année 2022. L'amplitude inattendue des hausses des taux d'intérêt par les banques centrales a conduit à une diminution logique de la valeur actuelle des bénéfices futurs. Par ailleurs, les bénéfices ont été revus à la baisse suite au conflit en Ukraine et à la crise énergétique en Europe. La révision à la baisse de la croissance chinoise liée aux confinements répétitifs a également joué un rôle clé. Au sein des marchés développés, le Japon a mieux résisté car l'inflation a moins augmenté en comparaison des autres marchés développés, la Banque du Japon n'ayant pas relevé ses taux directeurs. Le Nikkei 225 a baissé de -9,4 %. En Europe, le Stoxx 600 termine l'année en baisse de  -12,9 %. Les actions américaines (S&P500) et surtout émergentes (MSCI) ont davantage chuté avec respectivement -19,4 % et -22,4 %.

Au niveau sectoriel en Europe, l'énergie sort du lot avec une performance positive de 35,8 %. La finance et la santé résistent un peu mieux que les autres secteurs avec -5,3 % et -6,7 %. Le secteur des technologies de l'information a été de loin le  plus négatif avec -29 %. Aux États-Unis, l'énergie s'est encore mieux comportée avec 58,1 %. Les services publics et la consommation de base ont quelque peu mieux résisté que les autres avec -1,5 % et -3,2 %. Les télécommunications ont enregistré la pire performance avec -41,3 %. *

 

Marchés obligataires

Les banques centrales ont dû faire face à une inflation obstinément élevée et au risque de hausse des anticipations d’inflation. Ainsi, elles ont mis fin à une décennie d'argent bon marché, à leur programme d'achat d'obligations et ont procédé à une série de hausses consécutives des taux au rythme le plus rapide de l'histoire moderne. Ainsi, les rendements obligataires se sont envolés à partir de niveaux extrêmement bas et les obligations ont souffert, en particulier celles présentant une sensibilité élevée aux taux d'intérêt.

Les obligations d'Etat de la zone euro ont chuté de 18 % et les obligations de l'Etat américain de 12 %. Les obligations indexées sur l'inflation ont mieux résisté à la hausse des anticipations d'inflation, mais n'ont pas réussi à générer des rendements positifs en raison de la hausse des rendements réels.

Les entreprises ont souffert de la hausse des coûts d'emprunt, du durcissement des conditions financières et du ralentissement économique. Les obligations d'entreprises IG ont enregistré des performances de -14 % dans la zone euro et de         -16 % aux États-Unis. Les obligations à haut rendement ont reculé de 11 % aux États-Unis et dans la zone euro.

Les obligations émergentes en devise forte ont chuté de 17 % tandis que les obligations émergentes en devise locale ont chuté de 8 % en USD et de 2 % en EUR.

 

Marchés des changes

Le dollar s'est encore renforcé l'année dernière malgré des niveaux surévalués. En effet, la Fed a relevé ses taux directeurs plus rapidement que les autres banques centrales et la forte hausse de l’incertitude a soutenu la devise américaine. L’indice dollar DXY a gagné environ 8 % sur 2022, tandis que la valeur d'un euro en USD a chuté d'environ 6 %. Le yen a enregistré la plus forte baisse, avec une perte de plus de plus de 10 % par rapport au dollar américain. Les devises de pays producteurs de matières premières ont mieux résisté. L'USD reste surévalué par rapport à la plupart des devises en 2023. La livre sterling a perdu face à l'USD et à l'EUR. La forte hausse des incertitudes liées à la crise énergétique et au changement de dirigeants politiques a pesé sur la devise. 

Matières premières

 

Les prix de l'énergie ont été en forte hausse en 2022 soutenue par la crise énergétique. Les prix du gaz sont les principaux contributeurs de cette hausse. Les cours du pétrole se sont également bien comportés. Le prix du Brent a temporairement dépassé les 120 $ mais a terminé l'année juste au-dessus de 80 $. L'or et les métaux précieux ont terminé l'année sur une performance proche de zéro. Les métaux industriels terminent l'année avec une performance négative proche de -2 % malgré une forte hausse sur les premiers mois. 

Investissements alternatifs

 

Les OPCVM alternatifs ont clôturé le mois de décembre sur une moyenne légèrement positive. En 2022, la stratégie « Global Macro » était légèrement positive et a surperformé de loin les autres. Les stratégies « Long-Short Equity » et    « Relative Value » sous-performent le plus. 

Immobilier

 

La forte hausse des taux directeurs et des taux hypothécaires couplée à des anticipations croissantes de récession a constitué un mélange toxique pour les fonds immobiliers (REIT). Au niveau mondial, les REIT ont fortement souffert avec une performance de quasi -24%. Les REITs de la zone euro ont enregistré la pire performance avec près de -37% suivis par les REITs de la région Asie-Pacifique avec près de -32%. Les REITs japonais ont terminé en haut du classement avec -2 %.