#Articles — 01.09.2020

Un mois d’août exceptionnel

Xavier Timmermans Senior Investment Strategist, PRB

Les actions américaines ont terminé la semaine sur de nouveaux records historiques mais le dollar a baissé au plus bas depuis deux ans.

Investment theme 7 | BNP PARIBAS WEALTH MANAGEMENT

 

Wall Street a bien accueilli la nouvelle approche stratégique de la Fed vis-à-vis de l’inflation. Sur la semaine, le S&P 500 a gagné 3,3% et Stoxx Europe 600 1,0%, ce dernier souffrant de la vigueur de l’euro.

Le S&P 500, l’indice phare de la bourse américaine a clôturé vendredi au plus haut de tous les temps pour un sixième jour consécutif et a enregistré son meilleur mois d’août depuis 1986.

 

Nouvelle approche stratégique de la Fed

Dans le cadre du symposium virtuel des banquiers centraux qui a remplacé cette année le traditionnel rendez-vous de Jackson Hole, le président de la Fed a parlé de la revue stratégique de la politique monétaire et en particulier d’une nouvelle approche pour l’inflation.

L’idée est de tolérer temporairement une hausse des prix à la consommation plus élevée que l’objectif de 2% en compensation de périodes ou l’inflation a été plus basse.

Ce que le marché retient, c’est que les taux courts vont rester proches de 0% encore très longtemps même si l’inflation remonte un peu.

 

Faiblesse du dollar

Le dollar a perdu 10% depuis le début de l’été.  Le différentiel de taux entre les taux en dollar et en euro a quasi disparu. Le Fed apparait comme plus agressive que la BCE et les gigantesques déficits budgétaires et commerciaux s’accroissent. Tous ces éléments poussent le dollar à la baisse.

Le dollar a été aussi affecté par la hausse du yen à l’annonce de la démission du premier ministre japonais Shinzo Abe pour raisons de santé.

 

Hésitation des rendements obligataires

Jeudi, la première réaction des obligations aux propos de Jerome Powell a été négative. Les rendements à 10 ans des obligations du Trésor US sont remontés de 0,67% à 0,77%. A priori, plus de tolérance pour l’inflation est mauvais pour les investisseurs en obligations : leurs rendements réels (après inflation) pourraient en être affectés. Ces derniers devraient logiquement exiger une plus grande prime de risque.

Mais vendredi déjà, les rendements à 10 ans baissaient à nouveau à 0,72%, beaucoup de commentateurs soulignant que les forces déflationnistes restaient importantes et qu’il n’y avait pas de certitudes que la Fed réussisse à atteindre son objectif de 2% d’inflation alors qu’elle n’y était pas parvenue depuis 2012.

 

Réaction de l’or

Très logiquement, jeudi l’or a peu souffert de la remontée des rendements à 10 ans. L’once a baissé à 1929 USD avant de rebondir vendredi à 1964,8 USD. Le fait que la Fed ne soit pas prête à remonter ses taux directeurs avant très longtemps est fondamentalement positif pour l’or. La faiblesse du dollar est un argument supplémentaire.

 

Indicateurs économiques contrastés

La semaine passée, les commandes de biens durables et les ventes de logements aux États-Unis ont surpris positivement mais la confiance des consommateurs a fortement baissé. En Allemagne, le très respecté indicateur IFO du climat des affaires a été meilleur qu’attendu.

La semaine qui commence sera riche en données économiques : nous aurons notamment les indices des directeurs des achats en Chine et aux États-Unis (ISM), pour les deux pays, mardi ceux du secteur manufacturier et jeudi ceux des services. Vendredi, toute l’attention se portera sur le rapport de l’emploi américain.

La nouvelle approche de la Fed a plu au marché. Reste à voir si la hausse des indices américains reste limitée au petit nombre de géants de la technologie qui devient très suracheté ou si elle s’élargit à un plus grand nombre de valeurs dont les plus petites capitalisations. C’est ce dernier point qu’il faut surveiller pour envisager la possibilité d’une poursuite de la hausse des indices.