#Articles — 19.11.2019

Nouveaux records à Wall Street

Xavier Timmermans

L’humeur des marchés reste dominée par les négociations commerciales entre américains et chinois.

Vendredi, les indices boursiers américains, en hausse pour la sixième semaine consécutive, ont enregistré de nouveaux records historiques suite à des indications selon lesquelles un accord commercial partiel serait imminent. Les nouvelles économiques n’ont pourtant pas été emballantes. Sur la semaine, le S&P 500 a progressé de 0,88% et le Stoxx Europe 600 de 0,15%. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a baissé à 1,82%.

 

Craintes et puis soulagement

La semaine écoulée a commencé avec la menace du président Trump de relever substantiellement les tarifs douaniers si aucun accord n’était conclu avec Pékin. La hausse des actions en a été perturbée, les rendements des obligations du Trésor à 10 ans ont à nouveau baissé, de 1,94% à 1,82%, et la devise chinoise s’est affaiblie. Vendredi, les propos du Conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, indiquaient qu’un accord commercial partiel était imminent, ce qui a redonné du tonus aux actions alors que les rendements obligataires, eux, se tendaient à peine. Mais entretemps, les chiffres économiques ont été plutôt mitigés.

 

Chiffres économiques plutôt décevants

Les nouveaux records boursiers américains ont été enregistré alors que les nouvelles économiques n’avaient pas été emballantes. Aux États-Unis, la production industrielle et les ventes au détail ont été inférieures aux attentes. Ces chiffres indiquent que l’économie américaine continue de ralentir, avec toutefois peu de risques de récession en 2020.

En Chine également, la production industrielle, les ventes au détail et les investissements en octobre ont été en-deçà des attentes.

 

En Europe par contre, la production industrielle de la zone euro a surpris positivement. En Allemagne, la croissance du troisième trimestre a été légèrement positive, démentant les prévisions d’un deuxième trimestre de croissance négative, ce qui pour les économistes définit une récession. Ceci n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, car en cas de récession, les politiciens allemands pourraient envisager de non seulement utiliser leur surplus budgétaire pour relancer l’économie mais seraient également autorisés à creuser un déficit. Politiquement parlant, une approche de relance budgétaire n’est pas encore acquise.

 

Le message de la Fed a été bien perçu

Jerome Powell, le président de la Fed, a répété au Comité Économique du Congrès qu’il était satisfait avec le niveau actuel des taux d’intérêts après trois baisses consécutives (c’est-à-dire qu’il ne faut pas attendre de nouvelle baisse prochainement). Il a toutefois précisé qu’il y avait des risques que les perspectives économiques se détériorent davantage et que la banque centrale pourrait dans ce cas reprendre ses baisses de taux. 

 

En conclusion

La hausse des actions de ces deux derniers mois s’explique par les améliorations sur les plans monétaire, économique et politique. Les politiques monétaires sont devenues plus accommodantes, la croissance mondiale devrait ré-accélérer début 2020 (mini-cycle dans le cadre du grand cycle vieillissant démarré en 2009), les résultats des entreprises ont surpris positivement et, surtout, les marchés restent confiants dans une trêve dans la guerre commerciale américano-chinoise.

 

Ce dernier point n’est pas encore acquis. En cas d’échec, il remettrait en cause le rebond attendu début 2020. Les marchés devraient donc rester assez sensibles aux rumeurs et aux fuites relatives à ces négociations, d’autant plus que le calendrier économique est plus léger cette semaine.

Les marchés boursiers semblent encore avoir du potentiel mais à court terme les indices sont en zone de sur-achat. Une pause ou une consolidation serait normale à ce stade.