Le rapport de l’emploi US sauve la semaine
Le yoyo des marchés s’est poursuivi au gré des nouvelles relatives aux négociations commerciales sino-américaines et de données économiques divergentes.
La semaine avait mal commencé avec de nouveaux tarifs douaniers et menaces sur les importations brésiliennes, argentines, françaises et chinoises. Mais les nouvelles ont été plus rassurantes en fin de semaine. Sur le plan des données macro-économique, L’ISM manufacturier US et la production industrielle allemande ont déçu mais en fin de semaine un excellent rapport de l’emploi américain a redonné du tonus aux bourses. Sur la semaine, le S&P 500 et le Stoxx Europe 600 ont tous deux récupéré leurs pertes et sont revenus à leur point de départ.
Chaud et froid sur les négociations commerciales
En début de semaine, les bourses ont subi l’impact de nouvelles tensions politiques : nouveaux tarifs douaniers sur les importations d’acier en provenance du Brésil et de l’Argentine, menace de droits de douane sur 2,4 milliards de USD d’importations françaises en représailles au projet de taxation des géants de l’internet actifs en France, et menace d’aller de l’avant avec les tarifs douaniers sur les produits chinois non encore imposés à partir du 15 décembre si aucun accord n’est conclu d’ici-là… Mais en fin de semaine les commentaires de Trump et d’autres responsables se voulaient plus conciliants.
L’emploi américain surprend positivement
En novembre, 266 000 emplois ont été créés aux États-Unis. C’est nettement plus que les 180 000 prévus. Les chiffres des deux mois précédents ont été revus à la hausse de 41 000 unités. Le taux de chômage a baissé à 3,5%. Les salaires ont progressé de 3,1% sur un an.
Le rythme des engagements continue d’être supérieur au taux de croissance de la force de travail qui est plus proche de 100 000 à 125 000 par mois. Malgré un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans, la pénurie de travailleurs ne génère pas de pression excessive sur les salaires.
En Allemagne par contre, la production industrielle a déçu. Ce sont surtout les biens d’investissement qui ont reculé (-8,4% sur 1 an). Ce qui inquiète, c’est la baisse des commandes aux usines. Ces chiffres contrebalancent la légère amélioration de l’indice IFO.
OPEP+ : surprise de dernière minute
Les pays de l’OPEP, la Russie et les autres pays de l’alliance appelés communément OPEP+ ont décidé de restreindre leur production de 500 000 barils par jour supplémentaire s’ajoutant aux 1,2 million de barils par jour décidés il y a 3 ans.
La réaction initiale des marchés a été assez mitigée car l’OPEP, surtout grâce à l’Arabie Saoudite, avait déjà réduit sa production bien au-delà des 1,2 mb/j, ce qui donnait l’impression que le nouvel objectif ne faisait qu’entériner la situation actuelle. Mais l’Arabie Saoudite a surpris tout le monde en annonçant une réduction supplémentaire de 400 000 barils par rapport à son propre quota portant le total à 2,1 mb/j. Le prix du Brent a fini la journée en hausse de 1$ à 64,4$.
Le geste de l’Arabie Saoudite s’explique parce que le marché pétrolier fait face à un difficile début d’année avec le ralentissement de la demande mondiale et l’accroissement de la production de pétrole de schiste américain.
La situation devrait se normaliser dans la seconde partie de l’année. Les prix à terme ont été trop longtemps trop bas et la rentabilité du pétrole du schiste insuffisante. Dans l’année se terminant au 30 septembre, 33 petits producteurs ont fait faillite. La priorité est à présent à la rémunération des actionnaires et au remboursement des dettes au détriment de l’investissement dans des nouveaux forages, ce qui devrait freiner la croissance de la production américaine.
A suivre cette semaine
L’attention des marchés portera sur les politiques monétaires des banques centrales et sur les élections en Grande Bretagne. Comme attendu, la Fed devrait maintenir ses taux inchangés ce mercredi. L’intérêt se focalisera sur ses prévisions de croissance et d’inflation et sur les « dot plots » (les prévisions de taux des gouverneurs). Jeudi, la réunion de la BCE ne devrait pas non plus conduire à de grands changements mais tous les regards seront tournés vers Christine Lagarde dont c’est la première en tant que présidente.
Jeudi est aussi le jour des élections en Grande Bretagne. Une majorité conservatrice permettrait une sortie de l’Union Européenne au 31 janvier alors qu’une absence de majorité claire pourrait conduire à un nouveau report du Brexit voire à un second référendum.