Thèmes abordés : les revenus tirés de l’univers des entreprises

Messages clés
1.Les dividendes et rachats d’actions ont représenté 44 % des performances de l’indice S&P 500 depuis 2011
2.Les stratégies génératrices de revenus peuvent aider les investisseurs à diversifier leurs portefeuilles en période de tension
3.Le durcissement des conditions financières laisse présager une nouvelle hausse potentielle des taux de dividende aux États-Unis
4.Toutes les stratégies à fort dividende ne se valent pas : l’introduction d’un filtre de qualité dans la construction d’indices permet d’éviter les pièges de valeur (« value traps »)
5.Investir dans des stratégies axées sur les revenus et les dividendes via des fonds dédiés et des ETF, dans des obligations d’entreprises et des actions de différentes régions.
Les investisseurs peuvent générer des revenus du monde des entreprises de trois manières différentes. Les investisseurs plus défensifs pourraient bien vouloir se tourner vers les obligations investment grade. À la suite de l’élargissement des spreads récemment observé, les rendements nominaux ont atteint des niveaux inédits depuis des années. Nous préférons les obligations d’entreprises américaines à celles d’Europe, dans la mesure où les risques économiques extrêmes (par exemple, la crise énergétique) sont beaucoup plus limités dans le Nouveau Monde.
Comme nous prévoyons que la parité EUR/USD atteindra 1,12 (pour 1 euro) au cours des 12 prochains mois, les investisseurs en euros pourraient bien se tourner vers des solutions couvertes contre le risque de change.
Deuxièmement, les investisseurs plus dynamiques pourraient rechercher des actions offrant des taux de dividende élevés. Ce facteur a sous-performé l’ensemble du marché pendant le rebond partant des points bas atteints en mars 2020. Lorsque la croissance est solide et l’inflation modeste, les dividendes sont moins importants, car les investisseurs préfèrent alors investir dans des valeurs de croissance. Toutefois, en période de forte inflation, cette prédilection change. Les dividendes sont en définitive fonction du chiffre d’affaires et des bénéfices.
Lorsque l’inflation augmente, le chiffre d’affaires tend à augmenter, parallèlement à la hausse des prix des biens et des services. Aujourd’hui, les étoiles macroéconomiques semblent s’aligner pour les actions à dividendes élevés.
En raison des difficultés économiques actuelles, nous privilégions une approche axée sur les dividendes élevés, qui inclut également certaines caractéristiques de qualité. Sur le long terme, cette combinaison a surperformé tant l’ensemble du marché que les pures stratégies à fort dividende exemptes de filtrage.
Troisièmement, les entreprises peuvent reverser leurs bénéfices aux investisseurs en procédant à des rachats d’actions, c’est-à-dire lorsqu’elles rachètent leurs propres actions. Ce faisant, elles réduisent le nombre d’actions disponibles. Par ricochet, les bénéfices des entreprises sont désormais répartis en moins d’actions. Partant, le bénéfice par action augmente et le PER baisse. Toutes choses égales par ailleurs, cela devrait accroître l’attractivité d’une action et entraîner une hausse de la demande, c’est-à-dire, à terme, une hausse des cours.
La qualité en tant que principal facteur de performance
Les rachats d’actions se multiplient
Si les rachats d’actions sont très fréquents aux États-Unis, ils sont bien moins populaires en Europe. Cela s’explique en partie par une base d’actionnaires en Europe qui est plus orientée vers la perception de revenus plutôt que de simples plus-values. Par ailleurs, les actionnaires européens semblent apprécier l’engagement à long terme de la direction, qui se traduit par des dividendes stables ou en hausse.
Pour le marché américain, les rachats d’actions constituent toutefois un facteur clé de performance. Une étude récente a révélé que 40 % des rendements de l’indice S&P 500 depuis 2011 pouvaient être attribués aux rachats d’actions. Les marges élevées et les bilans sains des entreprises devraient selon nous permettre à celles-ci de procéder à de nouveaux rachats d’actions à l’avenir. Le fait que le montant des autorisations de rachats ait atteint un nouveau record depuis le début de l’année nous conforte dans cette idée.
Cela ne signifie en rien que nous négligeons les obstacles économiques auxquels sont confrontées les entreprises. Les temps sont durs, c’est indéniable. Toutefois, certains segments du marché devraient mieux se comporter que d’autres. Cela devrait être particulièrement vrai pour les valeurs de qualité. Ces sociétés arborent de meilleures caractéristiques à deux niveaux distincts. Premièrement, elles génèrent un chiffre d’affaires plus stable, ce qui leur permet de croître et d’accumuler de la richesse à l’avenir. Deuxièmement, grâce à leurs modèles économiques bien ficelés et à leur solidité financière, elles sont en mesure de bien mieux résister aux conditions économiques difficiles. En conséquence, ces entreprises devraient être à même de générer les bénéfices nécessaires pour procéder à des rachats d’actions à l’avenir.
Toutes les stratégies à fort dividende ne se valent pas
Éviter les pièges de valeur en matière de dividende. La possibilité pour une entreprise de verser un dividende dépend largement de sa rentabilité actuelle. Nous recommandons aux investisseurs de ne pas commettre d’erreur, en se concentrant uniquement sur les distributions de dividendes historiques. L’erreur consistant à estimer le taux du dividende en fonction du dernier versement peut se révéler extrêmement coûteuse. Le rendement peut être artificiellement gonflé par la faiblesse du cours de l’action. Il n’y a toutefois aucune garantie que le prochain dividende soit aussi élevé que les précédents. En effet, la baisse du cours de l’action pourrait même être le signal de certaines problématiques sous-jacentes liées à ses fondamentaux. Ainsi, un investisseur exclusivement axé sur les titres à haut rendement pourrait non seulement voir le dividende attendu abaissé, mais également voir le cours de son action diminuer.
C’est pourquoi nous privilégions une approche axée sur les dividendes de qualité, qui tient compte de la capacité future d’une entreprise à maintenir et augmenter ses dividendes dans le temps. Les entreprises de qualité ont tendance à générer des flux de trésorerie plus stables. Cela leur permet de générer le produit nécessaire pour accroître leurs distributions dans le temps, que ce soit via des dividendes ou des rachats d’actions.
Les investisseurs doivent être conscients que le taux du dividende de ces produits peut ne pas être aussi élevé que celui offert par une approche exclusivement axée sur un taux de dividende élevé. Plus important encore, l’approche de qualité aide la stratégie à bien se comporter dans différents environnements de marché. Selon nous, les solutions de distribution de dividendes et de rachat d’actions de qualité se révèlent intéressantes pour les investisseurs, afin qu’ils bénéficient d’une exposition plus défensive aux actions dans un environnement marqué par une forte inflation.