Rotation sectorielle et régionale
Les prises de bénéfices sur les valeurs technologiques se sont poursuivies

Les prises de bénéfices sur les valeurs technologiques se sont poursuivies. Sur la semaine, le Nasdaq 100 a cédé 4,6% et le S&P 500 2,5% tandis que le Stoxx Europe a enregistré un gain de 1,67%. Le dollar est resté quasi inchangé et les rendements à 10 ans ont légèrement baissé.
Moindre baisse des petites valeurs et des valeurs étrangères
Après une tentative de rebond jeudi, les indices boursiers américains sont revenus à leur niveau de mercredi, le point bas de la semaine. Pour l’indice S&P 500, ce niveau est celui de sa moyenne mobile à 50 jours.
Le scepticisme quant à un compromis entre démocrates et républicains sur de nouveaux stimuli budgétaires avant les élections présidentielles et les signes de moindre amélioration du marché du travail ont pesé sur le moral des opérateurs.
Bien qu’elles aient terminé la semaine dans le rouge, les petites capitalisations américaines ont mieux résisté que les plus grandes en particulier les géants qui ont conduit la hausse depuis mi-mars. En relatif, l’indice des petites capitalisations a connu sa meilleure performance relative par rapport au Nasdaq 100 en plus de deux ans.
Cette résilience relative est un signal qui pourrait indiquer que les investisseurs gardent confiance dans les perspectives de redressement de l’économie. La meilleure performance des actions européennes et asiatiques donne également un signal encourageant.
La BCE face à la vigueur de l’euro
La Banque Centrale Européenne n’a pas modifié sa politique monétaire lors de sa réunion jeudi passé. En réaction aux attentes quelque peu déçues du marché, l’euro s’est apprécié face au dollar. Le marché attendait de sa présidente des commentaires plus fermes quant au caractère indésirable de la hausse de l’euro.
Dans les jours qui ont suivi, le tir a été rectifié par des déclarations d’autres responsables de la BCE dont celle de son économiste en chef, Philippe Lane, du gouverneur finlandais Olli Rehn et par Christine Lagarde elle-même ce dimanche, qui ont mis en évidence le caractère déflationniste de l’appréciation de l’euro et de la nécessité d’une surveillance accrue tout en évitant de donner l’impression que la BCE cherche à faire baisser la devise.
Au programme cette semaine
Toute l’attention des marchés restera focalisée sur la correction en cours des géants de la technologie, de l’e-commerce et des services de communication. Si la rotation sectorielle et régionale en faveur des valeurs à la traîne ayant des valorisations plus attrayantes se poursuit, cela confirmera notre vue que nous avons affaire à une correction dans une tendance haussière et non à l’implosion d’une bulle technologique comme celle des ‘dotcom’ en l’an 2000. Notre conviction repose sur l’évolution des bénéfices des valeurs technologiques, leur potentiel à long terme et le niveau ultra-bas des taux d’intérêts.
Dans ce contexte de grande nervosité, la réunion de la Fed mercredi prendra une importance particulière même si aucune nouvelle mesure monétaire n’est attendue. Les prévisions individuelles des membres de la Fed (le fameux graphique avec les ‘dot plots’, les points des prévisions individuelles) incluront pour la première fois les prévisions de taux pour 2023.
A suivre également, ce mardi, la production industrielle et les ventes au détail en Chine, jeudi, les chiffres de l’inflation en zone euro et vendredi, les ventes au détail aux États-Unis.
Vendredi sera probablement une journée agitée avec l’échéance trimestrielle des options et des futures sur valeurs individuelles et sur indices boursiers (journée dite des « quatre sorcières »). L’activité sur les options d’achat (calls) sur les actions FAANGs a été anormalement élevée et suscite bien des interrogations.