Test de la résistance des marchés
La semaine écoulée a commencé avec de bonnes surprises sur le plan économique mais la résurgence des contaminations dans les états du sud des États-Unis et leur aggravation en Amérique latine fait revenir les inquiétudes.

Le Stoxx Europe 600 a cédé 2% et le S&P 500 3%. Les rendements des obligations américaines à 10 ans sont retombés au plus bas depuis le 14 mai et le dollar s’est raffermi.
Surprises positives
En début de semaine, les investisseurs ont été encouragés par les indices des directeurs des achats de la zone euro et des États-Unis nettement supérieurs aux attentes. Ils restent toutefois sous le niveau de 50, ce qui signifie que pour une majorité des directeurs interrogés le ralentissement est toujours en cours mais cette majorité a sérieusement diminué.
En Allemagne, l’indice IFO de la confiance des milieux d’affaires a également rassuré. Il en a été de même aux États-Unis avec les commandes de biens durables. Par contre, les nouvelles demandes d’indemnités de chômage ont augmenté plus que prévu pour la 2ème semaine d’affilée.
La pandémie est loin d’être maîtrisée
Alors qu’en Europe, les mesures de déconfinement progressif n’ont pas conduit à une résurgence du nombre de cas de coronavirus, aux États-Unis, il semble que les mesures de précaution dans certains états du sud (Floride, Texas, Arizona…) aient été insuffisantes. Le nombre de nouvelles infections est en hausse inquiétante. Les manifestations massives contre les violences policières semblent avoir accentué le phénomène.
Test de la résistance des marchés
Les inquiétudes quant aux conséquences économiques de l’aggravation de la pandémie aux États-Unis mais aussi en Amérique latine on fait fléchir les bourses. Mais jusqu’à présent, les reculs ont été relativement modérés. Des baisses plus importantes ne sont cependant pas à exclure étant donné l’ampleur du rebond des bourses depuis les plus bas du 23 mars.
La confiance des investisseurs dans les effets des flux de liquidités injectés par les banques centrales et dans les stimuli budgétaire est en train d’être testée.
Les baissiers ne manquent pas d’arguments en commençant avec l’ampleur du ralentissement économique, du chômage et des risques de faillites. Mais les investisseurs ont appris à ne pas s’opposer aux banques centrales qui trouvent sans cesse de nouvelles mesures de soutien. De leur côté, les gouvernements n’ont pas dit leur dernier mot. Aux États-Unis, on attend le plan relatif aux infrastructures promis par le président Trump, en Europe le Recovery Fund.
C’est ainsi que les mauvaises nouvelles ne sont finalement pas mal prises par les marchés car annonciatrices de nouvelles mesures de soutien. Jeu dangereux car cela ne peut évidemment pas durer indéfiniment.
La semaine qui commence sera chargée
L’actualité économique sera riche avec des chiffres importants en Chine, en Europe et aux États-Unis.
Mardi on aura notamment les indices officiels chinois des directeurs des achats pour le secteur manufacturier et vendredi pour celui des services. Mardi aussi, l’inflation dans la zone euro.
Mercredi, la publication des minutes de la réunion de juin de la Fed et les témoignages de son président, Jerome Powell et du Secrétaire d’État au Trésor, Steven Mnuchin devant le comité des services financiers de la Chambre, devraient nous donner plus de précisions sur les prochains pas pour soutenir l’économie américaine.
Le même jour en Allemagne, on verra si les récents signes encourageants se confirment avec le taux de chômage (juin) et les ventes au détail (mai).
Jeudi, veille du congé de l’Independance Day, ce sera le tour du très attendu rapport de l’emploi aux États-Unis. De quoi faire bouger les marchés dans un sens comme dans l'autre !