#Articles — 18.10.2022

Thème d’actualité: l’attractivité des actifs britanniques

Stephan Kemper, Investment Strategist

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Points clés

1.Les cours des actifs britanniques ont récemment souffert, une réaction du marché que nous jugeons excessive. Nous identifions des opportunités sur certains segments du marché britannique.

2.Les emprunts d’État britanniques (gilts) à court terme offrent des rendements attrayants compte tenu de la faiblesse de la devise.

3.La valorisation du FTSE 100 est peu élevée, avec une base de revenus et de bénéfices importants à l’étranger.

4.En raison de la dévaluation de la devise, les entreprises britanniques sont encore moins onéreuses pour les investisseurs non britanniques, ce qui en font des cibles potentielles de fusions-acquisitions attractives.

5.Il est possible d’investir dans ce thème via des fonds dédiés et des ETF, mais également via des lignes directes obligataires et actions.

Les cours des actifs britanniques ont été malmenés par le nouveau gouvernement la dernière proposition de budget, suivie d’une intervention de la Banque d’Angleterre pour calmer les marchés et éviter de nouveaux dégâts au système de retraite britannique. Toutefois, dans ce document, nous ne discuterons pas des conséquences politiques et économiques potentielles de cette proposition. Nous préférons nous concentrer sur l’impact que l’annonce a eu sur les cours des actifs et sur les opportunités que les investisseurs peuvent désormais trouver.

Les investisseurs plus défensifs pourraient envisager les gilts à court terme. En effet, le rendement des emprunts d’État britanniques à 2 ans s’établit actuellement à plus de 4 %, soit plus du double de celui des bunds allemands à 2 ans. Il est clair que nous ne devons pas négliger les difficultés économiques auxquelles est confronté le Royaume-Uni. Par rapport à d’autres marchés actions et obligataires, nous pensons que les investisseurs seraient bien rémunérés au regard du niveau de risque. Certains emprunts d’État européens n’offrent que la moitié du rendement des gilts, et ce, en dépit des coûts substantiellement plus élevés liés à l’assurance contre le défaut de paiement.

 

Le FTSE, un indice à portée internationale actuellement bon marché

Un dollar fort pourrait contribuer aux opérations de fusions-acquisitions

Près de 75 % du chiffre d’affaires des entreprises du FTSE 100 sont réalisés en dehors du Royaume-Uni. Plus précisément, les États-Unis et l’Europe sont les principales sources de revenus pour les composantes de l’indice, rendant ainsi ce dernier très dépendant des fluctuations des devises. Si la livre sterling se déprécie - comme elle l’a fait récemment - les revenus étrangers, une fois convertis en livre sterling, sont valorisés. Par conséquent, les valorisations deviennent plus attractives, ce qui devrait finir par donner un coup de pouce aux cours des actions.

Si l’indice FTSE 100 est l’un des indices les plus performants en devise locale depuis le début de l’année, peu de signes montrent que le marché prête actuellement attention aux effets positifs des taux de change sur les revenus. L’indice se négocie actuellement à un PER prévisionnel à 12 mois de 8,8x, soit le niveau le plus bas depuis 2011. Par rapport à l’indice MSCI World hors Royaume-Uni, la disparité des valorisations semble encore plus extrême dans la mesure où l’indice FTSE 100 se négocie avec la plus forte décote par rapport aux actions mondiales depuis plus de 20 ans.

L’écart entre les distributions de dividendes est tout aussi intéressant. Le FTSE 100 devrait offrir un rendement du dividende de 4,5 % au cours des 12 prochains mois, soit une prime de plus de 200 pbs par rapport à ses pairs internationaux. Cette mesure s’établit également à son plus haut niveau en 20 ans. Même si nous pensons que la combinaison de facteurs de change favorables, de valorisations décotées et de taux de distribution supérieurs à la moyenne est déjà un argument en faveur d’un indice véritablement mondial, il faut examiner un autre point : les acquisitions des entreprises étrangères.

Pour les investisseurs non britanniques, la baisse de 20 % en dollars des grandes capitalisations britanniques offre une excellente opportunité d’acheter des actions britanniques déjà bon marché avec une décote encore plus importante. Depuis mi-janvier, la capitalisation boursière totale des actions britanniques a chuté d’environ 17 % en devise locale. En dollar, les actions britanniques ont même perdu plus de 30 %, rendant ainsi la valorisation encore plus intéressante.

Les conditions financières mondiales sont devenues plus restrictives ces deux derniers mois, ce qui n’est généralement pas un bon signe pour l’activité de fusions-acquisitions dans la mesure où l’accès au financement à un niveau raisonnable est rendu plus pour les acheteurs potentiels. Malgré ce contexte, le niveau des valorisations reste un élément décisif pour les investisseurs. Par exemple, deux sociétés britanniques (Pendragon et Biffa) ont déjà été rachetées par des acheteurs étrangers au cours des deux dernières semaines. Si cette tendance se poursuit, ce serait alors un autre argument pour constituer ou augmenter l’allocation au sein de l’indice FTSE 100.