Tout est dans la confiance
Les bourses marquent une pause après 5 semaines de hausse.

Sur la semaine le StoxxEurope 600 a cédé 1,0 % et le S&P 500 0,7%. Aux États-Unis, le plan de relance se fait attendre dans un contexte d’aggravation de la pandémie et en Europe la prolongation des négociations pour l’aprrès-Brexit a augmenté les inquiétudes.
Les espoirs suscités par le déploiement des vaccins et les efforts conjugués des banques centrales et des gouvernements parviendront-ils, malgré cela, à maintenir la confiance des entreprises et des consommateurs ?
Sur le front de la pandémie
La vaccination a commencé en Grande-Bretagne et devrait démarrer ce lundi au Canada et aux États-Unis, les autorisations venant d’être accordées. Cette bonne nouvelle a permis aux actions américaines de résister à l’augmentation des contaminations et aux mesures sanitaires de plus en plus restrictives prises quasiment partout dans le pays. L’Allemagne a également décidé des restrictions sanitaires plus drastiques.
Si tout semble aller pour le mieux pour les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna, il n’en est pas de même pour celui de Sanofi et GSK dont les tests se sont avérés insatisfaisants.
BCE : encore plus et plus longtemps
Comme elle l’avait laissé entendre lors de sa précédente réunion, la BCE a augmenté et prolongé sa politique monétaire non-conventionnelle. Les rachats d’obligations dans le cadre du programme d’urgence pour faire face à la pandémie ont été augmentés de 500 milliards à 1850 milliards d’euros et prolongés jusqu’en mars 2022. Les banques pourront continuer d’emprunter à -1% (subside de la BCE) dans le cadre et les conditions des opérations de refinancement ciblées (TLTRO) jusqu’en juin 2022.
Pas vraiment de surprises, ce qui a un peu déçu les intervenants. Les rendements à 10 ans des obligations de l’état allemand sont restés quasi inchangés à -0,63%., de même pour l’état belge à -0,43%. Les pays du sud de l’Europe sont les principaux bénéficiaires de ces rachats massifs d’obligations. Le Portugal a rejoint les pays dont la dette à 10 ans génère une rémunération négative. L’Espagne devrait suivre tandis que l’Italie ne paie plus que 0,52% malgré l’énormité de sa dette.
Ce qui est certain c’est que les conditions financières vont donc rester extrêmement favorables tant pour les emprunteurs particuliers que pour les entreprises.
Statistiques économiques contrastées
Aux États-Unis, les nouvelles demandes d’indemnités de chômage ont augmenté plus que prévu. Mais selon l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan, contrairement aux attentes, le moral des ménages s’est amélioré en décembre.
La production industrielle allemande a grimpé plus que prévu en octobre et l’enquête ZEW auprès de quelques 350 investisseurs industriels et analystes montre une amélioration du climat des affaires.
Brexit : les négociations vont continuer
Ce dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ont décidé de s’accorder plus de temps pour poursuivre les pourparlers quant aux relations commerciales de l’après-Brexit. Les divergences sur les questions clés des eaux de pêches britanniques, des conditions pour éviter toute concurrence déloyale et de la manière de régler les différends, restent difficilement conciliables. Mais peut-être faut-il voir l’absence de rupture comme un facteur encourageant.
Par précaution, la Commission a publié des mesures d’urgence pour maintenir en cas de « no deal » le trafic aérien et le transport routier entre le Royaume-Uni et l’UE pendant 6 mois, ainsi que l’accès réciproque aux eaux de pêche pour un an.
Bonne nouvelle par contre pour le plan de relance de 750 milliards d’euros : la Pologne et la Hongrie ont levé leur véto.
A l’agenda cette semaine
Tous les regards seront tournés vers les États-Unis. Le comité de politique monétaire de la Fed se réunit jeudi. En ce qui concerne le plan de soutien dont l’économie a urgemment besoin, il ne reste que quelques jours car les congés du Congrès commencent en fin de semaine. La Fed en fera-t-elle plus si le blocage politique persiste ?
Beaucoup de bonnes nouvelles sont dans les cours. Malheureusement, vu les nouvelles mesures sanitaires, il faut s’attendre à des statistiques économiques décevantes. Comment les marchés vont-ils réagir? Feront ils le gros dos en perspective de 2021 ?
Tout est une question de confiance. Celle des consommateurs américains s’est améliorée malgré la résurgence de la pandémie. Pour ce qui est de la confiance des entreprises, nous en aurons une indication avec la publication cette semaine des indices PMI (directeurs des achats) préliminaires de décembre.