Les britanniques votent pour le Brexit
Un impact négatif sur les actifs risqués
- Le vote en faveur du Brexit est une surprise.
Au cours des derniers jours, les marchés financiers s’attendaient à un vote en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.
Par conséquent la décision de quitter l’UE impacte fortement les cours. Les premières réactions des marchés sont évidemment très émotionnelles. L’ampleur de l’impact sur les marchés pourrait être atténuée par les réactions des autorités politiques et monétaires, et en particulier de la banque d’Angleterre et de la BCE. Les responsables ont clairement indiqué qu’ils prendraient les mesures nécessaires pour stabiliser les marchés et assurer la liquidité le cas échéant.
- Le vote n’est pas juridiquement contraignant, le parlement britannique aura le dernier mot et la responsabilité de notifier au Conseil européen son intention de se retirer de l’UE. Dès cet instant, les négociations pourront débuter pour une durée de deux ans ou plus.
- La décision du Royaume-Uni de quitter l’UE alimente les incertitudes et les doutes sur les perspectives économiques, affectant par conséquent négativement les perspectives des actifs risqués.
Les conséquences sur le marché des changes
- La devise la plus affectée est évidemment la livre sterling qui perdait autour de 10% en début de matinée pour atteindre son plus bas niveau depuis 1985. Contre l’euro, le cours est passé de 0.765 à 0.82. Une baisse bien plus limitée puisque l’euro est aussi impacté par l’issu du vote sur le Brexit et est passé de 1.14 à moins de 1.10 contre le dollar.
- Les devises refuges se sont appréciées, l’EUR/JPY passant de 121 à 111 et l’EUR/CHF de 1.09 à 1.07.
- L’or en tant que valeur refuge profite également de cet évènement pour repartir à la hausse.
- A partir des niveaux actuels, la dépréciation de la livre sterling et de l’euro semble limitée, grâce aux possibles interventions des responsables politiques et monétaires.
Les conséquences sur le marché obligataire
- Les rendements diminuent considérablement sur les marchés obligataires, les investisseurs se dirigeant vers des actifs de qualité.
- Standard & Poor’s devrait très probablement dégrader d’au moins un cran le rating de la dette britannique. Les mouvements des investisseurs étrangers, qui détiennent 27% de cette dette, doivent donc être surveillés de près.
- Les rendements obligataires resteront probablement bas pendant longtemps, ceci est surtout vrai pour les maturités les plus courtes.
- La banque d’Angleterre et les autres banques centrales devraient probablement intervenir pour assurer la liquidité et prendre d’autres mesures en temps voulu.
- Les spreads de taux sur les marchés obligataires périphériques s’élargissent de manière significative.
- La dette des marchés émergents sera impactée négativement par l’appréciation du dollar américain.
- A ce stade, nous ne modifions pas nos préconisations d’investissement.
L’impact sur les marchés actions
- Le retour de l’aversion au risque a déclenché une correction importante des prix des actifs risqués. Les titres du secteur bancaire sont plus à risque étant donné leur sensibilité à la baisse des taux et la faiblesse de la conjoncture économique.
- Les valeurs britanniques sont en forte baisse. Ceci reflète l’incertitude autour des négociations futures et de leurs implications dans le contexte de la sortie de l’UE. Une autre raison est liée à la probable révision des bénéfices des sociétés anglaises malgré certains effets positifs via les exportations hors Europe.
- Le potentiel de baisse pour les marchés actions dépend de la réaction des autorités politiques et monétaires. La nature des négociations entre l’Europe et la Grande-Bretagne va également être clé.
- Les actions de la zone euro corrigent également fortement. En effet, les marchés intègrent une prime de risque plus importante. Les fondamentaux des sociétés restent toutefois solides et les valorisations reviennent sur des niveaux attractifs après la correction boursière. Les facteurs fondamentaux reprendront le dessus une fois les incertitudes levées. Les secteurs avec le meilleur potentiel sont la pharma, les telecoms et la technologie.
- Les marchés actions au Japon ont également fortement baissé. Ils sont pénalisés par l’appréciation du Yen qui reste une devise refuge dans ce contexte de volatilité accrue. La même logique s’applique pour la Suisse. La réaction des autorités politiques et monétaires sera là aussi clé.
- Les autres pays développés sont moins exposés au Brexit et devraient donc être moins impactés par le regain d’aversion au risque.
- Les marchés émergents devraient réagir négativement à la hausse du dollar.
- De manière générale, même si la volatilité reste importante à court terme, les perspectives de moyen-termes demeurent modérément positives.
Conclusion
La décision du Royaume Uni de quitter l'Union européenne a surpris les marchés, et alimente une forte incertitude et des doutes sur les perspectives économiques. Il en résulte une forte volatilité qui doit se poursuivre dans les prochains jours.
Notre scénario central reste inchangé avec une poursuite de la croissance de l'économie mondiale. Les banques centrales et les Etats vont rester très vigilants et attentifs pour limiter les effets adverses.
Par conséquent, il est très important de rester calme et de conserver ses positions. Les fondamentaux vont progressivement reprendre le dessus et les actifs risqués une tendance haussière.
Nous allons suivre attentivement les annonces et évènements lors des prochains jours qui seront décisifs du point de vue politique, et nous communiquerons bien sûr en conséquence.