#Stratégie d'investissement — 19.03.2019

Devises : trouver des opportunités de diversification

THEME 10

Dans un environnement de rendements faibles offerts en euro et compte tenu du potentiel d’appréciation, un positionnement en couronne norvégienne (NOK) ou couronne suédoise (SEK) représente une opportunité de rendement complémentaire pour des investisseurs basés en euro.

Les devises émergentes ont d’ores et déjà subi la majorité de la dépréciation attendue et semblent attractives pour des investisseurs basés en dollar.

Theme d'investissement 10 | BNP PARIBAS WEALTH MANAGEMENT

NOS RECOMMANDATIONS

Pour des investisseurs basés en euro ayant un profil équilibré, les devises nordiques offrent une performance attendue intéressante compte tenu de la volatilité implicite de la couronne norvégienne (NOK) et de la couronne suédoise (SEK)

Les devises de pays émergents offrent un investissement attractif pour les investisseurs dollar plus dynamiques acceptant de faire un pari fort et pouvant supporter la volatilité de ces devises

Classe d’actifs : en fonction du profil de risque, l’investissement se fera au travers d’obligations ou bien d’actions pour la NOK et la SEK. Pour les devises émergentes, les investissements devraient se faire plutôt via obligations et ce par le biais de fonds pour assurer une bonne diversification

Horizon d’investissement :  une année

 

Les couronnes norvégienne et suédoise pour des investisseurs basés en euro

En raison des tensions géopolitiques ainsi que de la réticence des banques centrales à relever leurs taux jusqu’à l’été 2018, les devises nordiques ont performé relativement faiblement au cours des douze derniers mois.

Néanmoins, les banques centrales de Norvège et de Suède comptent en 2019 relever leurs taux d’intérêts directeurs. La hausse des taux d’intérêts devrait débuter en Suède en début d’année 2019 tandis que la banque centrale norvégienne a d’ores et déjà lancé son cycle de hausse de taux en septembre 2018. Des politiques monétaires moins accommodantes devraient soutenir la couronne norvégienne (NOK) ainsi que la couronne suédoise (SEK) via des différentiels de taux plus attractifs. De plus, ces hausses de taux, intervenant bien avant celles de la Banque centrale européenne, ont le potentiel de voir la NOK et la SEK s’apprécier d’environ 5-6% au cours de cette année.

L’appréciation de la SEK et de la NOK devrait également être soutenue par la santé des économies suédoise et norvégienne. Toutes deux devraient continuer de croitre décemment tandis que l’inflation restera proche des cibles des banques centrales.

En outre, la hausse attendue du prix du pétrole représente un support important pour la NOK (prévision pour le Brent entre 65$ et $75). La NOK qui s’en est décorrélé temporairement devrait cependant profiter d’un pétrole plus fort via l’impact des exportations d’or noir sur la balance courante.

Enfin, la NOK comme la SEK semblent largement sous-évaluées par rapport à leurs fondamentaux économiques. Ainsi, notre évaluation de la valeur fondamentale de la couronne norvégienne est d’environ 8.90 et de 9.70 (valeur d’un euro) pour la couronne suédoise, une déviation qui devrait se réduire au cours des prochains trimestres.

Les devises émergentes pour des investisseurs basés en dollar américain

Le dollar américain s’est apprécié en 2018, sous l’impulsion de tensions commerciales croissantes et tandis que les réformes conjoncturelles du Président Trump ont permis à l’économie américaine de prolonger son cycle économique. La politique monétaire de la Reserve Fédérale a également soutenu le dollar américain tandis que l’euro pâtissait des incertitudes politiques en zone euro.

Toutefois, le dollar devrait changer de direction et se déprécier globalement en 2019.  En effet, les Etats-Unis sont proches du pic du cycle économique tandis que les réformes fiscales devraient voir leur effet sur l’économie s’estomper. De plus, les finances publiques ont souffert de ces mesures qui ont creusé le déficit public et la dette du gouvernement. D’autre part, nombre de marchés développés et émergents ont encore de la marge avant d’atteindre un pic de croissance économique. Enfin, bien que deux hausses de taux soient attendues aux Etats-Unis en 2019, le marché semble déjà avoir tenu compte de cette issue. Ainsi, une politique monétaire plus restrictive fin 2019 ne devrait pas avoir de large impact sur les rendements des obligations souveraines américaines et sur leur attractivité.

A l’inverse, le début des cycles de hausse de taux dans les autres pays développés devrait avoir un impact significatif sur les rendements des obligations et le potentiel de rediriger les flux de capitaux globaux en dehors du dollar. Cette perspective de voir le dollar se déprécier est particulièrement vraie face aux devises émergentes.

La hausse des tensions sino-américaines en milieu d’année suivi par les craintes de contagion de la situation en Turquie et en Argentine aux autres pays émergents en août a affecté l’ensemble des devises émergentes. En sus, la décélération de l’économie chinoise a fait craindre un impact rapide et substantiel sur les dynamiques économiques au sein des émergents. L’incertitude politique en amont des élections au Brésil et au Mexique ont également temporairement mis sous pression les devises émergentes.  Dans un tel contexte, ce sont principalement les devises des pays ayant un double déficit (déficit budgétaire et déficit de la balance courante) qui ont souffert le plus.

Une convergence de la croissance économique entre pays développés et pays émergents, les tensions commerciales ainsi que des taux d’intérêts plus élevés aux Etats-Unis sont des sources de prudence. Toutefois, ces craintes sont probablement déjà incluses dans les prix et bien anticipées par les investisseurs. La pression exercée par la remontée des taux aux Etats-Unis devrait être moindre en 2019 qu’en 2018 et les devises émergentes semblent avoir déjà subi la grande majorité de la dépréciation au regard de leurs fondamentaux économiques. Enfin, le risque de contagion de la situation en Turquie et en Argentine a largement diminué, leurs économies respectives ayant débuté un processus de stabilisation.

RISQUES PRINCIPAUX

Pour les investisseurs basés en euro : les actifs obligataires norvégiens et suédois offrent un rendement faible. La majorité de la performance attendue repose sur l’appréciation des devises sous-jacentes. Les investissements en actions ne sont pas compatibles avec tous les profils de risque.
 

Pour les investisseurs basés en dollar : d’un point de vue global, une décélération plus rapide qu’attendue du commerce mondial et des tensions commerciales plus fortes pourraient peser sur nos prévisions. D’un point de vue individuel, des incertitudes demeurent sur certain pays émergents et des risques spécifiques pourraient apparaitre.