#Philanthropie — 24.10.2017

Stephanie Cordes: vers plus d'investissements à impact social

Découvrez le portrait de Stephanie Cordes, vice-présidente de la Fondation Cordes.

Lorsque j'ai rejoint la fondation, 40 % du portefeuille était affecté aux investissements à impact social, mais j'ai commencé à me demander pourquoi tous nos investissements n'étaient pas des investissements à impact social.”

Stéphanie Cordes, vice présidente, Fondation Cordes

Quitter un poste très convoité de Directeur marketing chez l'éditeur de mode Condé Nast pour rejoindre la fondation familiale n'était pas la façon dont Stéphanie Cordes avait initialement envisagé sa carrière. « C'était le métier de mes rêves », dit-elle. « Mes parents ont lancé la fondation lorsque j’avais 16 ans et, à l'époque, je n’imaginais pas comment la mode et la philanthropie pourraient se rencontrer ».

Tout a changé lors d’un voyage au Mexique, où elle a assisté à l’Opportunity Collaboration, une retraite réunissant des centaines de cadres investis dans des organisations à but non lucratif, d’investisseurs à impact social et d’entrepreneurs sociaux ayant pour objectif de réduire la pauvreté. « Toutes les personnes que j’ai rencontrées et toutes les conversations que j'ai eues m’ont tellement inspirées », dit-elle. « Tout le monde se réveillait chaque matin avec le sentiment d’avoir quelque chose à accomplir ».

Mme Cordes a été exposée à la générosité de sa famille dès son plus jeune âge. Enfant, elle voyageait régulièrement avec ses parents dans le cadre de séjours destinés à faire des dons aux fondations, comme la distribution de médicaments au Salvador.

La fondation de la famille l'a également exposée à de nouvelles formes de philanthropie adoptées par nombre de personnes de sa génération. En 2006, après avoir vendu son entreprise de services d'investissement pour 230 millions USD, Ron Cordes, soutenu par son épouse Marty, a créé une fondation familiale et a soutenu avec enthousiasme l'idée que les entreprises sociales et l’investissement à impact pourraient améliorer la vie des gens. Tout en continuant à verser des subventions, il commença en 2007 à utiliser les dons de la fondation pour réaliser des investissements à impact social.

Dans cette stratégie, sa fille est encore plus ambitieuse. « Lorsque j'ai rejoint la fondation, 40 % du portefeuille était affecté aux investissements à impact social », précise-t-elle. « Mais j'ai commencé à me demander pourquoi tous nos investissements n'étaient pas des investissements à impact social ».

Ceci permettrait, selon elle, d’augmenter l'impact des fonds de la fondation, puisque 95 % des dons sont investis, tandis que seulement 5% sont reversés chaque année en subventions. « Nos subventions sont généralement d’un montant inférieur et distribuées sur une base annuelle, alors que nos investissements ont tendance à être plus importants et de plus long terme », dit-elle. Les investissements ont également généré des performances solides d'environ 8 %, 7 stratégies actions publiques sur 11, sélectionnées selon des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ont surpassé leurs indicateurs de référence.

Cette capacité à assurer une pérennité financière est importante pour Mme Cordes, qui souhaite que les fondations se perpétuent. « Je la transmettrai à mes enfants puis à mes petits-enfants », ajoute-t-elle.

Tirant parti de son expérience dans l'industrie de la mode, elle a commencé à utiliser les fonds de subvention pour soutenir les organisations qui offrent aux artisans des pays en développement des opportunités économiques et des liens vers les marchés occidentaux. En ce sens, pour Mme Cordes la boucle est bouclée : elle a trouvé un moyen de jeter un pont entre son ancienne vie dans les affaires et son travail philanthropique.