Serialpreneurs : les bons samaritains
On peut vouloir entreprendre pour diverses raisons – les rêves de succès, de liberté ou de fortune. Mais ce qui semble particulièrement motiver les entrepreneurs en série, c'est une volonté farouche de changer la société.
Les entrepreneurs en série, lorsqu'on les interroge sur leurs principales motivations, citent deux fois plus souvent le désir d’exercer un impact positif sur la société que leurs homologues à l'appétit entrepreneurial moindre.
Si cet état d’esprit peut être considéré comme un luxe davantage réservé à ceux qui ont déjà réussi et fait fortune qu’aux novices, les conclusions du rapport 2017 de BNP Paribas Wealth Management sur les entrepreneurs dans le monde n’en sont pas moins surprenantes.
Sur les 2 650 entrepreneurs au patrimoine moyen de 14,9 millions de dollars interrogés dans le cadre de cette étude sans précédent, 800 sont des « Serialpreneurs », ou entrepreneurs en série, qui ont cofondé en moyenne 7,5 entreprises, contre 1,7 pour les autres catégories.
« Parce qu’ils ont des intérêts multi-sectoriels, les entrepreneurs en série ont plutôt tendance à gérer leurs entreprises comme un portefeuille d’actifs – l’échelle à laquelle ils opèrent les porte à déployer leurs capitaux et leurs savoir-faire sur un plus large éventail de domaines », souligne le rapport de BNP Paribas Wealth Management. « Interrogés sur leur motivation première, les entrepreneurs en série citent deux fois plus souvent la volonté de créer un impact sociétal que ceux qui dirigent moins de quatre entreprises. »
Nouveau cap
Pascal Lorne, 44 ans, père de trois enfants se reconnaît dans ce portrait. Après avoir fait fortune aux États-Unis, cet entrepreneur spécialisé dans les technologies de pointe est rentré en France, où il a cofondé et dirige la société Gojob.com, une plateforme en ligne qui révolutionne la relation entre intérimaires et entreprises.
« Jusqu’à l’âge de 40 ans, j’étais plutôt obnubilé par les bénéfices et la réussite mais ces cinq dernières années, je me suis peu à peu rendu compte que mes racines étaient en Europe et qu’il y avait beaucoup de choses qui n'y marchaient pas très bien, alors qu’elles marchent relativement bien aux États-Unis. Je me suis alors demandé ce que je pouvais faire pour changer les choses », raconte-t-il.
Pascal Lorne s’est engagé à réinjecter au moins un tiers de ses bénéfices opérationnels et financiers – actuels et à venir – dans sa propre fondation philanthropique et, parallèlement, il s’est investi dans plusieurs autres associations à but non lucratif.
« Je n’ai plus envie de créer une société pour le plaisir de gagner de l’argent – je suis maintenant suffisamment riche pour arrêter de travailler… L’une des meilleures raisons de se lever le matin est de travailler ensemble à bâtir un monde plus riche, basé sur l’amour, l’empathie et la paix. »
Dans la deuxième partie de cet article nous allons découvrir pourquoi les Serialpreneurs pensent pouvoir produire plus facilement l’impact sociétal qu’ils recherchent en se lançant simultanément sur plusieurs secteurs d’activité.
USD 14,9 millions
C'est le patrimoine moyen des 2 650 entrepreneurs « Élite » interrogés dans le cadre du rapport « Entrepreneur 2017 » de BNP Paribas Wealth Management