Etude Agrifrance 2019 : les forêts en France
Les ventes d’automne 2018 confirment à nouveau et ce depuis plus de 5 ans, une très forte demande sur le chêne. La progression est beaucoup moins marquée pour les autres essences de feuillus. Signe d’une reprise de l’activité économique début 2018, le marché des résineux s’améliore.


Bois sur pied/ Indice de prix unitaire moyen des bois vendus sur pied par l'ONF
FEUILLUS

Évolution du prix moyen du chêne (€/m²)
« Le chêne n’a plus de prix ! ». Alors que le prix moyen du chêne poursuit sa hausse et se négocie autour de 170 € le mètre cube, les plus beaux lots se négocient à plus de 500 € le mètre cube! Au deuxième trimestre 2018, les prix sont boostés par une forte demande issue du marché des sciages et de la tonnellerie. En vente publique, la hausse atteint 25 %, et dépasse 50 % sur 2 ans. « Du jamais vu ! », constatent de nombreux professionnels du secteur. Au début du printemps, près de 96 % des lots ont trouvé preneur, alors que 16 000 m3 supplémentaires de bois avaient été proposés.
Cette forte demande en chêne et les tensions aux achats, encourageront peut-être les professionnels à se tourner vers des essences de substitution ?

1er trimestre 2018. Prix en €/m3 de bois faconné de chêne. Ventes publiques ONF du Jura.
Dans le hêtre, les prix évoluent peu. La demande est bonne pour les vendeurs, toutefois, les meilleures offres de prix ne dépassent pas 75 €/m3. La moyenne des ventes avoisine les 60 €/m3 bord de route*, ce qui fait les affaires du frêne, où le marché est plus dynamique. La demande a encore augmenté depuis le début de l’année 2018. Avec une moyenne d’environ 100 €/m3 bord de route, le prix des plus belles qualités de grumes est en hausse de 20 % par rapport à 2017.
* À la différence des ventes sur pied, la vente bord de route impose au propriétaire la récolte et la sortie des bois. Il devra faire appel à un prestataire qui stockera les bois sur une place de dépôt « bord de route » dans l’attente d’un acheteur.
RÉSINEUX
Avec près de 290 000 m3 mis sur le marché au premier semestre 2018, le douglas constitue l’essentiel des volumes de bois récoltés en résineux. Côté prix, les bois de moins de 1 m3 (de 35 à 48 €/m3) n’évoluent pas en valeur, alors que les bois de plus de 1 m3 (60 à 65 €/m3) rencontrent une hausse de 7 %. Les très gros bois ne bénéficient plus d’une prime supplémentaire à l’achat.
L’épicéa commun, avec 157 000 m3 mis sur le marché au premier semestre 2018, arrive en seconde position. Malgré une forte progression des volumes mis sur le marché (+ 70 %), ce dernier reste bien orienté avec de fortes variations d’une région à l’autre.
L’amélioration du marché pour le pin maritime depuis 2017 se confirme et les prix progressent de 5 % en 2018 dans les principales régions de production, en particulier en Bretagne. Des disparités de prix existent entre la région Aquitaine (46 à 50 €/m3) et les autres régions de production (31 à 38 €/ m3).
Le ralentissement de l’activité économique et les tensions politiques au deuxième semestre 2018 auront certainement des répercussions sur le marché des bois fin 2018.
MARCHÉ DES FORETS
Cette apparente stabilité des prix cache des évolutions contrastées selon les régions et la qualité des biens mis sur le marché avec des transactions oscillant dans une fourchette entre 630 et 12 200 €/ha.
Les forêts de plus de 100 ha ont représenté 150 dossiers (0,8 % en nombre) en 2017, dont 80 dossiers avec des forêts non bâties. Elles se valorisent en général dans la tranche supérieure, entre 8 000 et 12 000 €/ha. Cette hausse du prix s’explique notamment par une augmentation de la valorisation du sol forestier qui peut être supérieure à 1 500 voire 2 000 €/ha. On peut considérer qu’il existe une surcote de 20 à 30 % sur les massifs de grande taille ; sur 20 ans, leur prix a été multiplié par deux.
Même si la surface vendue a augmenté de 9,1 % en 2017, l’offre de marché sur les forêts de plus de 100 ha est toujours aussi faible (environ 30 % des surfaces cédées). À noter que la surface moyenne des forêts de plus de 100 ha cédées est de 226 ha.
En 2017, le prix moyen d’un hectare de forêt s’établit à 4 110 €.

Évolution des surfaces vendues en forêt (en hectares)
À propos d’Agrifrance
Au sein de BNP Paribas Wealth Management, Agrifrance est le département spécialisé sur le marché du foncier rural : propriétés viticoles, belles demeures de prestige, domaines agricoles, massifs forestiers. Avec une expérience dans ce domaine acquise depuis plus de 40 ans, Agrifrance accompagne ses clients dans leur démarche patrimoniale. Grâce à un réseau de professionnels reconnus, Agrifrance est en mesure de fournir des services complémentaires, tels que l’expertise ou la gestion de propriétés rurales.
Depuis plus de 18 ans, Agrifrance publie sa note de conjoncture annuelle et apporte un éclairage précis sur l’investissement en foncier rural. Cette année, l’étude fait un focus sur l’impact du numérique sur le marché du vin.
Agrifrance s’inscrit dans l’offre différenciante « Private and Alternative Investments » de BNP Paribas Wealth Management au même titre que le Private Equity, l'Immobilier, Le Conseil en Art …