#Investissements — 24.03.2017

Actions: où vont les valeurs pétrolières ?

Guillaume Duchesne

Le secteur de l’énergie a clairement sous-performé ces derniers mois (-7% et -4%, respectivement aux Etats-Unis et en Europe depuis mi-février). Après une belle performance en 2016, les valeurs pétrolières souffrent d’un environnement moins favorable : doute sur la poursuite de la reflation[1] et nouvelle baisse du prix du pétrole.

Le point central pour les entreprises du secteur reste leur capacité à générer des flux de trésorerie. Confrontées à une chute vertigineuse du baril en 2014-2015 (de 100$ à 25$), elles ont dû adapter leur stratégie afin de rassurer les investisseurs sur leur aptitude à maintenir leur dividende. Dès lors, contrôle des coûts et révision des plans d’investissement sont devenus leurs maîtres-mots. Grâce à ces mesures et le retour du baril à 50$, les flux de trésorerie se sont améliorés, les inquiétudes concernant le dividende se sont dès lors estompées et les valeurs pétrolières ont fortement rebondi sur les marchés.

Aujourd’hui, les investisseurs s’alarment à nouveau de la baisse du prix de l’or noir. Tout d’abord, la production de pétrole aux Etats-Unis s’est accélérée. A 50$, les puits de pétrole non conventionnel (pétrole de schiste) sont de nouveau rentables et rouvrent en nombre. Ensuite,  le marché s’interroge sur la viabilité de l’accord de production signé par les pays membres de l’OPEP fin 2016. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production aurait augmenté. La progression de la production pourrait obérer les chances d’un rééquilibrage rapide entre la demande et l’offre de pétrole.  

Ce rééquilibrage offre/demande tant attendu pourrait toutefois se mettre en place au cours des douze prochains mois :
 

  1. la demande progresse grâce à une conjoncture plus favorable. L’AIE prévoit une augmentation de 1,4 millions de barils par jour en 2017.
  2. L’accord de l’OPEP, signé entre les membres et non-membres fin 2016, sera maintenu. Les stocks de pétrole mettront du temps à s’écouler et les effets de l’accord à se concrétiser, mais les membres de l’accord n’ont pas d’autres choix que de le maintenir.

Dans ces conditions, sans espérer une reprise forte du baril, nous pensons que  celui-ci devrait évoluer entre 50$ et 60$/baril au cours des douze prochains mois. Actuellement pénalisées par un baril revenu à 50$/baril, les majors pétrolières bénéficieront de la remontée du prix du baril. Elles s’échangent par ailleurs à des niveaux de valorisation raisonnables (14 fois les bénéfices en Europe) et offrent toujours un dividende intéressant.

[1] Le secteur de l’énergie profite généralement d’un environnement inflationniste