#Investissements — 23.03.2017

Marchés actions : pourquoi un ralentissement est attendu dans les prochains mois

Guillaume Duchesne

Les dernières données macroéconomiques indiquent que l’économie se porte bien dans les pays développés. Les résultats des entreprises s’inscrivent dans cette tendance avec de bonnes surprises en termes de bénéfices et des revenus supérieurs à ceux du quatrième trimestre 2016.

Dans ce contexte, les marchés actions ont marqué un net rebond et ainsi dépassé la plupart des prévisions. Les investisseurs ont misé en masse sur le fameux « reflation trade ». Ils ont interprété la hausse des taux comme une validation d’un tel scénario. Les banques ont ainsi extrêmement bien performé, ce qui a maintenu les marchés actions américains à des niveaux proches de leurs plus hauts. Certains indices boursiers locaux (p. ex. S&P 500, Dow Jones) ont atteint de nouveaux records. Les secteurs pro-cycliques ont surperformé tandis que les secteurs de l’énergie et des télécommunications ont largement sous-performé. Pour les investisseurs, la question est à présent de savoir si cette tendance va se poursuivre.             

Nous n’apportons pas de changement radical à nos recommandations sectorielles à ce stade, mais nous pensons que les marchés devraient être étales dans les mois à venir pour les raisons suivantes :
 

  1. Les marchés ont déjà intégré de nombreux fondamentaux positifs. Sur certains marchés, les valorisations semblent être actuellement élevées (particulièrement aux États-Unis). L’examen des différents scénarios relatifs à la croissance, à l’inflation et aux taux d’intérêt révèle que les marchés actions ont globalement atteint une valorisation importante. D’éventuelles déceptions pourraient donc survenir.
  2. Aux États-Unis, la politique générale de Donald Trump offre des opportunités, mais présente également des risques : les projets de hausse des dépenses dans les infrastructures et de baisses d’impôts significatives devraient soutenir la croissance, mais les craintes liées au protectionnisme devraient peser sur le commerce international. Donald Trump s’est déclaré pour la création d’une nouvelle taxe sur les importations. Cette réforme devrait présenter deux volets : premièrement, la mise en place d’une taxe sur les importations et d’un crédit d’impôts pour les revenus des exportations, et deuxièmement, la baisse de l’impôt sur les sociétés. Cette question fait l’objet de vifs débats aux États-Unis.
  3. En Europe, les incertitudes politiques perdureront dans les mois à venir en raison du calendrier électoral très chargé. La possibilité d’une victoire du Front National à l’élection présidentielle française (premier tour le 23 avril) ainsi que les incertitudes quant aux candidats qui accèderont au second tour continuent de peser sur les marchés actions européens. Les taux d’intérêt ont légèrement diminué, mais le spread de crédit avec l’Allemagne s’est creusé pour certains pays d’Europe.

Les conditions de surachat et un excès d’optimisme rendent les marchés vulnérables aux craintes de nature politique. Par conséquent, nous recommandons une réduction de l’exposition aux actions « value » et aux valeurs cycliques pour les prochains mois.


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