Marchés d'actions: La tendance reste à la hausse, mais le parcours devrait être chaotique
Les fondamentaux favorables de 2018 auront la mainmise sur les vents contraires de nature politique, mais la tendance haussière sera volatile et moins marquée.
2018: une année charnière à bien des égards
Avec la troisième plus longue expansion économique de l'histoire, le deuxième plus long marché haussier et une capitalisation boursière mondiale en pourcentage du PIB mondial à des niveaux record depuis une trentaine d'années, il n’est pas surprenant que 2018 s'avère être une année charnière sur les fronts suivants.
La réduction des écarts de production entraîne une accélération des tensions inflationnistes et une hausse des rendements obligataires au-dessus de niveaux de résistance significatifs. La croissance économique et la dynamique des bénéfices atteignent un sommet. La tendance de l'assouplissement quantitatif mondial est en train de changer alors que la taille des bilans des banques centrales du G4 diminue lentement. Sans surprise, la volatilité des cours boursiers est revenue.
Une période de consolidation mais rien de plus
La baisse récente des marchés boursiers était attendue depuis longtemps, compte tenu des extrêmes de sentiment positif, des conditions de sur-achat et de la longue période sans recul de 5 %. Toutefois, nous considérons qu'il ne s'agit là que d'une consolidation bienvenue, car les fondamentaux restent solides. La croissance mondiale est synchrone et devrait durer grâce au rebond des investissements. Ceci fournit les bases d'une bonne croissance des bénéfices tant en 2018 qu'en 2019, grâce à un effet de levier opérationnel hors des Etats-Unis et à des réductions d'impôts aux Etats-Unis. Les rachats d'actions devraient continuer de contribuer positivement à la croissance du bénéfice par action. Par conséquent, nous avons abandonné à la mi-février notre position neutre à court terme.
Nécessité de prêter plus d'attention aux points d'entrée
Étant donné que les évaluations reflètent déjà des attentes relativement élevées, nous ne nous attendons pas à ce que les marchés boursiers progressent plus rapidement en 2018 que les bénéfices, qui devraient croître d'environ 10 %. Cela dit, on peut s'attendre à une volatilité encore plus forte que ces dernières années, en raison d'évolutions telles que le retour de l'inflation, la hausse des rendements obligataires, les retournements modérés des indicateurs avancés (p. ex. les PMI). Parce que le potentiel de hausse est limité et que les risques de baisse le sont également, les investisseurs ne devraient plus aborder les marchés boursiers dans une optique d’achat et conservation, mais plutôt dans le but de capitaliser sur la volatilité pour acheter.
Quels sont les principaux risques?
Notre principale préoccupation est les marchés obligataires. Si le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans devait grimper considérablement au-dessus de 3 % dans un proche avenir, cela déclencherait probablement une autre vague de vente. L'une des raisons en est que les investisseurs ayant un profil plus défensif quitteraient les actions pour revenir à la sécurité des obligations, car les rendements seraient nettement plus élevés que les dividendes. Une autre source de risque importante est l'économie chinoise: au cours de la décennie écoulée, les marchés boursiers avaient frémi sur des craintes d'atterrissage brutal. En effet, de telles craintes pourraient réapparaître étant donné que les autorités ciblent une croissance plus lente dans certains secteurs et cherchent à réduire l'effet de levier dans les entreprises d'État et les administrations locales. Nous maintenons notre scénario de base d'un ralentissement modéré. D'autres risques importants sont le protectionnisme et la géopolitique.
Conclusion
Bien que le marché haussier ait atteint un âge respectable, nous restons d'avis qu'il conserve encore du potentiel de progression. Les investisseurs doivent cependant accepter la volatilité s'ils veulent continuer à participer à la tendance haussière.