Perspectives Mensuelles Sur Les Devises : Le Dollar Reste Fort
Dollar américain (USD)
La paire EURUSD est restée globalement stable au cours des dernières semaines. Alors que la Fed a adopté un ton plus prudent, entraînant dans son sillage les banques centrales du G10, la BCE a officiellement reporté une hausse des taux à 2020. Parallèlement à cette annonce, la BCE a lancé un nouveau TLTRO pour relancer l'économie de la zone euro. Sur le plan commercial, nous nous attendons toujours à ce qu'un accord puisse être conclu dans les semaines à venir. Cela devrait servir de catalyseur pour des actifs plus risqués à court terme et affaiblir le dollar. Comme nous attendons toujours un résultat positif en ce qui concerne le Brexit qui soutient l'euro, nous maintenons notre objectif à 1,16 (valeur de 1 euro) dans 3 mois. L'écart de rendement des obligations à 2 ans est probablement proche d'un sommet. Nous attendons un ralentissement de l'économie américaine et une hausse du déficit public plus tard cette année. Ceci affaiblirait également le dollar. Par ailleurs, l'EUR/USD reste sous-évalué par rapport à sa juste valeur. Nous maintenons que l'EUR/USD devrait atteindre 1,22 dans 12 mois.
La devise japonaise (JPY)
L'affaiblissement récent du yen japonais, conjugué à un appétit pour le risque accru, devrait se poursuivre dans les semaines à venir. Les craintes d'un ralentissement chinois ont commencé à peser sur la dynamique japonaise. De plus, nous prévoyons que le dollar ne s'affaiblira que dans la deuxième partie de l'année. Nous maintenons donc notre objectif de 3 mois à 110 (valeur de 1 dollar). A plus long terme, le principal moteur du yen devrait être le rapatriement des capitaux japonais exposés aux actifs américains. Cela devrait soutenir le yen. D'autre part, l'impact de l'écart de rendement obligataire sur le yen devrait être atténué compte tenu de la stabilité de la position monétaire de la banque centrale et de la position prudente de la Fed. Nous maintenons notre prévision sur 12 mois pour le yen à 106.
Le dollar canadien (CAD)
En février, le dollar canadien a profité de la hausse des prix du pétrole avant d'être pénalisé par un PIB plus faible que prévu au quatrième trimestre et des inquiétudes croissantes quant à la croissance. De plus, la rumeur de corruption au niveau du gouvernement qui a ébranlé la sphère politique canadienne à l'approche des élections législatives, doit être suivie de près. Toutefois, l'accord probable entre les États-Unis et la Chine devrait soutenir le CAD. Nous maintenons donc notre objectif de 3 mois à 1,30 (valeur de 1 dollar). À plus long terme, certains risques à la baisse persistent, compte tenu de l'essoufflement de l'activité domestique et des préoccupations concernant la ratification du nouvel accord de l'ALENA. Lors de sa dernière réunion, la banque centrale a laissé le taux cible inchangé, tout en adoptant un ton plus prudent. Toutefois, les perspectives positives attendues pour un accord commercial sino-américain et les prix élevés du pétrole devraient soutenir le dollar canadien. Nous maintenons notre objectif à 1,26 à un horizon de 12 mois.
Le dollar australien (AUD)
Le dollar australien s'est affaibli en février, dans un environnement extérieur préoccupant. En outre, les craintes concernant la croissance intérieure se sont intensifiées à la suite de la publication d'un PIB déprimé au quatrième trimestre, en plus de l'affaiblissement du marché de l’immobilier. Compte tenu des nouvelles positives récentes sur la probabilité croissante de trouver un accord commercial entre les États-Unis et la Chine dans les semaines à venir, nous prévoyons un AUD/USD à 0,72 dans 3 mois. En ce qui concerne l'environnement mondial, l'appétit pour le risque devrait demeurer un facteur de soutien tant que la Chine maintiendra son stimulus économique. L'amélioration attendue en ce qui concerne l'incertitude politique et les mesures de relance en Chine devrait soutenir l'AUD à moyen terme. Nous prévoyons que le dollar australien s'établira à 0,78 dans 12 mois.
Le dollar néo-zélandais (NZD).
Après de bonnes performances en janvier, alimentées par un regain d'appétit pour le risque, le dollar néo-zélandais a reculé de 1,7 % en février, en raison des craintes croissantes concernant les perspectives économiques mondiales. L'indice PMI manufacturier chinois, plus faible que prévu, a pesé sur la monnaie. Toutefois, les prix des produits laitiers, l'un des principaux moteurs, sont toujours bien orientés. Nous pensons toujours que le NZD/USD devrait osciller autour de 0,68 au cours des 3 prochains mois. Lors de sa dernière réunion, la banque centrale a laissé les taux directeurs inchangés, bien qu'elle ait abaissé ses anticipations d'inflation de 1,9 % à 1,4 %. En effet, les inquiétudes suscitées par la croissance chinoise et l'affaiblissement des prix des produits de base pourraient peser sur la dynamique économique. Nous pensons toujours que le taux d'intérêt de référence restera stable en 2019. Comme le flux d'informations sur la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine devrait devenir plus positif, nous prévoyons une hausse modérée de la monnaie avec un objectif sur 12 mois à 0,70 (valeur de 1 NZD).