#Entrepreneurs — 29.03.2019

Transmission d’entreprise : la réussite se prépare

Lorsque Justin Harvey a succédé à son grand-père à la tête de l’entreprise industrielle familiale, le succès a été au rendez-vous. Sa recette : beaucoup de travail, un accompagnement professionnel et des années de préparation.

Justin Harvey

PDG et propriétaire
A+ Corporation

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Inventeur original aujourd’hui décédé, Don Mayeaux a fondé en Louisiane la société A+ Corporation en 1989, afin de fabriquer un produit révolutionnaire qui allait transformer le fonctionnement même de l’industrie mondiale du gaz naturel.

Son système d’échantillonnage Genie®, qui laisse passer les gaz mais pas les liquides, permettant ainsi de les analyser, est utilisé dans de nombreux secteurs, depuis la production de bière jusqu’au suivi des émissions de méthane. Et ce procédé reste dans la famille, l’entreprise étant désormais dirigée par des représentants de la troisième génération.

Le petit-fils de Don Mayeaux, Justin Harvey, âgé de 34 ans, est aujourd’hui le PDG et le propriétaire de l’entreprise, après avoir racheté dans un premier temps 49 % du capital à sa mère (également directrice financière de la société), Sheila Harvey, en 2015. En janvier 2019, Justin et son épouse Shannon ont acquis les 51 % restants encore détenus par Sheila, qui a ensuite pris sa retraite, achevant ainsi un processus de transition qui pourrait servir d’exemple à d’autres entreprises familiales.

À la tête d’une firme qui affiche un chiffre d’affaires annuel d’environ 12 millions de dollars US et qui détient une cinquantaine de brevets, Justin a l’intention de faire passer l’entreprise familiale au niveau supérieur, avec l’aide de Shannon, qui est également la directrice générale du groupe.

Déjà leader du marché en Amérique du Nord, A+ vend sur tous les marchés développés produisant du gaz naturel. À terme, son objectif est de réaliser 50 % de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord et 50 % dans le reste du monde.

La préparation de Justin à l’accession au poste de commande a commencé dès 2007. Le processus s’est accéléré à la mort de Don Mayeaux en 2012. Sheila a tout d’abord racheté les parts de son frère Keith en 2014, avant de revendre la société à son fils, en deux fois sur cinq ans.

IL N’EST JAMAIS FACILE DE PASSER LA MAIN 

« J’ai profité d’une occasion en or et j’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir eu le grand-père qui a été le mien, mais je peux jurer devant Dieu que rien ne m’a été donné. J’ai acheté chacune des actions que je possède : le montant de mes emprunts l’atteste », souligne Justin.

Justin a quelques conseils à donner aux propriétaires d’entreprises familiales qui s’interrogent sur leur avenir, lui pour qui le processus de succession a duré douze ans.

« Si votre projet de transmission n’est pas de vendre à un tiers, vous avez intérêt à démarrer les choses tôt. Les chefs d’entreprise doivent faire en sorte de ne plus être au cœur de tout ce qui se passe au sein de leur organisation. Pour nous, cela a probablement été la partie la plus difficile. Mon grand-père ne voulait pas renoncer à tout contrôler. Il faut trouver un bon conseiller en affaires familiales. Il faut faire appel à des compétences extérieures pour être en mesure de voir dans les angles morts, tout en aidant vos cadres moyens et supérieurs à monter en puissance. »

Un diagnostic que confirment les résultats de l’Étude Entrepreneurs BNP Paribas 2019 menée auprès de 2 763 chefs d’entreprise répartis dans 23 pays et qui représentent un patrimoine total cumulé de 16 milliards de dollars US.

Parmi les entreprises en début d’existence, en phase de croissance, 9 % seulement des personnes interrogées envisagent de revendre à un tiers. Mais pour les entreprises en phase finale, celle de la transmission, dont les propriétaires sont âgés en moyenne de 61 ans, la proportion passe à 41 %, ce qui indique qu’ils sont nombreux à ne pas avoir trouvé d’héritier à même de prendre la relève.

Cela n’a pas été le cas pour Justin Harvey et A+ Corporation. La carrière de ce jeune patron a commencé au sein de l’entreprise bien avant qu’il n’imagine pouvoir un jour en reprendre les rênes.

UNE LARGE EXPÉRIENCE DANS TOUS LES SERVICES

Le jeune homme a commencé à travailler dans la société familiale à temps partiel, alors qu’il était encore au lycée. Il a assumé des fonctions à temps plein à partir de 2004 tout en poursuivant ses études de gestion des entreprises à l’Université d’État de Louisiane. Diplômé en 2009, il a progressivement gravi les échelons, devenant président en 2015 et finalement président-directeur général en 2019.

« Mon premier boulot consistait à laver les pièces. J’ai eu la chance de travailler dans tous les services, sauf celui de la comptabilité, ce qui m’a permis de me familiariser avec un peu tout », explique-t-il.

Même s’il n’envisageait pas de devenir PDG de l’entreprise lorsqu’il était enfant, il était très proche de son grand-père et était fier de venir présenter les inventions de celui-ci en classe lorsqu’on lui demandait de faire un exposé.

« Quand j’ai commencé à travailler dans l’entreprise, ce n’était pas avec l’idée d’y faire carrière et j’ai démarré au niveau le plus bas. C’est ensuite seulement que je me suis rendu compte des opportunités qui se présentaient à moi », raconte Justin. « C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire des études supérieures. À la fin de ma première année, je savais que je voulais devenir propriétaire de l’entreprise. »

Maintenant qu’il a atteint son objectif, Justin a mis en place, avec sa femme Shannon, un plan sur dix ans.

« Je ne m’attends pas à ce que nous réalisions exactement ce que nous avons prévu, mais ce plan sur dix ans nous donne une idée claire de ce que nous devons être dans cinq ans. Il est très important de planifier les choses, à court et à long termes », explique Justin.

Ce qui inclut bien sûr la préparation à la succession.

« Le pire qui puisse arriver, surtout dans une petite entreprise, c’est que le propriétaire dise tout d’un coup : “J’en ai assez, je veux arrêter, dans trois ans, je suis parti” », met en garde Justin.

« C’est trop court. Et finalement, on se retrouve avec des biens immobilisés, sans rien avoir à vendre en réalité. »

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