#Entrepreneurs — 17.07.2017

Les Baby-boomers sortent le grand jeu

Si on peut difficilement aller jusqu'à dire, comme George Bernard Shaw, que c'est un gâchis de réserver la jeunesse aux jeunes, il n'en est pas moins vrai que les entrepreneurs les plus prolifiques sont aussi les plus âgés.

« L’âge est souvent un désavantage sur le marché du travail, mais c’est un atout dans le monde entrepreneurial. »

JEFF WILLIAMS

Cofondateur de Bizstarters

On voit souvent les entrepreneurs comme de jeunes vingtenaires ou trentenaires audacieux qui renoncent à une carrière conventionnelle pour se lancer en affaires. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, c’est un autre segment démographique – les baby-boomers – qui a démarré le plus grand nombre d’entreprises.

« L’âge est souvent un désavantage sur le marché du travail, mais c’est un atout dans le monde entrepreneurial. Les gens sont prêts à payer pour l’expertise, l’expérience et la sagesse, et les baby-boomers ont tout ça », expliquait l’entrepreneur américain Jeff Williams à UVA Today. Bizstarters, la société qu'il a cofondée et dirige, aide les baby-boomers – soit ceux qui sont nés entre 1946 et 1964 – à lancer des start-ups.

Entre 1996 et 2013, l’indice d’activité entrepreneuriale a été systématiquement plus élevé chez les 55-64 ans que chez les Américains dans la vingtaine ou la trentaine, notait le Washington Post, citant une recherche de la Fondation Kauffman, basée à Kansas City, l’une des principales organisations à but non lucratif soutenant l’entrepreneuriat aux États-Unis.

Kamran Elahian, un entrepreneur de 62 ans basé en Californie, est un Boomerpreneur. Six des 10 sociétés qu’il a cofondées pèsent aujourd’hui plus de 8 milliards de dollars de capitalisation boursière au total.

Après l’échec de l’une de ses start-ups, Momenta, au début des années 1990, Kamran Elahian a voyagé pendant un an autour du monde – une expérience qui l’a complètement transformé. À son retour aux États-Unis, il a lancé plusieurs initiatives philanthropiques qui continuent à ce jour de porter leurs fruits et créé plusieurs autres sociétés de technologie qui ont levé des centaines de millions de dollars lors de leurs introductions en bourse.

« Pourquoi est-ce que je voudrais prendre ma retraite ? À ma connaissance, l’entrepreneuriat dans le secteur des hautes technologies est le seul moyen de créer de la richesse à partir de rien. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un peu de discernement et d’un accès Internet haut débit. »

Dans le cadre de son rapport 2017 sur les Entrepreneurs « Elite » dans le monde, BNP Paribas Wealth Management a interviewé 292 « Boomerpreneurs » – des entrepreneurs âgés de 55 ans et plus ayant un patrimoine net moyen de 13,3 millions de dollars.

« Nombre d’entre eux continuent de s’impliquer activement dans les entreprises qu’ils ont créées, tandis que d’autres adoptent une approche plus large de l’entrepreneuriat en investissant leur capital de manière diversifiée », indique le rapport.

C'est précisément ce qu'a fait Kamran Elahian, actuellement président de Global Catalyst Partners, une société de capital-risque tournée vers les technologies qu’il a cofondée en 1999 et qui investit aux États-Unis, au Japon, en Chine, en Inde, en Israël et à Singapour.

« Je suis en déplacement deux à trois semaines par mois », explique-t-il. « J’ai l’occasion de rencontrer nombre de ces jeunes entrepreneurs du high-tech. Je vois chaque jour les fruits de mon travail. »

Dans la deuxième partie de cet article, nous verrons pourquoi les Boomerpreneurs sont mieux positionnés financièrement et socialement pour réussir en affaires.

13.3 millions de dollars

Patrimoine net moyen des Boomerpreneurs interviewés dans le cadre du rapport 2017 sur les Entrepreneurs « Elite » dans le monde de BNP Paribas Wealth Management