Privilégier encore les marchés actions en 2016
Un monde de taux d’intérêt durablement bas et de politiques monétaires ultra accommodantes favorable aux actions sur le long terme
Divergences des 2 côtés de l’atlantique
L’économie américaine continuera sur son rythme de croissance de l’ordre de 2,5% en 2016 et 2017, avec le plein emploi. La demande domestique est bien orientée et compense la faiblesse du secteur manufacturier. L’eurozone connaitra un rebond, vers 1,5% et commencera à créer des emplois, amenant une amélioration du marché du travail. En bonne logique, les politiques monétaires des deux côtés de l’atlantique vont donc diverger en 2016.
Face au risque de pressions déflationnistes, la BCE augmente son accommodation monétaire en décidant le 3 décembre de baisser son taux de dépôt à -0,3% et en accroissant son programme d’achats d’obligations par sa durée (jusqu’en mars 2017 minimum au lieu de septembre 2016) et par le type de papier obligataire qu’elle peut acheter. Mais le fait qu’elle n’augmente pas ses achats mensuels (qui restent à 60 milliards) a déçu les marchés.
A l’inverse, la Fed va commencer la semaine prochaine son resserrement en restant très modérée. Nous escomptons 4 hausses de taux de 25 points de base sur les 12 prochains mois. Ce cycle de resserrement monétaire sera très faible dans son ampleur, fin 2017, les fed fund rates seront sous les 3%, dans notre scénario. La Fed n’a pas besoin d’être plus rapide dans sa normalisation car l’inflation aujourd’hui n’est pas en accélération.
L’essentiel de la baisse de l’euro est derrière nous
Au cours des dernières semaines, les marchés financiers ont intégré ce type d’anticipations, tant pour une Fed modérée que pour une BCE agressive. L’euro a baissé de 1,14 à mi octobre à 1,05 début décembre, reflétant combien cette divergence des politiques monétaires est maintenant consensuelle. Nous ajustons notre objectif à 3 mois pour EUR/USD à 1,05, et laissons notre objectif à 12 mois également à 1,05. Le dollar restera une devise forte dans son ensemble, mais nous n’avons pas de raison fondamentale de prolonger la tendance de hausse. Les investisseurs basés en euro peuvent donc protéger une partie de leurs gains. Sur le dollar, l’essentiel du mouvement est donc fait. Bien sûr un « overshooting » à court terme est possible et l’on en profitera pour réduire davantage les positions.
Privilégier encore les marchés actions en 2016
L’environnement actuel de croissance économique modérée, mais solide, et d’inflation basse (en partie à cause des prix des matières premières) est favorable aux actifs risqués. Les taux d’intérêt sont anormalement bas dans ce cycle économique. Nous ne serions pas surpris de voir les bourses réagir positivement à la hausse des taux Fed, signe de confiance en l’avenir de la part de la banque centrale américaine.
La zone euro demeure notre choix n°1. Allemagne, Espagne et Italie offrant une forte croissance des résultats avec des niveaux de valorisation encore bon marchés. Nous mettons aussi en avant le Japon (momentum des bénéfices excellents en partie grâce à la faiblesse du Yen, nouveaux programmes de rachat d’actions, hausse des dividendes, réformes structurelles) et les Etats Unis (visibilité de la croissance, M&A). Nous sommes plus prudents / neutres sur la zone « pays émergents », zone hétérogène où la rentabilité des entreprises est sous pression.