#Stratégie d'investissement — 06.12.2017

Marchés actions

Roger Keller

Le ciel reste dégagé, malgré quelques nuages à court terme

Huit ans de marché haussier, et la tendance ne s'essouffle pas ! Faut-il redouter la fin de cette période faste ? Sinon, quelles raisons peuvent justifier la poursuite de cette tendance haussière ? Découvrez notre point de vue ci-dessous ! 

Enfin quelques hésitations

 

Le mois de novembre s’est accompagné de signes qui pourraient marquer le début d'une période de consolidation. Les spreads des obligations à haut rendement et l’indice de volatilité VIX ont grimpé en flèche avant de faire machine arrière tout aussi rapidement. C’est au niveau des actions japonaises que ces mouvements ont été les plus visibles, ce marché étant celui qui se trouve le plus au-dessus de sa moyenne mobile sur 200 jours. La probabilité d’un accroissement de la volatilité des prix reste intacte. Le marché est toujours en situation de surachat, les divergences négatives sont nombreuses (proportion d’actions dont le prix est supérieur à la moyenne mobile sur 200 jours, indicateurs RSI et MACD), et la complaisance est de mise. A cet égard, depuis 1990, l’indice VIX n’a été inférieur à 10 qu’à 47 occasions, dont pas moins de 38 en 2017 ! Ces conditions ne peuvent pas durer indéfiniment. Nous conservons un positionnement neutre à court terme.

Le marché haussier est à un stade avancé

 

Au-delà du fait que le marché haussier actuel dure depuis plus de huit ans déjà, la représentation graphique de l’indice MSCI World All Country signale clairement la présence de vagues d’Elliott, dont le marché connaît actuellement la cinquième occurrence. Il s’agit de la dernière vague de toute tendance primaire : dans le cas présent, on considère que c’est celle qui caractérise le stade du marché haussier où les convictions sont les plus fortes (après une première phase alimentée par la liquidité, puis une deuxième phase où les convictions sont plus modestes). Heureusement, la cinquième vague peut souvent comporter des prolongations. Nous pensons que trois raisons au moins peuvent justifier le maintien des conditions actuelles (voir ci-dessous).

Trois raisons de maintenir un positionnement haussier à moyen terme

 

Premièrement, la croissance des bénéfices devrait se poursuivre dans cet environnement « idéal ». En effet, la croissance est non seulement synchronisée au niveau mondial, mais elle est en outre alimentée par la consommation, les dépenses d'investissement et le commerce. Autant de facteurs qui devraient continuer de soutenir très largement les chiffres d’affaires et les bénéfices. La croissance des bénéfices va donc certainement continuer de frôler les 10% en 2018. Deuxièmement, la normalisation des politiques monétaires devrait selon nous se faire à un rythme très modéré en raison de l’accumulation progressive des pressions inflationnistes. Cela signifie que la liquidité demeurera abondante. Troisièmement, les valorisations possèdent encore un potentiel d’expansion. A ce stade du cycle, il faut s’attendre à des prix élevés sur le marché. Ces niveaux onéreux sont justifiés par la bonne visibilité sur la croissance et la faiblesse des taux et des rendements obligataires en termes réels. Selon nous, les valorisations atteindront des niveaux plus extrêmes avant la fin du marché haussier actuel.