Changement de perspectives concernant la livre sterling
Pourquoi la livre Sterling a un potentiel de hausse plus limité.
- L’absence de majorité absolue à la suite des élections britanniques de juin a renforcé les incertitudes entourant le Brexit et les perspectives économiques. La livre s’est dépréciée face au billet vert et à l’euro.
- La hausse des incertitudes politiques et des risques pesant sur la croissance devrait inciter la Banque centrale à maintenir ses taux au niveau actuel à court terme.
- L’argument selon lequel l’écart entre les taux d’intérêt britanniques et de la zone euro devrait se creuser a ainsi perdu du terrain. Les prévisions concernant les taux américains sont également de mauvais augure pour la livre face au dollar.
- La livre sterling risque de continuer sa chute jusqu’à un niveau faible. Nous devons donc intégrer la détérioration des perspectives relatives à la monnaie britannique. Concernant l’euro, nous avons révisé notre objectif sur trois mois de 0,83 à 0,88 (pour 1 EUR) et sur 12 mois de 0,80 à 0,85. Pour ce qui est du dollar, notre nouvel objectif sur 3 mois s’élève à 1,25 (contre 1,28 auparavant) et sur 12 mois à 1,24 (contre 1,31).
- Les principaux facteurs de risque de ce scénario sont une augmentation des incertitudes politiques entourant le Brexit et/ou de nouvelles détériorations des conditions économiques.
Regain d’incertitudes après les élections
La Banque d’Angleterre (BoE) est face à un dilemme : l’inflation augmente tandis que les perspectives économiques à moyen terme se dégradent. La hausse des prix s’explique par la faiblesse de la monnaie engendrée par le référendum sur le Brexit tenu l’an dernier. L’inflation a dépassé la croissance des salaires, d’où une baisse du pouvoir d’achat. L’augmentation du taux d’endettement des ménages plaide également en faveur d’une hausse des taux. Toutefois, les incertitudes croissantes faisant suite à l’élection du 8 juin pèsent sur le sentiment des consommateurs et des entreprises, ce qui pourrait indiquer que la hausse de l’inflation n’est que temporaire. Depuis quelques jours, la BoE envoie des signaux contradictoires. Selon le gouverneur de la Banque centrale, le regain d’incertitudes liées aux négociations sur la sortie de l’Union européenne et les prévisions économiques à la suite des élections législatives de juin suggèrent la prudence quant à un éventuel relèvement des taux. Le Chef économiste plaide en revanche en faveur d’une telle hausse. Le Comité de la BoE pourrait par ailleurs faire preuve de davantage de prudence sur la question du rehaussement des taux après le départ de sa membre la plus favorable à une politique agressive, son mandat de trois ans se terminant.
Nos perspectives économiques sont plus prudentes que celles de la BoE. La hausse des incertitudes politiques et des risques pesant sur la croissance devrait inciter la Banque centrale à maintenir ses taux au niveau actuel à court terme. La décision du Comité de politique financière (FPC) de relever les exigences de fonds propres des banques pourrait se substituer provisoirement à une augmentation des taux.
L’argument relatif au creusement de l’écart entre les taux d’intérêt britanniques et de la zone euro a ainsi perdu du terrain au cours des dernières semaines, offrant moins de possibilités de hausse à la livre face à l’euro. Les prévisions concernant les taux américains sont également de mauvais augure pour la livre face au dollar.
Analyse technique, indicateurs de surachat et conclusion
D’après le Relative Strength Index (RSI), l’euro n’est pas encore entré en territoire de surachat face à la livre sterling. En effet, l’indice se situe bien en deçà de 70, chiffre qui indique des conditions de surachat à court terme (voir graphique).
Concernant l’analyse technique, les moyennes mobiles sur 50 jours et sur 200 jours constitueront le premier niveau de soutien, les deux avoisinant 0,86 (pour 1 EUR). La formation d’une « Golden Cross » (lorsque la moyenne mobile sur 50 jours croise à la hausse la moyenne mobile sur 200 jours) peut être considérée comme favorable à l’euro (voir graphique). Cela étant dit, ce n’est pas une règle immuable.
La livre sterling risque de continuer sa chute jusqu’à un niveau faible. Nous devons donc intégrer la détérioration des perspectives relatives à la monnaie britannique. Concernant l’euro, nous avons révisé notre objectif sur trois mois de 0,83 à 0,88 (pour 1 EUR) et sur 12 mois de 0,80 à 0,85. Pour ce qui est du dollar, notre nouvel objectif sur 3 mois s’élève à 1,25 (contre 1,28 auparavant) et sur 12 mois à 1,24 (contre 1,31).
Les principaux facteurs de risque de ce scénario sont une augmentation des incertitudes politiques entourant le Brexit et de nouvelles détériorations des conditions économiques.